Zimbabwe: la ruée vers l'or et l'empoisonnement au mercure

Cynthia Dzimbati est épuisée. Son bébé de trois mois sur le dos et la batée en main, elle a passé toute la journée à travailler sur la rivière Mutare, sans pour autant avoir trouvé une seule once d’or.

Dzimbati a versé quelques gouttes de Mercure dans un bol d’eau souillée avant de l’y mélanger à mains nues.

Il y a de moins en moins d’or dans la rivière, a-t-elle expliqué, alors les mineurs clandestins ont recours au mercure, une substance toxique fournie par les contrebandiers qui achètent leur produit, pour capturer le métal précieux contenu dans les eaux boueuses de la frontière orientale du Zimbabwe.

Le mercure attaque le système nerveux à petit feu. Ingéré en de petites quantités, il s’accumule dans le corps et finit par se traduire par divers symptômes comme la perte des cheveux, les troubles de la mémoire et la perte de coordination musculaire.

Les enfants sont particulièrement vulnérables, et une exposition prénatale peut causer des troubles du développement neurologique.

Le Zimbabwe, qui compte parmi les dix plus gros pays miniers utilisateurs de mercure, est signataire de la Convention sur le mercure de Minamata de 2013. Le traité international a pour objectif de protéger la santé et l’environnement face au mercure et ses composants, ainsi que la régulation des activités minières artisanales et de petite échelle.