L'or, une relique barbare ?

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From the Archives : Originally published February 20th, 2009
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Category : History of Gold




Le dollar vaut aujourd'hui bien moins qu’un 1000è d'once d'or, c’est le rebondissement financier le plus significatif dans le monde actuel. Pourquoi ce prix est il plus important que le prix du baril de pétrole, du cuivre ou du blé ? Parce que l’or, fait unique parmi toutes les matières premières et produits industriels dans le monde, c’est de la monnaie.


Que signifie « l'or c’est de la monnaie » ? Cela signifie que l'or possède la caractéristique la plus demandée de l’argent, c'est-à-dire la stabilité de valeur. Ainsi, lorsque « le prix de l'or monte », la valeur de l'or ne change pas. Ce à quoi vous assistez en réalité, c'est à la baisse de la valeur des devises. Du dollar, oui, mais également de l'euro, du yen, et du yuan. Le résultat de la baisse de valeur des devises s’appelle l'inflation.


Vous pouvez considérer l'or comme une devise, tout comme l'euro ou le yen. Le marché à terme de l'or reflète ce fait : le prix à terme de l'or reflète le taux d'intérêt implicite sur les prêts d'or, de la même façon que le prix à terme des devises reflète les différentiels de taux d'intérêt. À partir de cela, nous remarquerons que le taux d'intérêt implicite sur l'or est le plus bas, sur le long terme, de toutes les devises existantes. C'est pour cela que l'or est la monnaie de la plus haute qualité au monde.


Les Pères Fondateurs des États-Unis l’avaient bien compris. Dans la Constitution de 1789, ils ont rendu l'utilisation de l'or obligatoire comme base de la monnaie des États-Unis. Les États-Unis se soumirent à ce principe pendant 182 ans, jusqu'en 1971. Au cours de ces 182 années, les États-Unis ne subirent jamais d'inflation permanente et à grande échelle. Immédiatement après avoir désolidarisé le dollar de l'or en 1971, l'inflation démarra aux États-Unis et dans le monde entier. Le dollar perdit environ 90 % de sa valeur contre l'or au cours de cette même décennie, et les prix s’ajustèrent dans des proportions analogues. Il fallut 20 ans pour se remettre de ce désastre.


La leçon était évidente : il fallait s'en tenir à l'étalon-or. Alain Greenspan, le gouverneur de la banque centrale qui a le mieux réussi depuis 1971, a (plutôt fortement) insinué au cours d’une tournée de conférences que ce qu'il a essayé de faire au cours de son mandat, c’était précisément de s’en tenir à l’or.


Le principe de l'étalon-or est élémentaire : la valeur de l'or est stable ; ainsi, si vous couplez le cours d'autres devises sur celui de l'or, leur valeur sera stable. Conceptuellement, c'est aussi simple que ça. Quand la valeur de la devise est élevée, vous augmentez la masse monétaire. Lorsque la valeur de la devise est basse, vous réduisez la masse monétaire. Le gestionnaire de la devise n'a pas besoin d'acheter, de vendre ou de posséder de l'or, bien qu'il puisse le faire s'il le souhaite. Le mécanisme de fonctionnement de l'étalon-or n'est pas d'acheter ou de vendre de l'or, mais l'ajustement de la masse monétaire. De cette façon, un véritable étalon-or est une  «  Caisse d’émission (currency board) basée sur l’or ».


Entre 1823 et 1914, c'est-à-dire pendant 91 ans sous l'étalon-or, le rendement des obligations à coupon zéro du gouvernement britannique n'a jamais dépassé les 4 %. Ces obligations étaient d'une extrême maturité. Cette statistique, à elle seule, vous dit tout ce que vous devez savoir à propos de la stabilité monétaire et macro-économique sous l'étalon-or. Si deux devises sont liées à l'or, alors leurs taux de change doivent également être stables. En dépit des milliers de doctorats délivrés et des dizaines d'articles scientifiques rédigés au cours de ces dernières décennies, aucun gouvernement ni économiste conventionnel n'a jamais été capable de relater ces faits marquants. Ils n'essaient même pas.


Les devises flottantes existent depuis des millénaires. Manipuler la monnaie est si tentant, qu'il semble toujours que quelqu'un veuille s’y essayer. Le philosophe Platon aurait aidé le dirigeant de Syracuse à émettre une monnaie fiduciaire flottante en 388 avant J.-C. Les résultats de cette tentative, et de toutes les centaines d'autres qui suivirent au cours des siècles, furent exactement les mêmes. Elles finirent par échouer et les gouvernements revinrent vers l'or comme base de leurs affaires monétaires.


Les gens comprendront bientôt à nouveau le « pourquoi et le comment » de l'instauration et du fonctionnement d'un système d'étalon-or. Les gouvernements qui l'adopteront réaliseront qu'ils deviennent plus influents dans le monde, comme les États-Unis après 1789. Les leaders monétaires du XXIe siècle seront peut-être la Chine, la Malaisie, Dubaï ou la Russie. Peut-être les États-Unis trouveront-ils un moyen d’entamer un nouvel Age d'or ?


La fascination irrationnelle pour la monnaie gouvernementale et la manipulation des taux d'intérêt s’amenuisera. Bientôt, nous ne considèrerons plus les devises flottantes et chaotiques actuelles qui sont gérées par des bureaucraties diaphanes au moyen d'une palette de rationalisations ad hoc et de mauvaises excuses changeant sans cesse, comme étant le summum de l'intelligence économique. Nous nous retournerons sur le système de monnaie fiduciaire d'aujourd'hui, et nous le verrons enfin pour ce qu'il a toujours été : une relique barbare.

 

Nathan Lewis




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Nathan Lewis est l'auteur de Gold: the Once and Future Money, publié par Agora Publishing et J Wiley. Il est le directeur de Kiku Capital Management.
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Pour mémoire, la fameuse "relique barbare" dont parlait Keynes n'était pas l'or, mais l'étalon or.

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