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Les USA sont
parvenus depuis plusieurs années à créer autant de
monnaie ex-nihilo que nécessaire afin de monétiser leurs dettes
publiques et privées, tout en se livrant à toutes les
manipulations et relances artificielles possibles, pour temporairement
éviter la faillite de leur système bancaire comme le double
effondrement de leurs marchés d’actions et d’obligations.
Mais leur économie n’est pas repartie de façon
auto-entretenue, le dollar US a nettement baissé et l’inflation
est en forte augmentation, ce qui a fait monter métaux précieux
et matières premières comme chuter le pouvoir d’achat des
consommateurs US et mondiaux, en voie de paupérisation
accélérée tout au moins en Occident. Pire, le centre de
gravité productif de l’économie mondiale est passé
des USA et de l’Occident à l’Asie chinoise et à
l’Amérique du sud (BRIC), avec les explosions correspondantes du
chômage de masse dans les anciens pays industrialisés et des
réserves de change dans les pays émergents.
Les USA sont allés au
bout du keynésianisme dirigiste qui n’a fait qu’accroitre
leurs déficits déjà béants depuis des
années et qu’exacerber les bulles incontrôlées d’actifs
entretenues par la création irresponsable de fausse monnaie et de
crédit à taux d’intérêt négatif au
seul bénéfice des “banksters”
et de quelques institutions parasitaires (Goldman Sachs et autres). Ils
doivent maintenant revenir à l’austérité que la
Chambre des représentants en majorité républicaine et Tea Party est décidée à imposer
nolens-volens tant à l’administration démocrate Obama
qu’à la Federal Reserve et aux Etats
locaux fédérés. Il s’agit-là d’un
changement complet de paradigme.
Maintenant
que les manipulations monétaires les plus grossières arrivent
à leur terme (fin prochaine annoncée du Quantitative Easing) et que la marge de manoeuvre
budgétaire est nulle, les USA doivent casser par tous moyens la hausse
des métaux précieux et des matières premières
pour éviter qu’une dépression hyper-inflationniste
rampante frappe leur économie domestique comme le reste du monde, faisant finalement chuter dans les abysses leurs
marchés d’actions et d’obligations tout en remettant en
question le dollar US comme monnaie mondiale, c’est à dire la
pérennité du Système monétaire international
actuel assurant la domination politico-monétaire américaine.
Ils ont déjà commencé en prenant les mesures
nécessaires, via l’augmentation exponentielle des déposits sur les marchés à terme,
pour casser le marché papier de l’argent-métal
(dont la surévaluation à court terme due à un corner
organisé était évidente à près de 50 USD
l’once) et en feront bientôt de même pour casser ceux de
l’or, du pétrole, etc. Ils ont aussi agi pour faire remonter le
dollar US -actuellement survendu- en poussant artificiellement à la
hausse leurs obligations d’Etat. Au bon moment puisque la zone euro et
sa monnaie, qui ne sont pas viables dans leurs configurations actuelles, vont
rapidement devoir faire face à l’inévitable
restructuration des dettes des pays PIIGS dont la compétitivité
économique s’effondre, c’est à dire à
l’accélération de la chute des marchés
obligataires européens avec la crise de liquidités
correspondante. Sans compter que la probabilité de la nomination
à la présidence de la BCE pour succéder à Trichet
de l’ancien associé de Goldman Sachs pour l’Europe, actuel
gouverneur de la Banque d’Italie, aurait un effet très
négatif pour l’euro.
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http://finance.blog.lemonde.fr/2011/04/21/l%e...2%80%99urgence/
–
Tout cela va
faire baisser les actions tant US qu’européennes,
vraisemblablement au profit des obligations US et donc du dollar US (ainsi
que cela s’est déjà produit en 2008)
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http://blog.kimblechartingsolutions.com/20...ommodity-arena/
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parce que la
corrélation entre la hausse du S+P500, la chute du dollar US et la
hausse des prix des matières premières (indice GSCI)
étant très étroite, il n’y pas de moyen
d’éviter qu’elle cesse avec le renversement des
phénomènes précités. Une chute de l’euro/dollar US vers 1.35 est
possible. Il est donc probable que l’argent-métal et
l’or en dollars US vont poursuivre plus avant leur baisse actuelle
en zigzags vers leurs plus bas de janvier- février 2011 (26,50 et
1.310 respectivement) au maximum pour vivement rebondir ensuite. Entretemps,
ils remonteront en euros et autres monnaies dans lesquelles ils sont encore
sous-évalués. A cet égard, le Fonds Long+Short que nous gérons sur les métaux
précieux est mieux adapté à la situation actuelle que
les autres, qui sont pour la plupart Long-Only,
parce que susceptible de générer des profits tant à la
hausse qu’à la baisse desdits métaux.
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Lire
http://fuchs-preciousmetalsfund.com
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Supprimer le thermomètre
(à savoir les marchés à terme de “papier”
sur les métaux et matières premières) ne fera pas
diminuer la température mais permettra de faire croire au malade
qu’il n’a plus de fièvre, jusqu’à ce
qu’il meure subitement sans même avoir compris pourquoi!
D’autant que la persistance d’un pétrole relativement cher,
pour cause de révoltes populaires arabes déstabilisant les
Etats producteurs et de sortie du nucléaire par certains pays, ne fera
pas baisser les anticipations inflationnistes globales.
Mais si
l’indice des matières premières et les métaux
précieux en dollars US continuent de chuter pendant suffisamment de
temps, les banquiers centraux et les gouvernements occidentaux pourraient
vraisemblablement réussir à ré-orienter
les flux d’ investissements vers les
obligations d’Etat (c’est à dire le plus mauvais actif
parce que basé sur des énormes dettes non remboursables).
Banquiers centraux et gouvernements occidentaux qui, ne pouvant plus
soutenir les dites obligations artificiellement via les quantitative easings qu’ils doivent stopper, parviendraient
alors à mettre peut-être en place le grand hold-up de
l’épargne mondiale (qui se détournait de plus en plus des
actifs papiers au profit des actifs réels) dont ils rêvent pour
poursuivre dans la voie suicidaire de l’endettement sans fin! Et
éviter d’avoir à se résoudre rapidement à
la réforme du Système monétaire international
réintégrant l’or comme actif principal de réserve.
Gagner du temps constitue la préoccupation principale des pouvoirs
publics et politiciens occidentaux, sans aucune considération des effets
désastreux à long terme de leurs décisions!
A noter
qu’une hausse du dollar US arrangerait tout le monde:
les USA dont le financement de la dette publique serait assuré, les
BRIC qui pourraient cesser d’augmenter leurs taux
d’intérêt afin de se protéger de l’inflation
importée tout en bénéficiant de gains sur leurs
réserves de change détenues principalement en dollars US, les
Européens dont la sur-évaluation de
l’euro cesserait de freiner la croissance économique, les pays
producteurs de matières premières dont la baisse des prix
serait compensée par la revalorisation de la monnaie dans laquelle ils
les vendent, etc.
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La reprise des obligations
d’Etat US annonçait depuis déjà quelques temps la
remontée du dollar US.
Pierre
Leconte
Article originellement
publi&eacu target="_blank"te; ici
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