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Il y a deux théories
contradictoires susceptibles d’affecter les prix des métaux
précieux, l’or principalement.
La première
théorie dite inflationniste, c’est que les deux principales
monnaies fiduciaires de papier du monde, le dollar US et l’euro, aussi
mauvaise l’une que l’autre, vont voir la perte de leur pouvoir
d’achat s’accélérer, quelle que soient par ailleurs
leurs fluctuations temporaires l’une par rapport à l’autre
(qui n’ont qu’un caractère secondaire). Tout le cash du
monde ne pouvant pas aller sur le franc suisse ou les devises des pays
émergents et/ou producteurs de matières premières,
qui elles aussi présentent bien des défauts, ira
nécessairement sur l’or et accessoirement
l’argent-métal physiques. D’où la hausse
inéluctable de leurs prix, quelle que soit la monnaie fiduciaire de
papier dans lequel on les exprime.
La deuxième
théorie dite déflationniste, c’est que la
contraction des liquidités, suite à la crise globale
d’endettement non maitrisée vers laquelle le monde se dirige,
produira nécessairement une récession internationale majeure
dans laquelle les prix de la plupart des actifs s’écrouleront.
Ce qui fera aussi chuter les prix des métaux précieux, industriels
surtout (platine, palladium voire argent-métal), exprimés en
dollars US, ainsi que cela s’est produit lors de chaque krach boursier
notable, d’autant que dans cette hypothèse le dollar US et les
US Treasury Bonds monteraient contre la plupart des
monnaies et contre la plupart des autres obligations d’Etat (comme en
2008). Dans ce cas, l’or ne monterait que dans les monnaies qui
baisseront le plus contre le dollar US, à savoir l’euro et la
livre sterling.
Nous avons longtemps cru
à la première théorie inflationniste -qui se
vérifiera sans aucun doute un jour- parce que nous ne pensions pas
que les banques centrales, les plus grands faux-monnayeurs de
l’histoire, soient capables même pendant quelques mois de se
reprendre en mains. Faut-il que leur risque de faillite soit grand pour
devoir cesser leurs politiques ultra laxistes!
Mais il faut admettre que c’est la deuxième théorie
déflationniste qui a le plus de chance de se réaliser pendant
les prochains mois, puisque les banques centrales, qui sont allées au
maximum du laxisme monétaire et semblent enfin retrouver la raison,
vont cesser (définitivement ou temporairement, personne n’en
sait rien) la création artificielle de fausse monnaie en mettant un
terme au Quantitative Easing comme au rachat
à guichet ouvert de tous les actifs toxiques des banques
privées ou des Etats “too big to fail”. Et que les
Etats, confrontés à un endettement sans aucun
précédent historique impossible à accroitre, devront
cesser leurs politiques dites de “relance” qui ont complètement
échoué. Sans oublier que la monnaie unique européenne,
de crise en crise chaque fois non traitée au fond mais toujours
seulement par l’application de fausses méthodes (cas de la
Grèce et autres PIIGS que l’on va définitivement couler
pour sauver les banques européennes), à terme
nécessairement implosera, après avoir ruiné la zone euro
et fait exploser l’Union politique européenne toute
entière, ce qui par défaut consolidera la monnaie américaine
qui n’a d’ailleurs jamais perdu sa position
privilégiée de monnaie mondiale. Il faut se réjouir
que banques centrales et Etats cessent leurs politiques keynésiennes
parce que la plupart des actifs (principalement les actions)
n’étant plus gonflés aux amphétamines
monétaires retrouveront ainsi plus ou moins leurs justes prix,
auxquels on pourra ensuite les acheter avec un moindre risque de se faire
piéger par les fausses valeurs. Lire sur ces sujets le best
seller de John Mauldin et Jonathan Tepper intitulé “THE END GAME”, venant
d’être publié en Anglais aux éditions Wiley, qui expose que le monde entier est à la fin
du plus grand cycle d’endettement (”debt
supercycle”) jamais connu dont le
renversement va tout changer.
http://www.cmgfunds.net/sys/docs/193/John%20M..._End%20Game.pdf
Conclusion: A court terme, tous
les métaux précieux exprimés en dollars US devraient
baisser pendant que l’or ne montera, ou ne conservera sa valeur,
qu’en euros et autres monnaies de papier négativement
affectées par la hausse du dollar US. D’où la
pertinence d’une stratégie Long+Short
et non pas Long-Only sur les métaux
précieux, ainsi que notre Fonds d’investissement à la
hausse comme à la baisse sur les métaux précieux la
pratique.
Pour le reste, pas de
changement: rester short euro/dollar US, long US Treasury
Bonds (via l’achat du TLT) et short S+P500 (via l’achat du SDS).
Évidemment, l’investissement le pire
dans une phase de double baisse des métaux précieux
exprimés en dollars US et des actions en général,
c’est l’achat des actions des sociétés
minières qui d’ailleurs ont constamment sous performé
depuis plusieurs années par rapport au métal physique.
Pierre
Leconte
Article originellement
publié target="_blank" ici
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