Cette réplique en
zirconium a été taillée par Scott Sucher,
qui mentionne avoir avoir utilisé des
formules mathématiques pour déterminer les angles et la mesure
des côtés de la pierre en raison du manque d’informations
disponibles à son sujet. Seuls les dessins de Jean-Baptiste Tavernier
et quelques photos en noir et blanc datant d’avant 1921 existent
aujourd’hui.
Ce dessin est tiré du livre Six Voyages de Tavernier,
publié pour la première
fois en 1976 en Français avant d’être traduit de
l’anglais par
Valentine Ball en 1925.
Il présente le diamant comme
ayant neuf côtés et taillé en double rose en forme
d’enclume.
Autrefois le diamant jaune de la
famille de Médicis, cette pierre Indienne est de couleur jaune et
légèrement teinté de vert. Il est taillé de
manière irrégulière, est composé de neuf côtés
et de 126 facettes.
Les légendes à son sujet
remontent jusqu’en 1467, alors que Charles le Téméraire,
duc de Bourgogne, l’aurait porté lors de la bataille à
laquelle il fut vaincu. Un paysan ou soldat l’aurait découvert
sur le corps du duc et vendu pour un florin, pensant qu’il
s’agissait de verre. Après cette date, il aurait changé
de mains de nombreuses fois pour de petites sommes d’argent. Le Pape
Jules II aurait été l’un de ses propriétaires.
Son histoire authentique commence
lorsque Tavernier (célèbre bijoutier et voyageur
Français) a vu la pierre parmi les trésors du grand-duc de
Toscane en 1657. Après la mort des Médicis, il fut
transféré à Vienne suite au mariage de
François-Stéphane de Lorraine, qui devint plus tard grand-duc
de Toscane, et de l’impératrice Marie-Thérèse, et
intégra les joyaux de la Couronne des Habsbourg au Hofburg,
à Vienne. Il était alors estimé à 750.000
dollars.
Une photo du Florentine sur sa monture
la plus récente – une broche à chapeau.
Cette photo a certainement
été prise entre 1870 et 1900.
Après la chute de l’Empire
d’Autriche, durant la première guerre mondiale, le Florentine
fut emporté en Suisse par la famille impériale Autrichienne en
exil. Le diamant aurait plus tard été dérobé par
un proche de la famille et emporté en Amérique du Sud aux
côtés d’autres joyaux de la Couronne. Après cet
évènement, des rumeurs circulèrent au sujet de
l’arrivée du diamant aux Etats-Unis dans les années 1920,
où il aurait été retaillé et vendu. Il devrait
donc faire partie de la liste des diamants perdus du monde. Les
employés du musée Kunsthistorisches
à Vienne, où le Florentine était exposé
jusqu’en 1918, monté sur une broche à chapeau, ont
précisé que le GIA a déclaré en 1964
n’avoir aucune idée de l’emplacement actuel du diamant.
Le Florentine est aussi appelé
le Tuscan, le Grand Duke of Tuscany,
l’Austrian et l’Austrian
Yellow Brilliant.
Source: Diamonds
- Famous, Notable and Unique par le GIA.
Voici
ci-dessus un dessin du Florentine fait par Max Bauer et publié dans
son livre Precious Stones publié en 1904. Les dessins de
gauche et de droite sont les représentations de l’avant et du
flanc du diamant. Le dessin situé au centre est une version
corrigée du flanc correspondant au dessin de face – notez les
facettes supplémentaires. Ce type de briolette
est appelé un double-rose parce que le diamant possède un rondiste. Les diamants en briolettes,
tels que le Briolette of India, sont
ronds lorsqu’observés du dessus et ont
généralement un petit trou sur la pointe, ce qui leur permet
d’être portés en pendentifs. Je trouve que ce style
correspond le mieux à la taille du diamant, puisqu’il est
légèrement moins oblong (plus en forme d’enclume que de
poire). Vous noterez également qu’il y a un plus grand nombre de
facettes au centre de la pierre, bien que Tavernier ne les ait pas
dessinées. Le diamant présente une facette triangulaire
oblongue à quatre heures du centre. Elle apparaît presque grise
malgré le fait que les facettes qui l’entourent semblent
illuminées. Je suppose qu’il s’agit de l’une des
facettes que Tavernier a décidé de ne pas reproduire. Il en
existe neuf au total. A 1h30 du centre du diamant, une facette supplémentaire
est également visible, elle aussi de couleur gris clair.
Dans le livre d’Herbert Tillander
intitulé Diamond Cuts in Historic Jewelry - 1381 to 1910 ont été publiés un certain nombre de dessins du
Florentine faits au cours de ces derniers siècles. Celui de Tavernier
(en haut de cet article) y est oublié, ainsi que ceux de Bauer et de Cletscher. L’image ci-dessus présente le
dessin fait par Tillander des facettes de la
pierre, que je trouve impeccable. Il présente 144 facettes – 81
sur la couronne et 63 sur le pavillon. Le dessin d’en haut
représente l’arrière du diamant, celui du milieu
l’avant, et celui du bas une version symétrique. Les facettes du
centre de la gemme sont organisées en trièdre, alors que la
partie qui lui correspond l’autre côté du diamant
n’a que neuf facettes de base (il se trouve que le dessin de Tavernier
représente l’envers du diamant). La pierre est quelque peu
‘inclinée’, ce qui paraît raisonnable compte tenu du
fait qu’elle ait été taillée en 1615. Elle
n’aurait pas pu être taillée de manière aussi
symétrique que les diamants taillés plus tard, tels que le Regent ou le Tiffany Yellow par
exemple.
Le Florentine a de nombreux noms. Il a
été appelé Tuscan, Tuscany Diamond, Grand Duke of Tuscany et Autrian Yellow – un nom bien mal choisi qui a poussé
certains à le confondre avec un diamant disparu du nom d’Austrian Yellow Brilliant.
Le Florentine est taillé
en forme de goutte et ses facettes sont plus ou moins symétriques.
L’avant est taillé en trièdre, mais la partie
arrière n’a que neuf facettes de base. L’avant et
l’arrière de la pierre ont été retaillés
deux fois, ce qui a donné naissance à neuf rangées
contenant chacune neuf facettes à l’avant, et neuf
rangées de sept facettes à l’arrière – pour
un total de 144 facettes. L’impression qu’elle donne est
d’être taillée en étoile à neuf rayons.
Grâce au travail de Speranza Cavenago Bignami, Guido Gregorietti et
d’autres, Herbert Tillander a
été capable de retracer l’histoire de cette pierre. P. Aloisi aurait dit en 1932 que la pierre a
été ‘confisquée’ au roi de Vijayanagar
(aujourd’hui Narsingha) en Inde du Sud
à la fin des années 1500 par le gouverneur Portugais de Goa, Ludovico Castro, comte de Montesanto,
après la défaite du roi face aux troupes Portugaises. Le
cristal fut déposé chez les Jésuites de Rome et,
après de longues négociations, revint au grand-duc Ferdinand I
de Toscane qui l’acheta à la famille Castro-Noranha
pour la somme de 35.000 scudi crocati
Portugais.
Le fils du duc Ferdinand, le grand-duc
Cosimo II (qui régna de 1609 à 1621) a finalement fait tailler
la pierre par Pompeo Studentoli,
un Vénicien travaillant à Florence.
La gemme lui fut retournée le 10 octobre 1615. Un inventaire des
possessions de Cosimo II après sa mort confirme l’acquisition de
la pierre par Ferdinand et la décrit comme étant ‘facettée
de chaque côté et montée sur un bijou serti de
diamants’.
Dr Heinz Biehn
a reproduit un dessin du pendentif et a écrit en dessous ‘Il Gran Diamante del Serimo Gran Duca
di Toschana, Pesa 138 Carati’.
Malgré de nombreuses recherches, l’origine de ce dessin demeure
obscure. Le poids correct et le nombre exact de facette indique qu’il a
peut-être été fait juste après la taille du
Florentine en 1615. La ligne extérieure diffère quelque peu,
parce que l’artiste a voulu mettre l’accent sur une
symétrie parfaite.
Thomas Cletscher,
qui a vu la gemme à Florence, en a produit un dessin en 1625 : ni
les facettes ni la ligne extérieure ne sont parfaitement corrects, ce
qui indique qu’il ait pu le dessiner de mémoire. Il a
très bien reproduit les facettes centrales, mais pas les facettes
extérieures. Cletscher indique les poids de
la pierre brute et de la pierre finie comme étant de 170 et 120
carats. Aucun des deux ne s’avère correct.
Une société du nom de Gem
Slueth cherche actuellement à savoir ce qui
est arrivé au diamant. Sa théorie initiale est qu’il ait
été retaillé. Mais parce que le Florentine a une forme
peu commune, seule une taille ronde aurait permis de ne pas perdre trop de
carats. Gem Slueth a déterminé
qu’il n’existe que quatre diamants jaunes de plus de 70 carats.
Trois de ces diamants ont été éliminés de la
liste de possibilités, en raison de diverses informations qui citent
leur existence alors que le Florentine pesait encore 137,27 carats. Seule un,
un diamant jaune clair de 80 carats vendu aux enchères en Suisse en
1981, pourrait correspondre au Florentine. D’autres recherches ont
depuis été menées, et la femme qui a vendu le diamant en
1981 a été contactée. Elle a précisé
qu’il se trouvait dans sa famille depuis la fin de la première
guerre mondiale (le Florentine a été volé
en 1918). Elle se rappelle clairement que le diamant avait une forme
étrange avant que son père ne le fasse retailler. Le Lord Ian
Balfour, un célèbre historien Britannique, et De Beers, ont supporté la théorie de Gem Sleuth quant à ce qui a pu advenir du Florentine.
Cette théorie a fait l’objet de nombreuses publications.
Personne ne sait où se trouve actuellement le diamant de 80 carats,
mais après avoir discuté personnellement avec Ian Balfour,
j’ai l’impression qu’il n’a pas complètement
disparu.
Remerciements : R.
Thomson
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