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Le prix

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Published : January 10th, 2011
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J’ai lu avec beaucoup d’attention l’ouvrage de Paul Jorion Le prix, et il m’est alors venu une première question : et si les « marchés », et tout particulièrement les marchés à terme où se négocient les prix des matières premières n’avaient été créés, contrairement à ce qui peut se dire, non pas pour protéger les producteurs des « fluctuations », mais bien plutôt pour supprimer les prix ? Supprimer le prix de l’or, de l’argent, du cuivre, du fer, du blé, du maïs, etc.


Et pourquoi supprimer les prix ? Pour briser les reins de l’URSS (à l’époque), sans doute, mais aussi et surtout pour permettre aux Américains en particulier et aux Occidentaux en général de continuer à mener grand train.


Se posent alors d’autres questions : comment forcer les producteurs à accepter ce marché de dupes ? Les producteurs étaient-ils crédules ? Et comment fonctionnent les « marchés », au delà de ce principe, « supprimer les prix » ? Comment y sont-ils parvenus ?


Prenons l’exemple de l’or et de l’argent, qui sont des métaux précieux et pour lesquels il y a (ou il y avait !) historiquement des stocks colossaux en regard desquels la production annuelle est peu de chose. On peut manipuler les prix à la baisse, mais sur ces marchés, le principe – jusqu’à tout récemment en tout cas – était que les acheteurs peuvent choisir indifféremment de se faire livrer leur or ou de déboucler leurs positions. Aujourd’hui, « on » sait ce qu’il en est : les banques centrales occidentales ont vendu ou « prêté » leur or en toute discrétion pour alimenter le marché… Ce qui fera la fortune de tous ceux qui se sont portés acquéreurs de cet or ou de cet argent une fois qu’il sera devenu impossible de continuer à alimenter le marché.


Le raisonnement peut être aisément transposé au cuivre ou au blé : pour maintenir les prix à un niveau artificiellement bas, il fallait être en mesure d’alimenter le marché en abondance. Et pour ce faire, rien de tel que de placer les producteurs dans une situation de surendettement chronique, que ce soient les agriculteurs pour le blé ou carrément des États tels que le Chili pour le cuivre. Car enfin, quel gouvernement sain d’esprit liquiderait ses ressources minières à un rythme aussi effréné quand il pourrait se contenter de produire moins, donc de sauvegarder ses ressources naturelles, mais en vendant à un prix plus élevé ?


De manière subsidiaire, on pourra ajouter que la tendance « naturelle » des marchés à sous-estimer les prix, telle qu’exposée dans l’ouvrage de Paul Jorion, n’a pas spécialement aidé les producteurs… Les contraignant à produire davantage pour s’assurer un minimum de recettes. Et donc à alimenter les marchés en abondance, permettant ainsi à la fois de satisfaire la demande et de maintenir les prix bas… La boucle ne serait-elle pas bouclée ?


Dernière remarque, un effet pervers particulièrement redoutable pour le monde occidental a été qu’en supprimant le prix des matières premières, le prix de la main d’œuvre est devenu LE facteur discriminant dans la « construction » du prix des produits finis. Dès lors, le mécanisme des délocalisations en masse était forcément inéluctable.


Billet rédigé par David Cayla

 

Paul Jorion

  

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

   

 

 

 

 

 

 

 

 

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Analyse intéressante, on peut rajouter sur le plan local, l'effet des centrales d'achats, qui tire les prix des produits vers le bas ( uniquement pour les producteurs ) avec un effet inverse pour les consommateurs, ce qui réduit la taille des marchés.

un seule catégorie de produit semble échapper à ce phénomène, les médicaments dont le prix n'est pas fixé en fonction des coûts de production ( + les coûts de recherche ), mais ( en France ) par des accords avec l'organisme de régulation. Quels critères sont utilisés pour évaluer cette valeur ? et pourquoi tant d'écart avec les coûts réels de production ? Ne faut-il pas voir dans ce fait une des causes du surcoût de la protection médicale.
Une question pourquoi le prix d'un médicament n'est-il pas révisé après un certain délai ou après la vente d'un certain nombres de boîtes ( ou d'unité de conditionnement ), le prix de départ tenant compte des frais de recherche et de développement, ceux-ci étant considérés comme amortis après ce seuil de production ( en temps ou en quantité ) , les médicaments "amortis" baissant la concurrence à moins d'intérêt à mettre en production des "génériques". de plus si des "progrès" dans les adjuvants sont réalisés, apportant un plus au médicament d'origine, pourquoi le laboratoire créateur du médicament ne les intègre-t-il pas dans son mode de fabrication ?
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Analyse intéressante, on peut rajouter sur le plan local, l'effet des centrales d'achats, qui tire les prix des produits vers le bas ( uniquement pour les producteurs ) avec un effet inverse pour les consommateurs, ce qui réduit la taille des marchés. u  Read more
Idée à liste - 9/3/2012 at 9:17 AM GMT
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