L’année 2017 s’avère pour le
moment être un véritable rêve éveillé. Dans quel genre de monde fantastique
et fantasmagorique sommes-nous entrés ? Notre univers a été mis sens
dessus-dessous, et je continuerai à mesure qu’avancent les jours de lister
les propos étranges et inhabituels qui seront tenus. Et si ce que nous avons
vu par le passé peut être une indication de ce qui est à venir, la situation
est sur le point de devenir plus curieuse encore.
Alan
Greenspan, le Maestro de la monnaie fiduciaire, et l’un des
créateurs de monnaie fiduciaire les plus prolifiques que le monde ait jamais
connu, a pénétré dans cette étrange réalité parallèle pour devenir, une fois
de plus, un partisan de l’or.
Pour ceux d’entre vous qui
auraient appris leurs leçons d’histoire, vous vous rappelez certainement de
ce qui suit, qui a été écrit par Alan Greenspan en 1966 :
« Sous un étalon or, la
quantité de crédit que peut supporter une économie est déterminée par les
actifs tangibles de cette économie, parce que chaque instrument de crédit
représente ultimement un droit sur un actif tangible. Mais les obligations
gouvernementales ne sont garanties par aucun actif tangible, seulement par la
promesse d’un gouvernement de les rembourser grâce à ses recettes fiscales
futures, et ne peuvent pas être aisément absorbées par les marchés
financiers. Un gros volume de nouvelles obligations gouvernementales ne peut
être vendu au public qu’avec des taux d’intérêt progressivement plus élevés.
Ainsi, sous un étalon or, les dépenses déficitaires d’un gouvernement sont
sévèrement limitées. L’abandon de l’étalon or a rendu possible pour les pionniers
de l’état-providence d’utiliser le système bancaire comme moyen d’expansion
illimitée du crédit. »
Ce commentaire empli de bon
sens, qui n’est qu’un extrait du compte-rendu d’Alan Greenspan intitulé Gold
and Economic Freedom (L’Or et la liberté économique), a été mentionné
à maintes reprises au cours de son mandat en tant que gouverneur de la
Réserve fédérale.
Il a été évoqué maintes et
maintes fois, pour souligner à quel point il est parvenu à se détacher se son
approche rationnelle et nous rappeler à tous que, fût un temps, Alan
Greenspan ne croyait pas en la création illimitée de monnaie, et était même
un adepte de l’économie basée sur la réalité.
Il semblerait désormais qu’il
ait de nouveau « vu la lumière », ou qu’il ait simplement choisi de
mentir et de servir et d’apaiser Wall Street durant son mandat à la Fed. Il
est fort probable qu’il l’ait fait à ses propres fins, parce que le revoilà
de nouveau s’exprimer selon ses convictions passées.
Voici en effet ce qu’il nous a
dit dans une récente
déclaration :
« L’investissement sur
l’or est désormais une assurance. Il n’est plus question de gains de court
terme, mais de protection de long terme. A l’heure actuelle, en revenir à un
étalon or serait perçu comme un acte désespéré. Mais si un étalon or était en
place aujourd’hui, nous n’en serions pas arrivés à la situation dans laquelle
nous nous trouvons désormais. »
Et qui fait suite à une précédente
déclaration faite en 2014, qui a à l’époque été pour beaucoup ignorée,
mais prouve désormais qu’il croit réellement en cette philosophie :
« Les devises
intrinsèques telles que l’or et l’argent sont acceptables sans garantie de
tierce partie. L’or occupe une place très importante dans les réserves
monétaires…
Pourquoi les banques
centrales placent-elles de l’argent sur un actif qui ne leur apporte aucun
rendement, et présente des coûts de stockage et d’assurance – pourquoi continuent-elles
de le faire ? Très peu nombreuses sont les banques centrales de pays
développés qui n’ont pas de réserves d’or. Pourquoi ? »
Voilà. Alan Greenspan, l’un des
plus gros créateurs monétaires de tous les temps, semble s’être développé une
conscience. Malheureusement pour lui, il s’est racheté un peu trop tard.
Peut-être ne souhaite- t-il pas que nous nous souvenions de lui comme le plus
sadique des créateurs monétaires de l’Histoire.
Peut-être cherche-t-il désormais
à corriger ses erreurs passées et à en revenir à ses anciennes convictions.
Pour cela, je le félicite. Mais rien n’effacera jamais les actions
insouciantes de son passé, dont les dommages n’ont pas encore été entièrement
ressentis. Le plus grand effondrement des temps modernes est en chemin.