Les estimations varient, mais un très gros pourcentage de la
production d’or mondiale, généralement entre 15 et 25%, provient des activités
minières artisanales et de petite échelle. Contrairement aux opérations
industrielles, les activités minières artisanales ont recours à des méthodes
rudimentaires pour extraire des minerais et produire minéraux et métaux,
souvent sans aucun cadre légal. Dans la plupart des cas, ces activités de
petite échelle génèrent des problèmes sociaux et environnementaux en raison
des conditions de travail peu règlementées, des pratiques commerciales
douteuses et de l’influence du crime organisé.
Le secteur minier artisanal émet plus de mercure dans
l’environnement que n’importe quelle autre industrie. De nombreuses sociétés
artisanales combinent du mercure à leur minerai, puisque le mercure est
capable de s’allier à l’or. Ils évaporent ensuite le mercure grâce à des
chalumeaux ou dans des fours pour obtenir de petites particules d’or. Selon
l’Agence de protection de l’environnement des Nations-Unies, ces sociétés
rejettent plus de 400 tonnes de mercure dans l’air chaque année. Les fumées
de mercure sont toxiques, qu’elles soient inhalées ou simplement présentes
dans l’environnement. Le mercure élémentaire se transforme en méthylmercure,
une neurotoxine particulièrement dangereuse qui s’accumule dans la chaine
alimentaire.
Le Pérou est l’un des pays où les activités minières
artisanales s’intègrent dans une longue tradition. Le président du pays
estime que 20% des exportations d’or péruviennes proviennent de ces activités
non-règlementées. Le gouvernement définit les activités minières artisanales
comme étant des opérations couvrant moins de 1.000 hectares et qui extraient
moins de 25 tonnes de minerai par jour. Bien que l’industrie offre un emploi
à 100.000 voire 300.000 personnes au Pérou, elle représente pour le
gouvernement 630 millions de dollars de pertes de recettes fiscales par an.
En 2012, le gouvernement du Pérou a demandé à ce que soit
régulé, ou « formalisé », le secteur minier de petite échelle. En
plus de la mise en place des régulations relatives au travail et à
l’environnement, l’objectif du gouvernement était de suivre les opérations
artisanales et de collecter des taxes.
Les sociétés minières de plus petite taille devront à partir
de maintenant traiter leur minerai auprès d’infrastructures de traitement
accréditées, ce qui a créé un sous-secteur sur le secteur minier péruvien.
Être responsable d’une infrastructure de traitement et traiter le minerai
livré par les petites sociétés minières peut être lucratif, et est bien moins
risqué que les activités minières. Un certain nombre de sociétés ont cherché
à tirer avantage de cette opportunité, aussi bien des sociétés privées que
des sociétés publiques cotées en bourse. Ces dernières ont l’avantage de
pouvoir accéder au capital nécessaire à la construction de nouveaux centres
de traitement et de maintenir une base de capital suffisante pour couvrir
l’écart temporel entre la livraison de minerai et les ventes d’or.
Le minerai produit est généralement livré à un centre de
traitement afin que son grade puisse être déterminé. La société qui livre ce
minerai paie dépendamment des quantités d’or contenues dans son minerai. Le
centre traite ensuite le minerai puis vend l’or extrait sur le marché au
comptant. Voilà qui élimine le facteur de risque associé aux activités
minières et d’exploration, et ne conserve que le risque associé au traitement
et à la vente de minerai aux infrastructures de traitement.
Dynacor Gold Mines (OTC:DNGDF) est en tête
d’affiche au Pérou. Cette société emploie ce modèle d’entreprise depuis des
années et a généré des rendements réguliers grâce à son centre de traitement
de Huanca, dont la capacité est de 250 tonnes par jour. Dynacor travaille
actuellement à l’ouverture d’un autre centre de traitement, Chala, qui
devrait bientôt porter sa capacité à 600 tonnes par jour.
Anthem United (OTC:ATHTF) coopère avec
une société péruvienne privée afin de développer son centre de traitement de
Koricancha, et finance actuellement le développement d’un autre centre à
Chaparra. Ces deux infrastructures sont localisées près d’Arequipa, au sud du
Pérou. Standard Tolling (est la seule société publique active au
nord du Pérou, et développe actuellement son centre de traitement La
Libertad. Montan Mining (OTC:SAIDD) travaille
actuellement à l’acquisition du centre Mollehuaca et de la mine voisine
d’Eladium, à proximité d’Arequipa.
Inca One (OTCPK:INCAF) dispose
d’un centre de traitement, Chala One, aujourd’hui en phase de production. Sa
capacité est de 100 tonnes par jour, et la société commence aujourd’hui à
générer des rendements de ses opérations. L’expansion de ce centre devrait
bientôt débuter. Son équipe de direction a jusqu’à présent toujours respecté
son agenda, ce qui donne de la crédibilité à l’objectif de la société de
développer quatre centres de traitements supplémentaires sous trois ans.
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