« Et de l’expliquer par le fait que l’Allemagne était le plus grand bénéficiaire de la communauté européenne, tant économiquement que politiquement. » C’est évidemment la phrase la plus importante prononcée par le vice-chancelier allemand.
Le problème n’est pas que l’Allemagne réussit et soit le bon élève. Le problème c’est la manière dont l’Allemagne réussit.
La réussite allemande repose uniquement sur une politique de domination monétaire sans partage. L’Euro c’est le mark et seule l’Allemagne pouvait le supporter. L’Allemagne a désindustrialisé le reste de l’Europe. Consciemment et consciencieusement.
Cette volonté de domination sans partage (par la paix pour une fois) conduit inévitablement à un affrontement avec les autres pays européens. Notre choix ? Aucun, soumis à l’Allemagne et pauvre. Ou pauvre et soumis à l’Allemagne. Il ne reste plus que la sortie de l’euro… par l’Allemagne et un euro dévalué pour les autres.
Les économies européennes pourraient alors se réajuster.
Mais l’Allemagne veut dominer. Elle veut protéger l’euro… car l’euro c’est l’outil de domination de l’Allemagne.
La persistance avec laquelle Berlin insiste sur la politique d’austérité dans la zone euro divise l’Europe plus que jamais de sorte qu’une perspective de fracture de l’UE ne paraît plus inconcevable, estime le numéro deux du gouvernement allemand.
La chancelière Angela Merkel a tort d’insister sur la politique d’austérité dans la zone euro, et ces efforts incroyables que déploient des pays, tels que la France et Italie pour réduire leurs déficits budgétaires comportaient des risques politiques, a prévenu Sigmar Gabriel, patron du Parti social-démocrate (SPD), vice-chancelier et ministre allemand de l’Économie.
« J’ai demandé un jour à Mme la Chancelière ce qui serait le plus grave pour l’Allemagne : la France avec 0,5 % de déficit de plus, ou avec Marine Le Pen à l’Élysée ? », a raconté M. Gabriel dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Spiegel, évoquant la présidente du parti français Front national (FN). Et d’ajouter qu’il n’avait toujours pas reçu de réponse.
M. Gabriel et son Parti social-démocrate privilégient l’investissement tandis que les chrétiens-démocrates de Mme Merkel mettent davantage l’accent sur la discipline budgétaire comme fondement de la prospérité économique.
Le SPD devrait choisir Sigmar Gabriel, son président de longue date qui est aussi ministre de l’Économie, pour conquérir la chancellerie aux élections législatives fédérales prévues en septembre 2017, en affrontant Angela Merkel qui se prépare à briguer un quatrième mandat.
À la question de savoir s’il croyait vraiment pouvoir gagner plus de voix en transférant plus d’argent allemand vers d’autres pays de l’UE, le vice-chancelier n’a pas répondu tout de suite.
« Je sais que cette discussion est extrêmement impopulaire, mais je sais aussi dans quel état se trouve aujourd’hui l’Union européenne. Il n’est plus impensable qu’elle éclate (…) et si cela arrive, nos enfants et nos petits-enfants nous maudiront », a-t-il averti.
Et de l’expliquer par le fait que l’Allemagne était le plus grand bénéficiaire de la communauté européenne, tant économiquement que politiquement.
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