Ce que les investisseurs sur l’or et l’argent cherchent à
savoir avant tout, c’est quand le marché haussier reprendra enfin. Et dans un
sens, il a déjà repris. Si on laisse de côté les prix des contrats à terme,
tout indique qu’un marché haussier fulgurant approche pour les métaux
physiques.
Au cours du troisième trimestre de cette année, qui s’est
terminé le 30 septembre, la demande en pièces a explosé, au point que les
ateliers monétaires ont eu du mal à la satisfaire. L’atelier monétaire des
Etats-Unis a dû rationner les livraisons de Silver Eagles et n’a pas pu
respecter le mandat qui demande à ce que le marché puisse toujours être approvisionné.
Les investisseurs ont acheté un record de 18,59 millions d’onces de Silver
Eagles au cours de ces quatre derniers mois.
Steve St. Angelo, de chez SRSRoccoReport.com, a comparé la pénurie de 2015 à
l’incident survenu en 2008. Il a découvert que la pénurie actuelle s’est
développée bien que l’atelier monétaire ait produit trois fois plus de Silver
Eagles qu’à l’époque.
Les conditions du marché de l’argent sont si extraordinaires
que les médias grand public commencent à s’intéresser à la situation.
La demande record en pièces d’argent a fait flamber les
premiums de tous les produits physiques – notamment ceux des pièces d’argent
pur à 90% frappées avant 1965 - et ces premiums représentent un véritable
gain de valeur pour les propriétaires de métal physique. Lorsque les premiums
sont en hausse, les revendeurs nationaux tels que Money Metals Exchange
paient parfois jusqu’à plusieurs dollars au-dessus du prix au comptant pour
racheter l’argent de leurs clients.
Les conditions de marché finiront par se normaliser. Mais
puisque la baisse du prix de l’argent a fait affluer les acheteurs, un prix
au comptant plus élevé sera nécessaire à la réduction des pénuries. Les
acheteurs qui attendent que les premiums diminuent pour acheter devront
peut-être payer un prix au comptant plus élevé.
L’action des prix des contrats à terme sur
l’or et sur l’argent a jusqu’à présent été assez décevante – voire étonnante
d’un point de vue fondamental. Les prix des métaux ne devraient pas baisser,
au vu de ce qui se passe actuellement de par le monde. Partout sur la
planète, les banques centrales tentent de stimuler les économies affaiblies.
Et la Réserve fédérale est revenue sur sa décision de faire grimper les taux
en septembre.
Bien que la demande industrielle en argent
soit en baisse, il en va de même pour la production minière. L’offre est en
baisse, malgré une hausse de la demande.
Malheureusement, bien que les bases
fondamentales aient de l’importance aux yeux des investisseurs, elles
n’importent que très peu pour les traders et les institutions financières qui
se sont accaparés des marchés à terme sur lesquels du métal papier est disponible
en de grandes quantités. Certaines grosses banques ont ouvert des positions à
découvert très importantes sur les métaux précieux, positions qui leur sont
aujourd’hui très favorables. Et c’est tout ce qui leur importe.
Mais ces positions ne resteront pas
profitables indéfiniment. Quand le marché de l’or ou de l’argent baisse pour
une période prolongée, les forces de l’offre et de la demande entrent en jeu
pour influencer les prix à la hausse. Des pressions peuvent être exercées des
mois durant avant d’être visibles sur les graphiques de prix.
Mais quelque chose finira par céder. Des prix
maintenus artificiellement bas encouragent la consommation et découragent la
production – ce qui entraîne toujours une révision des prix à la hausse au
fil du temps.
Ces forces de l’offre et de la demande feront
grimper l’or et l’argent – peut-être même au cours des trois derniers mois de
cette année.
Les investisseurs de long terme devraient
laisser les études de prix de court terme aux traders intra-journaliers.
Quand le marché haussier des métaux précieux deviendra visible, ceux qui se
seront montrés patients s’en tireront mieux que ceux qui auront joué sur les
marchés au quotidien. Et ceux qui possèderont du métal physique auront bien
plus de possibilités de tirer profit de leur investissement que ceux qui
disposeront de contrats papier.
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