Première erreur : les maîtres-chiens
d’Emmanuel Macron ont joué l’Ode à la joie de Beethoven plutôt que l’hymne
national de la France lors de son rassemblent de victoire électorale. Réjouissons-nous
qu’ils n’aient pas joué Deutschland Über Alles… Les tensions demeurent
en zone euro : le chômage des jeunes de plus de 20%, les trous bourrés
de papier dans les bilans des banques européennes, et la contraction
implacable de l’activité économique, notamment le long de la frontière sud de
l’Union.
Le choc des civilisations
apporté par la surabondance de réfugiés que s’est auto-imposée l’Union
européenne flotte au-dessus du continent tel un hijab. L’absence de violences
terroristes en période d’élections ne devrait rassurer personne. Les intérêts
des djihadistes reposent certainement dans la poursuite du statu quo et de
ses fantaisies sentimentales de multiculture – pourquoi ne pouvons-nous
simplement pas vivre ensemble ? – c’est pourquoi En Marche !
était très certainement leur meilleur pari. Le Pen aurait pu les forcer à
reculer. Macron, quant à lui, semble vouloir brasser les antagonistes
islamiques dans un bain nutritif à la sauce Hollandaise.
La sclérose de l’Europe est
garantie. Mais ce sont les évènements qui sont désormais en charge, pas les représentants
élus. Le destin économique de l’Europe pourrait être déterminé par des forces
très éloignées de sa sphère de contrôle, comme la Chine, dont le système
bancaire artificiel sera certainement le premier à s’effondrer pour
déclencher une réaction en chaine de démolition financière incontrôlée. Tout
ne dépendra principalement que de la stabilité des devises.
Le problème étant que ces
dernières sont rattachées à des attentes illusoires d’expansion économique. Sans
cette expansion, le versement des intérêts de la dette monumentale du monde
devient une impossibilité. Et le petit jeu qui consiste à émettre toujours
plus de dette pour rembourser les intérêts de l’ancienne ne peut plus se
poursuivre. Une fois de plus, la relation dynamique entre la création de
capital et les dilemmes de l’industrie pétrolière se tapit derrière les
échecs de l’économie. Dans le cas où une crise de remboursement de la dette
se développait, les gouvernements ne sauraient pas quoi faire d’autre qu’imprimer
toujours plus d’argent. Et cette fois-ci, ils ne manqueraient pas de détruire
complètement la confiance en la valeur de leur « monnaie ».
Je mets « monnaie »
entre guillemets parce que les dollars, les euros, les yuans et les yens n’ont
pas plus de valeur que celle que leur accordent les gens, et sont mesurés
contre des indices de valeur de plus en plus fictionnels tels que les taux d’intérêt,
les marchés boursiers et obligataires, les chiffres de l’emploi et du PIB
publiés par les gouvernements, et d’autres indices de références si truqués
par les autorités qui les émettent que l’avertissement vénérable du vieux
Karl Marx se réalisera bientôt pour tout faire se transformer en air.
Que ce soit clair, je ne suis
pas favorable au chaos politique et à l’anarchie économique, mais cela semble
être la voie qu’ont choisi de suivre les fonctionnaires Deep State à l’échelle
du monde. Les protocoles financiers de l’ère industrielle, qui nous ont
permis d’emprunter à l’avenir pour permettre à l’entreprise d’aujourd’hui de
perdurer, ont perdu de leur élan. La très courte et pratique théorie de l’Histoire
s’applique ici : les choses se passent parce qu’elles semblent être
une bonne idée au moment présent.
Faire flamber le crédit a pu
sembler être une bonne idée tout au long du XXe siècle, et il est vrai qu’il
nous ait permis d’établir une matrice économique basée sur une énergie peu
chère qui, hélas, n’est plus. Ce qui reste aujourd’hui n’est que le prétexte
illusoire que les protocoles avec lesquels nous sommes familiers continueront
de fonctionner comme par magie. Les déceptions perdront bientôt une échelle
épique, et pourraient voir arriver sur le devant de la scène des personnages
politiques pires encore que Trump et Le Pen. Sachez toutefois que ce que vous
percevez comme le roulement de tambours du nationalisme n’est que la première
étape d’un bien long voyage hors de l’économie globalisée, qui nous mènera finalement
vers des autarcies locales que les mandarins actuels du statu quo peuvent à
peine s’imaginer.
Ce long voyage a déjà commencé,
bien que ni le public ni ses dirigeants élus ne s’en soient aperçus. La
première étincelle de compréhension apparaîtra au cours des prochains mois,
quand la fable de la monnaie et de la croissance se défera et que les chefs
politiques ne pourront plus rien faire que se tenir debout à côté, la mort
dans l’âme à l’idée que le monde ait osé avoir l’impertinence de changer sans
leur permission.