Ce qui se passe en Italie est totalement ébouriffant. Évidemment, comparaison n’est pas raison, mais pour vous donner une image, c’est un peu avec le nouveau gouvernement qui arrive en Italie comme si nous avions en France un beau lendemain d’élection, l’avocat Dupond-Moretti Premier ministre, puis Marine Le Pen ministre de l’Intérieur et Mélenchon ministre du Travail…
Il y aurait de quoi rire, pleurer, ou paniquer en fonction de vos convictions et de vos craintes, ce qui est certain c’est qu’il y aurait un tantinet d’animation !!
Deux hommes, deux partis
Le patron du Mouvement 5 étoiles, le M5S, c’est Luigi Di Maio, et il va se retrouver aux manettes du ministère du Travail. J’en rigole encore à l’idée de la tête que vont faire les marchés obligataires européens demain mardi lorsque tout le monde reviendra au travail.
Le patron du parti « fasciste, raciste et xénophobe » (j’espère que j’ai mis assez de qualificatif politiquement correct pour satisfaire notre Président Macron et ses sbires affectés à la surveillance des blogueurs), c’est Matteo Salvini. Son parti, la « Ligue », est le grand pourfendeur des migrants qui migrent… et il va s’occuper de l’intérieur. Son intérieur à lui. J’en rigole encore à l’idée de la tête que vont faire tous nos aimables mondialistes libre-échangistes qui pensent que mettre un ou deux millions de pauvres bougres, qui n’ont strictement aucun us et coutumes ressemblant de prêts ou de loin à ceux de leur pays d’arrivée, est une bonne idée permettant d’apaiser et de pacifier les relations entre les peuples et les communautés…
Les européistes tendance europathes s’étranglent déjà de rage !
En France, c’est Bruno Le Maire, notre ministre de l’Économie, qui s’est collé au rôle de tueur à gage du futur gouvernement italien, créant déjà un incident diplomatique avec la future équipe dirigeante transalpine.
Bruno Le Maire a prévenu dimanche que, et je cite, « si le nouveau gouvernement prenait le risque de ne pas respecter ses engagements sur la dette, le déficit, mais aussi l’assainissement des banques, c’est toute la stabilité financière de la zone euro qui serait menacée ».
Mais il y a aussi cette remarque sublime notre Bruno : « Les engagements qui ont été pris par l’Italie (…) valent quel que soit le gouvernement. »
Je vous laisse analyser les implications démocratiques et de liberté qui découlent d’une telle remarque.
En gros, l’Europe, on vous la fait comme on veut, et si vous n’êtes pas contents, c’est pareil. L’Europe ne peut pas se discuter, ce qui est évidemment exactement la dérive autoritaire et dictatoriale de nos europathes (unis) de tous les pays qui construisent une terrible machine contre leurs propres peuples.
Il est demandé à ces mêmes peuples de voter pour ces gentils européistes mondialistes sans se poser de question ni remettre en cause ce qui peut ne pas nous convenir à nous, les citoyens, car les engagements pris en notre nom par d’autres valent pour toujours, pour l’éternité et les siècles des siècles, selon l’évangile de nos europathes.
Et notre Bruno de conclure… « Chacun doit comprendre en Italie que l’avenir de l’Italie est en Europe et nulle part ailleurs, et pour que cet avenir soit en Europe il y a des règles à respecter », a souligné Bruno Le Maire. « Les engagements qui ont été pris par l’Italie (…) valent quel que soit le gouvernement. Je respecte la décision souveraine du peuple italien, mais il y a des engagements qui dépassent chacun de nous. » « Nous verrons quelles seront les décisions que prendront les responsables italiens, je redis à quel point il est important de tenir ces engagements dans le long terme pour garantir notre stabilité commune (…) Ne pas respecter ces engagements (…) ça veut dire menacer (…) les économies de tous les épargnants européens. »
Que les choses soient bien claires : le dindon sera l’épargnant européen !
Avec les taux zéro, il est d’ailleurs assez maltraité notre épargnant, mais tel n’est pas le problème. Si en tant qu’épargnant, je ferai tout pour sauver les meubles en général et les miens surtout en particulier, j’accepte de bonne grâce (quoique) le fait évident qu’à chaque grande crise, ce ne sont pas les pauvres qui paient ! C’est par définition ceux qui ont un peu d’argent.
J’accepte donc la logique historique des crises financières et économiques, mais j’attire aussi l’attention sur le fait que ce sont des moments où si le plus grand nombre roupillant et endormi par les propagandes du moment se fait ruiner, ce sont aussi des périodes où certaines fortunes se maintiennent et où d’autres se font !! Il n’y a pas forcément de fatalité de la ruine !! Et… ce n’est pas faute de le dire et le répéter depuis des lustres ou presque !
La réponse cinglante italienne !
Quant au chef de file de la Ligue du Nord Salvini, sa réponse à Bruno Lemaire a été cinglante.
« Que les Français s’occupent de la France. »
Cela dit, vu la façon dont nos différents mamamouchis s’occupent des Français depuis quelques années, force est de constater que je ne peux pas donner totalement tort à l’Italien…
Vu que le Salvini en question va devenir le ministre de l’Intérieur et qu’à ce titre, il aura la gestion de la question migratoire, et qu’il rêve d’empêcher les nouveaux migrants d’entrer et de se débarrasser au plus vite de ceux qui sont déjà là, la police française le long des frontières italiennes risque d’avoir prochainement un surcroît de travail…
Gouvernement jaune-vert, voici l’équipe !
Enfin, en petit cadeau bonus pour tous mes aimables lecteurs impertinents, je vous livre ma traduction maison de cet article de Il Tempo en Italie, un grand journal.
« Dernier acte avant la naissance du gouvernement jaune-vert. Ce soir (nous sommes lundi soir lorsque je termine la rédaction de cet article. NDLR), le leader politique du M5S Luigi Di Maio et le leader de la Ligue Matteo Salvini monteront jusqu’au Quirinal (c’est le Palais du président italien qui a globalement les pouvoirs de la reine d’Angleterre. NDLR).
Le Président de la République, Sergio Mattarella, rencontrera le premier à 17h30 avec les chefs de groupe Danilo Toninelli et Giulia Grillo, et à 18h00 le second, accompagné des chefs de groupe Gian Marco Centinaio et Giancarlo Giorgetti.
Giuseppe Conte devrait être désigné comme Premier ministre : 51 ans, professeur de droit privé à l’Université de Florence et faisait partie de l’équipe gouvernementale que Di Maio a présentée avant le vote.
Le leader politique du M5S devrait devenir ministre du Travail (qui pourrait être fusionné avec le Développement économique) pendant que Salvini prendrait le ministère de l’Intérieur.
Le représentant du Carroccio Giancarlo Giorgetti serait sous-secrétaire à la présidence mais pourrait également obtenir le ministère de l’Économie (les autres noms qui reviennent sont ceux du professeur à la Scuola superiore Sant’Anna à Pise Andrea Roventini, Salvatore Rossi de Bankitalia et de l’économiste anti-euro Paolo Savona. »
Vous en saurez plus dans l’édition de demain d’Insolentiae.com enfin, celle de mercredi.
Mais, ce n’est pas tout. Je vous ai gardé le meilleur pour la fin, et je dois vous avouer que je me suis pincé en lisant cette information de France Info (non ce n’est pas une chaîne d’info complotiste, c’est une chaîne bien officielle).
Les francs-maçons interdits de gouvernement !
« Le code éthique des partis antisystèmes italiens est clair : ne peuvent pas entrer dans le gouvernement : des personnes (…) qui appartiennent à la franc-maçonnerie. Au même titre que les personnes condamnées au pénal. »
Cette règle inscrite dans le programme établi entre le Mouvement 5 Étoiles et la Ligue en vue de la formation d’un gouvernement n’a pas tardé à faire réagir. Vendredi 18 mai, les francs-maçons italiens ont dénoncé une mesure « anticonstitutionnel » et rappelant « les lois fascistes ».
Évidemment, tous les « Orients » d’Italie et d’ailleurs s’étouffent de rage et rivalisent de communiqué dénonçant les heures les plus sombres, et le retour au fascisme. Il faut dire que les francs-maçons n’étaient pas vraiment en odeur de sainteté aussi bien sous Mussolini que sous Hitler et qu’ils ont payé un lourd tribut.
Si je vous relaie cette information (officielle bien qu’elle ne fasse pas la une de nos JT, de même que la situation générale en Italie), c’est qu’elle est symboliquement très forte.
Nous sommes face à une situation extraordinaire en Italie. Soit ce gouvernement fera pschitt comme le gouvernement Tsipras en Grèce, soit nous sommes au début du basculement de l’Europe et de l’euro vers autre chose.
Le silence assourdissant allemand et les tensions persistantes dans le couple franco-allemand sont autant de signaux faibles annonciateurs d’un abandon par les Allemands des dogmes monétaires communs.
Je reste persuadé que l’Allemagne a plus intérêt à une explosion de l’euro qu’à payer pour l’éternité dans le cadre d’une Union de transfert européenne.
Cela ne sera pas dit, mais l’Allemagne risque de laisser à l’Italie le soin d’écrire le faire-part de décès de la monnaie unique pour ne pas en être tenu responsable face à l’histoire bien qu’elle soit, avec la France, coupable à jamais de cette aventure qui s’avérera désastreuse.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)