Les
banques centrales pourraient bien ne posséder dans leurs coffres que
la moitié de l’or qu’elles prétendent
détenir, déclare un groupe de veille dans une annonce
publiée récemment dans le Wall Street Journal.
Le Gold Anti-Trust Action
Committee (GATA), déclare que la Réserve Fédérale et
le Trésor américain manipulent subrepticement les
réserves d’or du pays en participant à des leases
non-déclarés. Le
GATA pense que la majeure partie de l’or loué de cette
façon ne retournera jamais dans les coffres des banques centrales.
« Avec
une demande d’or mondiale si forte, il est devenu impossible de
récupérer la majeure partie de l’or qui a
été loué sans faire énormément augmenter
son prix », déclare le président du GATA, William J.
Murphy III.
« La plupart des
observateurs calcule que les réserves des banques centrales sont
supposées s’élever à environ 30 000 t
d’or dans le monde, mais nous pensons que la quantité d’or
qui s’y trouve réellement est plus proche de 15 000 t
», a affirmé Murphy, « le reste a disparu ».
Le
Trésor américain réfute cette affirmation, insistant sur
le fait que les stocks sont contrôlés
régulièrement.
« Nous
voulons révéler et stopper la manipulation du marché de
l’or par le Trésor américain et la Réserve
Fédérale dès à présent », a
déclaré Murphy, ajoutant
que « l’objectif de cette annonce est d’informer les
gens du monde de l’investissement de ce qui se passe dans les coulisses
des marchés de l’or et des marchés financiers américains
». Il a expliqué que le GATA a décidé de verser
264 000 $ au Wall Street Journal pour placer une annonce d’une
page entière dans l’édition nationale car la presse
financière n’a pas couvert l’événement.
L’annonce
s’intitule « Quelqu’un
a-t-il vu notre or ? », et affirme que les réserves
d’or américaines entreposées à Fort Knox ou
à West Point ont gravement diminué car la Réserve
Fédérale et le Trésor américain les envoient
à l’étranger pour régler des transactions
complexes destinées à étouffer le prix de l’or.
Le GATA déclare également
que la stratégie de manipulation du prix de l’or par le
gouvernement américain a commencé à échouer.
« L’objectif de cette
manipulation est de cacher la mauvaise gestion du dollar américain
afin qu’il conserve sa fonction de monnaie de réserve du monde
», peut-on lire dans cette annonce.
« Le prix récent de
l’or, approchant les 1000 $ l’once, montre que le plan
d’étouffement du prix est en train de vaciller, déclare
le GATA. « Lorsque tout le monde aura compris que les banques centrales
étouffent le prix de l’or, son prix pourrait monter
jusqu’à 3000 $, 5 000 $ l’once, voire plus ».
Comme
preuve de la manipulation du prix de l’or par le Trésor
américain et la Réserve Fédérale, le GATA cite le
rapport hebdomadaire du Trésor sur la position des réserves
internationales de devises du gouvernement, qui depuis le mois de mai a
inscrit les prêts et les swaps d’or comme une composante des
réserves d’or américaines.
L’annonce
cite également une déclaration de l’ancien gouverneur de
la Réserve Fédérale, Alan Greenspan, qui a dit au
Congrès le 24 juillet 1998 que «les banques centrales se
tiennent prêtes à prêter de l’or en cas
d’augmentation de son prix ».
La déclaration la plus récente du
Trésor américain quant aux positions des réserves
internationales américaines, publié le 24 janvier, fait
état de 71 515 000 milliards de dollars de réserves
de devises internationales, dont 11 041 000 milliards de dollars
d’or (y compris les dépôts d’or, et, le cas échéant,
l’or swappé).
La Banque des Règlements Internationaux
rapporte que le marché des produits dérivés de
l’or a atteint un record de 640 milliards de dollars en décembre
2006.
Murphy
souligne que faire remonter les produits dérivés vers les
transactions des banques centrales, et déterminer
précisément le degré d’implication de la
Réserve Fédérale et du Trésor américain
est impossible pour le moment, étant donné le manque de
responsabilité publique et de transparence du système financier
des produits dérivés de l’or dans le monde entier.
Murphy
a déclaré que son groupe a formulé une requête
à l’intention du Trésor américain et de la
Réserve Fédérale « afin de découvrir
ce qu’il en est de cette ‘composante’ des réserves
d’or américaines ».
«
Qu’en est-il réellement de l’or américain qui est
supposé appartenir au peuple américain ? »,
demande-t-il. « L’or américain a-t-il été
mis en jeu sans que le Trésor ou la Fed ne mette le peuple
américain au courant ? »
Une déclaration sur le site du Trésor
affirme que le Fonds de Stabilisation des Échanges n’a pas
été utilisé afin de manipuler le prix de l’or.
Mais impossible de trouver sur le site du Trésor une
déclaration qui nie catégoriquement que celui-ci procède
à des swaps d’or, des leases ou des contrats à terme pour
d’autres raisons que celle de manipuler le prix de l’or.
La London Bullion Market Association publie sur son site Web une liste de plus
de 80 membres travaillant en tant que « faiseurs de marché pour
les banques d’investissement » dans les marchés mondiaux
de l’or et des matières premières, et qui sont à
l’origine et participent à divers produits dérivés
de l’or, dont les leases et les swaps.
Les
membres américains de la liste de la London Bullion Market Association
comprennent Bear Stearns Forex Inc., Goldman Sachs International, JP Morgan
Chase Bank, Bank of America, Citibank, Merrill Lynch et Morgan Stanley.
Un
mémorandum rédigé le 28 février 2003, au nom de
Barrick Gold Corporation, un grand producteur d’or affilié
à la banque d’investissement J. P. Morgan, reconnait que Barrick
se livre, avec les banques centrales, à des leases d’or et
à d’autres transactions liées à l’or, sans
toutefois admettre que ces transactions sont réalisées au nom
de la Réserve Fédérale et du Trésor.
En
septembre 1999, après une réunion des banques centrales
européennes à Washington, celles-ci ont signé ce qui est
maintenant connu sous le nom d’ « Accord de
Washington », un accord dans lequel les banques ont accepté
de limiter leurs ventes d’or à 400 tonnes par an et de ne pas
étendre leurs opérations de leasing au cours des 5 ans que
couvre l’accord.
Dans
le cas d’un lease d’or, une banque centrale prête de
l’or à une banque d’investissement avec un taux
d’intérêt nominal, habituellement 1%.
Ensuite,
la banque d’investissement met l’or prêté sur un
marché, tel que le London Bullion Market, où l’or
physique est vendu, augmentant ainsi la quantité d’or disponible
sur le marché.
Des
problèmes surgissent lorsque le prix de l’or augmente beaucoup
comme cela a été le cas au cours des derniers mois, avec une
once à plus de 900 $.
Et
quand, à la fin de la période de bail, il faut rendre à
la banque centrale l’or prêté, il se peut que la banque
d’investissement doive retourner sur le marché et acheter de
l’or à un prix bien plus élevé que lorsqu’il
a été prêté.
Afin
de se couvrir contre ce risque, la banque d’investissement
achète habituellement des contrats à terme ou des options
d’achat d’or pour s’assurer d’être fournie
à une date et à un prix futurs spécifiés.
Dans
le monde des produits dérivés de l’or, il existe une
grande diversité de contrats, dont des transactions dans lesquelles
les banques centrales s’échangent leurs réserves
d’or afin de pouvoir poursuivre le leasing ou d’autres transactions
dérivées de l’or, qui utilisent l’or de l’autre
banque centrale et non le leur.
Les
swaps d’or rendent les transactions des banques centrales encore moins
transparentes et plus difficiles à suivre.
D’après
les règles actuelles du FMI, les banques centrales ne sont pas tenues
de révéler, sur leur déclaration financière, la
quantité d’or qui devra servir pour honorer des contrats sur des
produits dérivés de l’or, dont des leases et des swaps.
Pas
plus que les banques d’investissements ne sont tenues de
révéler au public les contrats par lesquels elles prêtent
de l’or qui appartient aux banques centrales.
L’or
atteint aujourd’hui de nouveaux records, avec des contrats à
terme se rapprochant chaque jour de 1000 $ l’once sur le New York
Mercantile Exchange.
Nicolas
Flamel
Alchimiste moderne
..ou comment faire de l’or avec du papier
Nicolas
Flamel est contributeur à 24hGold.com. Les vues
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