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A un certain moment de
l’évolution du concept de monnaie, l’or a
été employé par le gouvernement, usant de ses
prérogatives de création monétaire, et a
été estampillé en tant que
« monnaie ». Comme je l’ai déjà
dit, cela a été fait dans l’objectif de permettre au
gouvernement d’obtenir quelque profit. Le timbre officiel sur ces pièces
désignait la surévaluation
sous-jacente du métal, sans laquelle ce profit n’était
pas possible. Or, tôt ou tard, ce profit se volatilisait et le contenu
des pièces en or se devait d’être débasé.
Ces pièces d’or furent la première sorte de
monnaie à cours forcé. Pas une monnaie papier, puisqu’une
telle chose n’existait pas. Le concept de monnaie est le produit de la
libre entreprise et de la finance. Ce que crée le gouvernement
n’est que le moyen de paiement, l’outil pratique et mobile de ce
concept.
Dans un passé plus
récent, alors que l’or partageait le rôle de moyen de
paiement avec de nombreuses monnaies-papier nationales, et avant que nous ne
possédions un système de paiement mondialement
intégré, informatisé, efficace et digne de confiance
(notez que j’écris « paiement » et non
« réserve de valeur »), l’or était
un moyen de paiement utilisé pour certains types de transactions, en
particulier entre des partenaires commerciaux de moindre confiance. Et parmi
ces derniers, certains « super-producteurs » ont
accumulé des quantités importantes de cette monnaie en or.
Vous réalisez qu’au dehors, quelque part dans le monde,
il y a peut-être quatre milliards d’onces d’or entre les
mains de personnes privées (que ce soit sous forme de pièces,
de lingots ou de bijoux). Une grande partie de cet or a été
accumulé par les familles au cours de plusieurs
générations. Mais ce n’est qu’à partir de
notre époque moderne et en Occident que nous avons commencé
à considérer les « œufs dans notre
panier» comme quelque chose devant être déployé sur
le marché et devant apporter quelque intérêt. C’est
un fait récent que de les confier à un responsable que nous
payons pour qu’il nous rapporte un retour sur investissement.
C’est un point de vue très moderne et occidental. Le reste du
monde a une image très différente de ce qu’est la
richesse.
Question : Cela nous a fait
faire le tour de la question et nous ramène au problème des
“moyens de paiement digitaux” et à
“l’état d’esprit” de plus d’une personne
simple (ou riche, d’ailleurs) du Tiers Monde. Pour ces personnes, la
richesse constitue le surplus d’une vie de travail qui se transmet
après la mort. Les moyens de paiements sont des choses que l’on
consomme, échange ou détient quelques années. Ils ne
sont pas «de la richesse ».
Quand cette personne parlait “des riches du tiers monde”
ou encore “d’autres géants du vieux monde”, de
quelles quantités d’or pensez vous qu’il parlait. M.
Gresham lui a demandé un jour:
Mr. Gresham : ”Ceux
qui lisent ces lignes achètent généralement des
pièces d’une once ou moins. Les “Géants” dont
vous parlez achètent généralement de gros lingots (100
onces) n’est-ce-pas ?
Question : Je vais vous
poser une question: combien y a-t-il de vos lingots dans une tonne? Parce que
ceci, c’est un achat de petite taille.
Bonne question: Combien de lingots d’une once dans une tonne? La
réponse est : 321, 5 32, 150 onces. Et c’est un
« petit » géant ! Quatre milliards
d’onces tiennent parfois entre les mains de particuliers. Ne prenons
que la moitié de cette somme et demandons nous combien il existe de
« petits géants » à travers le monde.
Deux milliards divisés par 32150 onces, cela fait 62 208. Et donc, pour rester sur une
estimation conservatrice, je vais dire qu’il y a probablement
“des dizaines de milliers” de ces soi-disant
“géants” dans le monde, qu’il existe quatre
milliards d’onces à travers le monde entre les mains de
particuliers, et qu’elles n’apparaissent pas forcément sur
des listes de fortune telles que la liste de Forbes.
Alors quel est mon argument? C’est que la quantité
d’or d’aujourd’hui n’est pas seulement la somme des
10, 20 ou 30 dernières années de production comme le croit
probablement la plupart des occidentaux. Pour les Géants du monde en
dehors de l’occident, aujourd’hui, c’est la somme nette de
siècles de production moins la consommation.
Certaines personnes, en Occident, pourraient argumenter sur le fait
que le surplus de valeur du « capital papier »
occidental soit justifié par le surplus de contribution de capital
accumulé par l’Occident durant ces dernières cinquante
années, qui se reflète dans les développements
sophistiqués de ce monde développé qu’est
l’ouest. Mais un autre observateur pourrait trouver le même
degré de développement et l’appeler consommation de
capital provenant d’un effort d’utilisation de la dette pour reconstruire
l’Occident après la seconde guerre mondiale. Et il se pourrait
qu’il montre Wall Street du doigt et qu’il suggère que
l’accumulation du « capital papier »
représente une consommation réelle de capital, une destruction
et un mauvais investissement.
L’ouest croit
qu’il possède beaucoup de richesses sous forme de promesses
papier au service d’une dette infinie, mais il n’a encore rien
payé. Et il y aura toujours cette autre partie du monde qui,
là-bas, n’acceptera plus que d’être payée en
or.
FOFOA
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