- Trump s’est
retiré des Accords de Paris sur le climat
- L’or stagne à
l’approche de la publication des chiffres de l’emploi non-agricoles
- Publication d’In
Gold We Trust 2017
- Depuis le
début de l’année 2017, l’or a gagné 5,88% sur un an
- Trump a été l’élément
déclencheur du renversement soudain du prix de l’or
- Une
réorganisation de l’ordre monétaire global est considérée un évènement
de « cygne gris »
L’annonce faite hier par Trump,
selon laquelle les Etats-Unis se retireraient bientôt des Accords de Paris
signés en 2015, a engendré un recul du prix de l’or. Les marchés attendent
désormais la publication des chiffres de l’emploi non-agricoles. Le consensus
général veut que 210.000 nouvelles positions aient été ouvertes en mai. En
revanche, il pourrait s’agir d’une sous-estimation, compte tenu des chiffres
de l’ADP publiés hier.
Les Accords de Paris suur le
climat, les élections et les attaques terroristes sont des ingrédients
importants à l’économie. Mais ils ne devraient pas être considérés
individuellement dans le cadre d’une étude du prix de l'or ou d’un investissement
sur l'or. Ils s’entrelacent pour former un ensemble plus complexe, qui
prend la forme du système financier et géopolitique global.
Le rapport In Gold We Trust
2017 a été publié hier. Les auteurs ont effectué un travail formidable en
prenant en considération non seulement le contexte général, mais aussi les
leçons que nous avons pu tirer de l’Histoire. Je trouve cela rafraîchissant,
à une heure où de nombreux analystes grand public ne se penchent que sur des indicateurs
baissiers ou haussiers individuels, alors qu’en réalité, ils devraient tous
être observés en même temps.
Le rapport couvre une multitude
d’angles, et prend en compte des facteurs politiques, économiques et
financiers multiples. Comme nous l’expliquons souvent, les investisseurs ne
devraient pas se concentrer sur de petits évènements, mais sur ce vers quoi
ils pointent, et pourquoi ils se produisent. Les médias conventionnels ne
font que très rarement un tel travail. Et nous ne devrions pas en être
surpris. Une étude
publiée le mois dernier a déterminé que les journalistes ont généralement une
« capacité inférieure à la moyenne de réguler leurs émotions et leurs
préjugés, de résoudre des problèmes complexes, d’effectuer plusieurs tâches
simultanément et de réfléchir de manière flexible et créative ».
Peut-être est-ce là la raison
pour laquelle nous n’entendons jamais parler des dangers sous-jacents au
système financier dans les médias grand public, ou encore de la manière dont
les investisseurs et épargnants devraient se protéger. Vous trouverez
ci-dessous les grandes lignes du rapport In Gold We Trust. En attendant
de les lire, je vous conseille de ne pas prendre ce que vous trouverez dans
les médias financiers grand public au pied de la lettre.
Frustré par l’or ?
Blâmez Trump
Le prix de l’or s’en est très
bien sorti pendant la première moitié de l’année. Sur le long terme, nous
savons vers où il se dirige, et il semblerait qu’il se soit déjà mis en
chemin en 2016. Mais quelque chose s’est passé qui l’a fait changer d’avis.
Pourquoi ? Les auteurs d’Incrementum, Ronald-Peter Stoeferle et Mark
Valek, expliquent qu’ « ironiquement », Trump a été l’élément
déclencheur qui a fait soudainement se renverser le prix de l’or.
C’est ironique en raison de la
rhétorique anti-Wall Stret de Trump, et du manque de confiance mutuelle qui
semble régner entre le président des Etats-Unis et l’industrie financière. Trump
a été élu parce qu’il a offert un nouvel espoir à « une classe de la
société qui avait perdu toute confiance en le système économique et en les
institutions financières ».
En conséquence de cette euphorie
nouvelle aux Etats-Unis et au travers de l’économie globale, « les
actions sont montées en flèche, et la hausse du prix de l’or a (temporairement)
pris fin »… La première moitié d’année exceptionnelle enregistrée par le
prix de l’or a été suivie d’une deuxième moitié d’année désastreuse, qui a vu
la confiance nouvellement rétablie brutalement abattue. Les haussiers ont une
fois de plus été testés, et le marché s’est transformé en un véritable
accélérateur de souffrances.
« Les récentes
convulsions de l’or ont été liées à l’élection de Donald Trump. »
Mais Trump n’est que l’un des personnages
de la pièce qui se joue aujourd’hui. Il est monté sur scène quand la scène
avait déjà été dressée – une économie de bulles, et des politiques monétaires
inflationnistes. Trump peut être perçu comme quelqu’un qui ne fait rien de
plus que de presser le pas vers l’inévitable. Stoeferle et Valek le
reconnaissent, et se penchent sur les autres personnages et accessoires de ce
qui pourrait bel et bien devenir une tragédie.
La bulle sur tous les
actifs
L’une des bulles qui était
inévitable, peu importe qui se trouve à la Maison blanche, est celle du
marché des actions américain. Il est rare d’entendre les avocats de l’or
recommander des portefeuilles d’investissement qui favorisent les actions
pour satisfaire l’appétit du risque, et des obligations en tant que filet de
sécurité. Quand les gens investissent sur l’or, ce n’est pas pour s’enrichir
rapidement, mais pour diversifier leur portefeuille, posséder une forme d’assurance
financière et une valeur refuge sans risque de contrepartie.
Les auteurs du rapport sont d’avis
que les portefeuilles d’investissement classiques devraient être remis en
question en raison de l’existence d’une bulle qui va bien au-delà de secteurs
individuels. L’analyste de renom, Jesse Felder, a qualifié le phénomène de « bulle
sur tous les actifs ».
« Le niveau de
valorisation du marché des actions américain est ambitieux - et le mot est
faible – aussi bien en termes absolus qu’en termes de productivité
économique. Ce qui nous amène à conclure que les Etats-Unis sont pris au piège
pour une troisième fois en deux décennies dans une bulle économique
illusoire, créée par l’inflation de la masse monétaire. En comparaison aux
deux bulles précédentes, l’excès ne se limite plus désormais à certains
secteurs (la technologie en 2000, le crédit en 2008), mais est omniprésent,
et affecte des classes d’actifs diverses, notamment les obligations et (encore
une fois) l’immobilier. »
La bulle sur tous les actifs
signifie que très peu de secteurs ne sont pas touchés par les excès présents
dans le système. Cela signifie que le risque est très élevé, et que la bulle
n’aura que très peu de chances de se défaire sans causer une catastrophe. Bien
que le prix de l’or puisse aujourd’hui sembler passif, les investisseurs qui
disposent d’or alloué peuvent être certains qu’ils possèdent entre leurs
mains l’un des seuls actifs qui ne disparaîtra pas en conséquence de l’explosion
de la bulle sur tous les actifs.
Récession : les
médias conventionnels se trompent
« Beaucoup savent qu’une
récession américaine représente l’un des plus gros risques pour les
investisseurs internationaux. Pour nous, les participants aux marchés
financiers font aujourd’hui preuve d’un degré de complaisance suspicieusement
prononcé. »
Les auteurs identifient les cinq
mesures clés qui pointent vers une possible récession :
- Hausse des
taux d’intérêt
- Inflation
artificielle des prix des actifs
- Dette des
consommateurs et ralentissement de l’expansion du crédit
- Durée du cycle
haussier actuel
- Stagnation des
revenus fiscaux
Pour des raisons évidentes, une
récession est un environnement positif pour l’or, mais ce sont aussi les
inquiétudes liées à une récession qui en feront grimper le prix :
« Les inquiétudes quant
à une possible récession engendreront un recul de la Fed, et une dépréciation
conséquente du dollar qui viendra finaliser l’entrée dans une nouvelle ère d’inflation.
A ce moment-là, l’or pourra briller à nouveau. »
Attention aux cygnes
gris
Nous avons déjà entendu parler
des évènements de cygne blanc et de cygne noir, mais voilà qu’Incrementum
nous présente le concept de cygnes gris. Les cygnes gris sont des évènements
qui ont le « potentiel de devenir pertinents à un certain moment ».
L’un des cygnes gris observés
dans le rapport est une stagflation, causée par une récession américaine, qui
aurait des effets positifs sur l’or.
Sur une note moins sérieuse :
l’or et la bière
Chaque rapport In Gold We
Trust se penche sur le pouvoir d’achat de l’or en bière. Bien que cela
puisse sembler futile, il s’agit d’une excellente manière de mesurer l’inflation
réelle, parce que les mesures employées par le gouvernement sont bien souvent
trompeuses. En utilisant cette mesure simple, il est possible d’apprécier la
fausseté de la valeur de la monnaie, et de comprendre où se trouve la vraie
valeur : dans l’or (et la bière, bien évidemment).
« Bien qu’un litre de
bière coûtait 0,82 euro à l’Oktoberfest de Munich de 1950, le prix moyen d’un
litre de bière en 2016 était de 10,55 euros. L’inflation annuelle du prix de
la bière depuis 1950 s’élève ainsi à 4,2%. En comparant le prix de la bière à
celui de l’or, alors une once d’or pouvait acheter 111 litres de bière en
2016. La moyenne historique s’élève à 87 litres de bière – le pouvoir d’achat
de l’or en termes de bière est donc légèrement supérieur aujourd’hui à sa
moyenne de long terme. Un pic a été atteint en 1980, avec 227 litres par once
d’or. Il est possible que de tels niveaux soient un jour de nouveau atteints. »
C’est donc une bonne nouvelle
pour ceux qui ont de l’or et qui aiment boire un litre ou deux de bière. Les
amateurs de bière devraient en effet s’attendre à ce qu’augmente le pouvoir d’achat
de l’or en termes de bière.
Conclusion
Ce rapport comporte énormément d’informations
et d’analyses, qui sont vitales à une bonne compréhension de l’or. La demande
en or, le prix de l’or et la perspective d’ensemble du métal ne peuvent pas être
considérés sans un prendre en compte le contexte général.
Il n’est pas surprenant que de
tels rapports soulèvent de nombreuses interrogations. Ces dernières devraient
être prises en considération par tous ceux qui considèrent investir.
Ultimement, la conclusion est la même – nous ne savons pas comment la
situation se terminera, ou même à quoi ressemblera le dernier acte. Pour ces
raisons, l’or est une forme excellente d’assurance pour votre portefeuille.
Une recherche renseignée et
équilibrée se penche non seulement sur un certain nombre d’hypothèses, elle
base également ses recommandations sur l’Histoire, les mathématiques et l’expérience
générale. C’est là la différence entre une étude critique et bien informée et
les rapports publiés aujourd’hui par les médias conventionnels. En raison de
cette différence majeure, les investisseurs devraient considérer posséder de
l’or et de l’argent pour faire face aux possibles scénarios qui se
présentent, et pour se protéger avant que la réalité ne reprenne le dessus.