Bitcoin ne cesse de faire la une des médias. Mais comment expliquer l’ascension fulgurante de cette cryptodevise dont on ignore toujours l’identité de son inventeur ? Pourquoi les Etats laissent faire si les cryptodevises représentent vraiment une réelle menace pour les devises étatiques ? En essayant de répondre à ces questions légitimes on peut facilement échafauder une théorie conspirationniste qui tient la route, comme celle proposée par Michael Pento dans cet article :
Si vous pensez comme moi, vous vous demandez pourquoi les médias sont obsédés par Bitcoin alors que sa valeur de marché est à peine supérieure à 300 milliards de dollars, soit 1/3 de celle d’Apple. Pourquoi le gouvernement et la Fed se sont soudainement pris d’affection pour les cryptodevises.
Jusqu’à présent, le gouvernement refuse de les bannir malgré le fait qu’elles violent les lois contre le blanchiment d’argent et l’obligation de connaître l’identité des acheteurs. Après tout, le gouvernement n’apprécie pas trop l’évasion fiscale et les terroristes. De plus, il ne compte pas laisser échapper son monopole monétaire sans se battre. Mais, malgré cela, les autorités ont décidé de laisser assez de mou aux cryptodevises pour qu’elles puissent se pendre.
Je ne suis pas vraiment un grand adepte des théories du complot, mais dans ce cas-ci je pense vraiment que le gouvernement a mis délibérément en place un environnement dans lequel les cryptodevises peuvent prospérer, au moins durant une période temporaire, avec des motivations pour les classes moyennes qui se matérialiseront plus tard. Je pense que les gouvernements sont en train d’adouber les cryptodevises en faisant de Bitcoin un cas d’école. Leur objectif est de pousser la population à prendre confiance et à devenir familière avec les devises électroniques pour ensuite éliminer les cryptodevises privées sans autre forme de procès et les remplacer ensuite par un Bitcoin officiel, par exemple la FedCoin aux États-Unis.
Cette FedCoin serait basée sur une chaîne de blocs contrôlée entièrement par le gouvernement. Elle remplacerait l’argent physique. Autrement dit, le dollar physique serait banni, tout comme les cryptodevises privées. Le système monétaire fonctionnerait ainsi à 100 % avec de l’argent électronique sous le contrôle du gouvernement. Ce faisant, cela lui permettrait d’éliminer l’économie au noir. La Fed serait également en mesure d’imposer les taux négatifs qu’elle juge nécessaires pour atteindre ses objectifs d’inflation tout en empêchant la population d’accumuler de la monnaie physique pour échapper à la perte de pouvoir d’achat de leurs économies. Imaginez un peu, le gouvernement serait capable de tracer toute transaction en FedCoins au prétexte de presque éliminer l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Tous ces objectifs peuvent être atteints en laissant d’abord le secteur privé perfectionner l’utilisation des cryptodevises, vu que cela encourage les citoyens à embrasser l’argent électronique. Après une période de confort atteinte, il lui suffirait de fermer les bourses d’échange des cryptodevises, ce qui couperait le robinet des liquidités. La seconde étape consisterait à interdire son utilisation dans les commerces. Ces 2 mesures pulvériseraient la valeur et l’utilité de Bitcoin, et ce malgré sa décentralisation. Vu qu’une transaction par Bitcoin est par définition publique, le gouvernement peut facilement les tracer. Il pourrait donc aisément punir les magasins qui utilisent Bitcoin, dont l’utilité serait désormais cantonnée au dark web.
Cette évolution des moyens de paiement est tout à fait cohérente du point de vue gouvernemental quand on parcourt la longue histoire qui a précédé l’abandon du standard or. Ne vous méprenez pas, la Fed est en train de se préparer pour la prochaine Grande dépression, elle sait pertinemment bien qu’elle a besoin de plus d’armes dans son arsenal pour combattre la déflation. L’objectif principal de la FedCoin sera de pousser les taux en territoire suffisamment négatif pour augmenter la vélocité de la monnaie et l’offre. Ses idées sont promues par des membres des élites comme le professeur d’économie de Harvard Ken Rogoff, qui a dit publiquement que les taux négatifs seront nécessaires pour combattre la prochaine grande récession ou crise financière, et que les banques centrales devraient déjà préparer le terrain pour la mise en place de telles politiques. Plus important encore, Donald Trump a récemment nommé Marvin Goodfriend au Conseil des gouverneurs de la Fed pour un mandat de 14 ans. Non seulement Monsieur Goodfriend est un fervent partisan des taux négatifs, mais il est également à l’avant-garde de ceux qui veulent interdire l’argent physique et la mise en place d’une monnaie électronique.
Comprenez bien que la Fed sait que la prochaine crise se rapproche bientôt et que pour le moment elle dispose d’une marge de manœuvre limitée pour enrayer la chute du prix des actifs et du PIB. La Fed a déjà augmenté la taille de son bilan de 3,7 trillions de dollars tandis que la dette nationale a bondi de 11 trillions depuis la grande récession. Avec seulement quelques baisses des taux avant d’atteindre zéro à nouveau, notre banque centrale recherche désespérément de nouveaux outils à utiliser pour regonfler les bulles dont notre croissance économique dépend désormais. Empiler à nouveau de la dette pourrait ne pas suffire cette fois. Les taux négatifs, le revenu universel et le parachutage d’argent par les hélicoptères monétaires pourraient également être nécessaires. Cependant, les taux négatifs ne seront pas efficaces en cas de bank run. C’est pourquoi l’argent physique doit d’abord être éliminé.
La Fed sera bientôt en mesure de mettre en place des taux négatifs qui rogneront votre épargne. Vous n’aurez qu’une alternative pour y échapper : acheter de l’or. Si le gouvernement n’interdit pas les achats de métal jaune, comme il pourrait le faire pour les cryptodevises. Dans l’intervalle, rien ne vous empêche d’accumuler de l’or jusqu’à ce que le système change. L’histoire tend à prouver qu’il conserve toujours son pouvoir d’achat. En ce qui concerne les cryptodevises, on ne peut pas en dire autant.