En temps normal, en matière de
conflit, plus c’est gros, mieux c’est. Les armées sont toujours à la
recherche de quelque chose à l’impact plus grand. Elles veulent de plus gros
navires, de plus gros chars, et de plus grosses explosions. Il arrive
cependant que les plus petites choses soient les plus dangereuses. Les
développements actuels en matière de nanotechnologie pourraient bientôt donner
vie à des armes miniatures qui ne devraient pas être sous-estimées.
La CNBC s'est
récemment entretenue avec le physicien et futuriste, Louis Del Monte, au
sujet de son récent livre, Nanoweapons: A Growing Threat to Humanity.
L’avenir qu’il dépeint est absolument terrifiant :
L’une des prévisions les plus
troublantes faites par Del Monte est que d’ici la fin des années 2020, les
terroristes pourront mettre la main sur des nano-armements au travers du
marché noir.
Selon Del Monte, ces nano-armements
seront plus petits encore qu’un brin de cheveux humains, et des nano-robots de
la taille d’insectes pourront être programmés pour effectuer des tâches
diverses, comme injecter des toxines dans le corps d’individus ou contaminer
les réserves d’eau de grandes villes.
Il suggère également que des
nano-drones puissent un jour être utilisés pour déposer du poison sur des
objets prédéterminés, comme de la nourriture, pour prendre pour cible un individu
particulier.
Et Del Monte n’a pas sorti ces
idées d’un chapeau de magicien. Il ne s’agit pas ici de devinettes quant aux
armes susceptibles de naître, au fil de ces prochaines années, des avancées en
matière de nanotechnologie. Il cite en effet des rapports publiés par le
Pentagone :
Des détails effrayants quant aux
nanotechnologies militaires ont été soulignés dans un rapport publié en 2010
par la Defense Threat Reduction Agency du Pentagone, comme par exemple la possibilité
de développement « d’insectes transgéniques chargés de produire et de
transmettre des agents
de guerre biologique à base de protéines, susceptibles d’être utilisés de
manière offensive contre des cibles en territoire étranger ».
Il mentionne également des « micro-explosifs »
et des « nano-robots susceptibles d’être utilisés en tant que systèmes
de transmission d’armes biologiques ou de microparticules inhalables ».
Pour ce qui concerne les
nano-robots, Del Monte estime qu’ils feront la taille de moustiques et
pourront être programmés pour utiliser des toxines en vue de tuer ou d’immobiliser.
Pire encore, ces robots autonomes pourront peut-être aussi s’auto-répliquer.
Compte tenu de leur taille, il
est évident que les nano-armements seraient parfaits pour prendre pour cible
avec une grande précision un petit nombre de victimes. Il ne fait aucun doute
qu’ils seront employés par les gouvernements pour effectuer des assassinats
clandestins. Si quelqu’un venait à mourir parce que sa nourriture a été
empoisonnée, qui se douterait que le poison lui a été délivré par un
robot-insecte volant ? Qui soupçonnerait même un empoisonnement ?
Je me demande combien de temps
il faudra au public pour saisir ce qui se passe. Parce que les prouesses
technologiques des gouvernements excèdent souvent ce que nous voyons dans le
monde civil, des dissidents pourraient être éliminés pendant des années avant
que quiconque réalise qui est responsable. Et qui dit que le gouvernement ne
dispose pas déjà de ce genre de technologie ?
Ce qui est le plus effrayant n’est
pas les capacités de petite échelle de cette technologie, mais son
utilisation en vue d’infliger des pertes massives.
La nanotechnologie présente un
potentiel de développement de composants nucléaires miniatures, si petits qu’ils
seront très difficiles à détecter. Des armes capables de générer une
explosion équivalente à 100 tonnes de TNT pourront tenir dans une poche ou un
portefeuille, peser moins de 2 kilos et détruire un bâtiment tout entier.
« Les armes nucléaires
conventionnelles sont difficiles à fabriquer. Concevoir des armes nucléaires
miniatures serait certes difficile, mais toutefois moins que des armes
nucléaires de grande échelle. »
La guerre a beaucoup changé ces
cent dernières années, mais compte tenu de ce que nous sommes susceptibles de
voir apparaître ces prochaines années, je pense qu’aucun d’entre nous n’est
aujourd’hui capable de déterminer ce à quoi elle ressemblera dans cent ans.