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Il y a des années, j’étais un
passager sur le plus beau et le plus élégant des bateaux d’or du monde. Il
était équipé de tous les raffinements connus de l’Homme, et était le plus
élégant de tous les navires. J’étais honoré d’en être passager.
Mais après un certain temps à
bord, j’ai découvert une fuite. J’en ai parlé aux autres passagers, et ai
essayé de leur expliquer que le navire allait couler, que la fuite allait un
jour le submerger. Mais à ma grande surprise, ils m’ont ri au nez. Ils ont
même refusé de venir regarder la fuite. Ils m’ont tous dit que l’or ne
pouvait pas couler. Je n’avais plus le choix. Je suis monté seul dans un
canot de sauvetage et ai commencé à ramer.
Après un certain temps passé
à ramer, je me suis aperçu que le navire d’or commençait lentement à sombrer
dans l’océan. Ceux qui étaient à bord pensaient encore qu’il ne coulerait
jamais. Ils ne cessaient de se répéter à eux-mêmes : « ce bateau ne
pourra pas couler, c’est impossible ». Même quand l’eau a commencé à
submerger le pont, ils sont restés fidèles à leurs convictions.
Quand une majeure partie du
bateau s’est trouvée sous l’eau, les canots de sauvetage restants étaient
déjà devenus inutiles, puisqu’ils étaient eux-aussi sous l’eau. Ceux qui
pouvaient encore nager ont commencé à rejoindre mon canot, qui jusqu’alors ne
comptait qu’un passager – moi-même.
Avec tout ce monde à bord, mon canot de sauvetage a lui-aussi
commencé à laisser passer l’eau. Le canot baissier prend l’eau, et devient
surpeuplé. C’est ici qu’en sont aujourd’hui les marchés des métaux.
Même ceux que l’on considère
être les plus haussiers ont sérieusement révisé leur rhétorique. Marc Faber,
par exemple, semble récemment avoir changé de bord. Dans une interview avec
Bloomberg, il a expliqué qu’il achèterait encore des actions minières, non
pas parce qu’elles pourraient grimper, mais parce qu’elles pourraient baisser
moins.
Je réitèrerai donc encore une
fois ce que je dis déjà depuis des semaines, et il semblerait que Mr Faber
soit d’accord avec moi quant à l’état actuel du marché :
Lorsque le marché de l’or
atteignait des sommets, tout le monde était convaincu que son prix grimperait
toujours plus haut. Et pourtant, il a poursuivi son déclin malgré l’optimisme
ambiant. Aujourd’hui, alors que la correction du prix de l’or se poursuit
depuis quatre ans, de moins en moins de personnes pensent que nous avons
atteint un cours plancher, et beaucoup pensent que le prix continuera de
baisser. Quand un cours plancher aura véritablement été atteint, une majorité
pensera qu’une hausse ne pourra déboucher que sur de nouveaux records à la
baisse. C’est ce genre de sentiment qui en laissera beaucoup sur le banc de
touche lorsqu’un cours plancher aura véritablement été atteint, et qui les
fera pousser le marché vers le haut.
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