Une
majorité des propriétaires d’or s’inquiètent de la possible confiscation de
leur métal par le gouvernement – ils pensent qu’un jour, les forces spéciales
viendront fouiller les domiciles des particuliers à la recherche de barres et
de pièces.
L’unique
source historique de cette inquiétude moderne est l’ordre exécutif de 1933 de
Franklin Rosevelt, qui demandait aux Américains de livrer leur or au
gouvernement pendant la Grande dépression.
Sachons
que :
- L’Ordre
exécutif de Roosevelt était bien loin d’être une simple confiscation. Il s’agissait plutôt d’une
expropriation rémunérée. Livrer un Double Eagle de 20 dollars à la
banque était récompensé par un billet de banque de 20 dollars. Bien que
la décision de Roosevelt ait visé à voler le pouvoir économique de l’or,
les citoyens américains ont pu conserver la valeur nominale de leurs
pièces (bien que le dollar ait été dévalué peu de temps après).
- Roosevelt
n’a pas interdit la propriété d’or, mais son accumulation. La différence entre ces
deux termes n’a rien de mineur. Roosevelt cherchait à détruire l’or en
tant que devise de tous les jours, et s’en est pris aux plus grosses
concentrations de métal destinées à rendre possible les transactions
quotidiennes. Il n’avait nullement l’intention, ni les moyens, de jeter
des millions d’Américains en prison.
- Roosevelt
a laissé beaucoup d’or sur la table. Il a entre autres permis à chaque
citoyen de conserver 100 dollars sous forme d’or. La population
américaine représentait 120 millions de personnes en 1933.
Techniquement, des centaines de millions de pièces d’or (plus que le
nombre de pièces qui existaient alors) étaient exemptées.
- Roosevelt
a établi des exemptions. Les réserves des bijoutiers, l’or destiné à
l’exportation et les pièces de collection n’ont pas été confisqués.
- L’interdiction
de l’accumulation d’or a été largement ignorée. L’économiste Milton Friedman s’est
rendu compte qu’un an après l’Ordre exécutif de Roosevelt, 78% de l’or
américain était encore entre les mains de particuliers. La preuve en est
l’abondance de pièces frappées avant 1933 qui circulent encore
aujourd’hui. Ces pièces ont rapidement été envoyées vers l’Europe et
l’Amérique du sud pour y être préservées – ou ont été enterrées dans les
fermes de familles américaines.
- Les
cas de poursuites étaient extrêmement rares. Le cas le plus souvent cité est
celui d’un avocat de New York qui a publiquement défié Roosevelt de
venir lui saisir son métal. Il a été jugé – et acquitté !
Bien
que Roosevelt n’ait pas pu voler à l’or sa place historique en tant que
valeur refuge, la confiscation est devenue une crainte légitime, qui a pu
évoluer grâce à un système scolaire dénué d’enseignement économique et à des médias
ignorants.
Disposer
de quelques pièces d’or ou d’argent ne fait pas de vous le Lone Ranger.
Chaque gouvernement pense pouvoir confisquer ce qu’il désire à ses citoyens,
à n’importe quel moment, et sans compensation.
Chris
Powell, le secrétaire du GATA, rapportait en 2007 que ses échanges avec le
Trésor des Etats-Unis impliquaient que le gouvernement est susceptible de
confisquer « non seulement l’or et l’argent de ses citoyens, mais aussi
tout ce qu’il juge bon de leur confisquer ».
Si
vous ne réglez pas votre taxe foncière, vous risquez de voir votre domicile
confisqué. Placez de l’argent en banque, et vous risquez de le voir
confisqué.
Disposer
de réserves d’or vérifiables ne représente pas une menace pour le
gouvernement corrompu de Washington. Ce qui est plus important à ses yeux,
c’est de pouvoir continuer d’imprimer des trillions de dollars de papier et
de dette digitale.
Je ne
m’inquiète personnellement pas de la confiscation. Les actions de Roosevelt
ne m’indiquent rien des menaces auxquelles nous faisons face aujourd’hui.
Au cours
de ces 80 dernières années, le gouvernement s’est contenté de dénigrer l’or.
L’objectif de Roosevelt était de le détruire en tant que devise de la vie de
tous les jours. Washington ne fait pas face au même problème aujourd’hui. Ou
pas encore.
Le jour
ou Washington demandera la confiscation de l’or de ses citoyens sera le jour
où il annoncera au monde, ainsi qu’à ses ennemis jurés, qu’il a perdu tout
contrôle sur ses désastreuses politiques économiques.
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