Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Il est en train de se
jouer dans les coulisses une partie acharnée à propos de la
Grèce. Dans un premier temps, les marchés – dont
on aimerait bien connaître l’identité des acteurs qui
mènent leur danse – ont exercé une pression maximale et
se préparent à la reporter sur le Portugal et l’Espagne.
Des agences de notation leur prêtant main forte d’une
manière douteuse. Des voix se lèvent pour s’alarmer de
l’avenir de la zone euro.
Dans un second, tout le
monde s’y étant mis, le gouvernement grec est finalement venu
à résipiscence, n’ayant pas d’autre choix. Il a
accepté d’appliquer un plan drastique de réduction de son
déficit.
Dans un troisième
où nous sommes, l’annonce d’une aide sous une forme ou
sous une autre, venant des pays européens de la zone euro, se fait
toujours attendre. Les jours passent et la satisfaction des besoins de
financement de la Grèce coûtent de plus en plus cher (et sont de
plus en plus profitables pour certains), rendant la situation encore plus
tendue.
Depuis Athènes, et
de manière dramatique, le ministre grec des finances a dit hier
attendre cette décision de façon pressante. Le directeur
général du FMI, prêt à intervenir, suggère
ce matin aux gouvernement européens de le
faire. Que se passe-t-il ? Qui fait obstacle à ce qu’un accord
soit trouvé ? Que cherche-t-on à
démontrer ou à susciter ? Quel
exemple veut-on donner ?
Est-il acceptable que
l’avenir d’un pays membre de l’Union européenne, et
de ses habitants, soit traité de cette façon, dans le silence
de cabinets que l’on va finir par appeler noirs
? La vision que cela donne de l’Europe, et de tous ceux
qui prétendre parler en son nom, n’augure rien de bon pour son
avenir. Est-il possible de s’en réjouir ?
Billet
rédigé par François Leclerc
Paul Jorion
pauljorion.com
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le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’
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Paul Jorion,
sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix
dernières années dans le milieu bancaire américain en
tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié
récemment L’implosion. La finance contre l’économie
(Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ?
(La Découverte : 2007).
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