La politique
est véritablement un domaine soumis à une incertitude radicale. Nicolas
Sarkozy l’apprend à ses dépens chaque jour. Cette figure montante de la
politique qui avait remporté assez aisément l’élection présidentielle de 2007
a, par la suite, perdu, de façon cuisante, l’élection de 2012 face à un
adversaire sous-estimé, voire moqué.
Les raisons
mises en avant par le camp de la droite sont les suivantes : la crise
est à l’origine de cette défaite. Les premiers ministres
« voisins » ont été balayés et il était logique que Nicolas Sarkozy
le soit également.
C’est oublier
l’inconstance de Nicolas Sarkozy dont la crédibilité n’a cessé de s’éroder au
cours des derniers mois de sa présidence.
Entre les deux
tours, Nicolas Sarkozy n’avait pas hésité à attaquer son futur successeur sur
le fait que son programme était dangereux
pour les finances publiques. C’est oublier que lui-même, au cours de ses cinq
années à l’Élysée, avait creusé la dette publique de plus de 500 milliards
d’euros…
Pendant le
débat télévisé, il s’était rendu coupable d’approximations honteuses,
notamment sur l’imputabilité du déficit structurel, une notion qu’il ne
maîtrise visiblement pas, comme l’avait rappelé
Yves Adaken trois jours avant le second tour.
Approximations
également quant à la stratégie politique adoptée. Pierre Haski de Rue89
rappelait, quelques mois avant le second tour, qu’il était tiraillé entre le
centre et l’extrême droite. Un tel grand écart visant, initialement, à
siphonner les voix des électeurs de Bayrou et de Le Pen s’est finalement avéré
perdant puisque le premier avait publiquement indiqué
voter Hollande tandis que la seconde avait voté blanc au grand dam de Nicolas
Sarkozy qui l’a accusée,
en septembre 2014, d’avoir ainsi favorisé son adversaire.
Le Nicolas
Sarkozy post-6 mai 2012 a-t-il changé ? Absolument pas. Ses
« mensonges » se sont même accentués. Déjà sur le fait qu’il avait
juré ses grands dieux, sur
plusieurs plateaux, qu’il arrêterait la politique en cas de défaite en ce
6 mai 2012. Ce n’est pas ce qu’il a fait. Il indiquait également qu’il
fallait laisser la place aux jeunes. Or, Nicolas Sarkozy aura 62 ans en 2017
et, s’il est réélu, quittera donc les affaires à 67 ans, âge peu synonyme de
jeunesse…
Mais ce n’est
pas tout : les mensonges de Nicolas Sarkozy depuis le 6 mai 2012
viennent d’être « récompensés » par le « prix
du menteur en politique »
créé par le politologue, Thomas Guénolé. Dix-sept « approximations »
ont été relevées par le jury de ce prix qui, involontairement, met aussi en
exergue les incohérences du futur candidat Sarkozy qui n’hésite pas à
attaquer François Hollande sur la hausse de certaines dépenses (comme l’aide
médicale d’urgence) tout en lui reprochant, dans le même temps, une hausse
fantasmée du budget de la culture…
De plus,
Nicolas Sarkozy reproche à son successeur une hausse exagérée des impôts,
lorsque lui, le président du bouclier fiscal les a augmentés de façon encore plus
importante à la fin de son mandat…
C’est donc
naturellement un homme affaibli par ses cinq ans à l’Élysée mais également
par ses mensonges quasi-quotidiens qui repart à l’assaut de la Présidence en
mai 2017 après avoir récupéré
l’UMP.
Un très récent
sondage
BVA montre que, même dans son camp, Nicolas Sarkozy est loin de faire
l’unanimité.
En septembre
2014, Nicolas Sarkozy était le favori
des sympathisants de l’UMP pour la primaire de 2016. Aujourd’hui,
au sein de son propre parti, Nicolas Sarkozy est devancé par l’ex-Premier
Ministre.
Selon Le
Monde, cela s’explique par la pauvreté idéologique de son
programme : Nicolas Sarkozy indique être à la recherche d’« idées
nouvelles ». Belle preuve d’humilité, diront certains. Mais cela montre
surtout l’opportunisme de l’ancien président qui, comme tout homme politique,
cherche plus à se faire réélire qu’à faire triompher des idées.
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