Le prix du cuivre sur le London Metal Exchange (LME) a atteint
cette semaine un record à la baisse sur six ans, avec 5.240 dollars par
tonne.
De nombreuses manières,
le récent effondrement du prix du cuivre ressemble à celui survenu au mois de
janvier dernier, alors que le prix des contrats à terme sur trois mois
passait à 5.339,50 dollars.
Le marché de
Londres était alors secoué par les gros fonds chinois, et les évènements de
cette semaine semblent être une répétition du même scénario, bien
qu’amplifié, avec le Shanghai Futures Exchange (SHFE) en tant qu’acteur
principal.
L’année en cours sera un jour perçue par les observateurs de
l’histoire monétaire comme celle qui aura vu le rôle de la Chine passer de
moteur fondamental à moteur principal des prix.
La grosse différence entre les évènements de janvier et ceux
survenus cette semaine a été l’origine de la vente.
En janvier, tout
n’était question que de cuivre. Les fonds chinois ont mené une attaque
baissière qui semble désormais avoir été liée à une prévision intelligente de
l’affaiblissement de la demande en cuivre en Chine au début de l’année 2015.
Mais aujourd’hui,
Londres et Shanghai ont tous deux enregistré des dommages collatéraux suite à
l’explosion d’une bulle sur les actions chinoises, qui avait atteint des
proportions terrifiantes au cours de ces derniers mois.
Les évènements de cette
semaine nous ont montré le rôle imprévisible de la Chine en tant que faiseur
de prix.
Ses marchés sont
loin d’être plus immunisés contre l’exubérance irrationnelle et la panique
que les marchés occidentaux. L’élément qui complique la situation est le rôle
de l’Etat, qui a mis de l’huile sur le feu du marché haussier sur les
actions, et impose désormais des restrictions commerciales pour tenter
d’établir un plancher sous les prix.
Bien qu’il n’existe pas de lien direct entre les ventes
survenues sur le marché boursier chinois et la demande manufacturière en
cuivre, il y a encore un certain nombre de facteurs inconnus pour ce qui
concerne la stabilité du système financier chinois, et les conséquences
potentielles sur le marché du crédit.
La Chine est clairement devenue un faiseur de prix sur le
marché du cuivre. Mais d’une toute autre manière que quiconque, en Chine
comme ailleurs, aurait pu s’imaginer.
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