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Le papier monnaie s’habille en Prada

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Published : September 29th, 2011
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Toute personne doutant de la capacité des banques centrales à envoyer leurs excès de liquidités clapoter autour du globe n’ont qu’à observer les récents booms des domaines de l’art et des objets de luxe.

Une monnaie peu chère est, de façon générale, assez mal investie.

Dans le même temps que les autorités monétaires tentent de créer des emplois, une monnaie peu chère se dirige toujours vers la dernière tendance spéculative, quelle qu’elle soit. En revanche, deux cycles économiques Autrichiens ne se ressemblent jamais parfaitement. En d’autres termes, une bulle ne réapparaît jamais avec la même intensité sur un même secteur.

Prada SpA, fabricant d’accessoires de mode que toute jeune fille rêve de porter, affichait lors de son lancement à Hong Kong un index 23 fois supérieur à ses estimations de bénéfices annuels, selon Bloomberg.

Alors que la compagnie vend ses produits à des prix bien moins élevés que certains analystes l’auraient imaginé, l’entreprise Milanaise à l’origine des sac-à-mains Miu Miu n’en a pas moins levé 2,1 milliards de dollars pour développer quelques 16,5% de sa compagnie en Asie. Sex and the City peut bien en être rendu à rediffuser d’anciens épisodes aseptisés, pour Miuccia Prada, directrice, il existe quelque part une bulle qui pousse de plus en plus de femmes à avoir besoin de sacs très chers. Selon elle, comme elle l’annonçait au Wall Street Journal, ‘C’est ici que se trouve le futur’.

Au début de l’année, Prada possédait 319 magasins de par le monde, et 80 boutiques supplémentaires étaient en construction. La compagnie aperçoit la Chine comme étant la terre promise de la croissance. ‘Nous pensons sérieusement que la région de la Chine est sur le point de devenir un marché des plus intéressants pour l’industrie de luxe’, annonçait Patrizio Bertelli, directeur général de la compagnie, lors du lancement en bourse de Prada vendredi dernier.

Prada n’est pas un cas isolé. Le joaillier Roumain Bulgari fut nommé pour un premium de 60% par LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton SA en mars, selon le Grant's Interest Rate Observer. Deux mois plus tard, TowerBrook Capital triplait ses rentes après avoir vendu Jimmy Choo à Labelux.

LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton, plus important groupe de créateurs de luxe au monde, s’intéresse également au marché chinois. Le New York Times reporte que l’an dernier, la compagnie générait plus de 6,9 milliards d’euros de revenus en Asie grâce à ses 800 boutiques qui y étaient alors implantées. Dans le même temps, aux Etats-Unis, elle ne générait que 4,6 milliards d’euros grâce à 570 boutiques.

La mode n’est cependant pas le seul secteur d’intérêt des gens fortunés, puisqu’il est suivi de près par l’art, dont la reprise s’est faite de manière très surprenante. Ce dernier secteur est cependant aujourd’hui bien différent de ce qu’il ne fut auparavant.

Dans son livre Boombustology, Vikram Mansharamani présente un intéressant graphique des actions Sotheby remontant jusqu’en 1988, juste avant l’effondrement de la bourse Japonaise. Il traque les cycles des actions Sotheby et tente de les utiliser en vue de déterminer les fluctuations futures du marché des œuvres d’art.

Le prix de l’action de la maison d’enchères Sotheby a été au plus haut à la fin de l’année 1989, alors que le prix du Nikkei flambait. Il augmenta également dans le même temps que la bulle sur l’Internet faisait son apparition. En 2007, l’indice Sotheby atteint un record historique de 61,40 dollars, dans le même temps que la bulle sur l’immobilier grandissait aux Etats-Unis. Ces actions ont à nouveau augmenté, après que la crise les ait fait chuter jusqu’à atteindre 6,05 dollars, alors que la Chine développait son économie et que les Etats-Unis lançaient leurs vagues de Quantitative Easing. Ayant repris 2,34 dollars en 2010, l’action passa à 50 dollars en avril de la même année, avant de retomber autour de 40 dollars. ‘Les plus optimistes d’entre nous n’auraient pas osé prévoir de tels chiffres jusqu’à l’an dernier’, annonçait Michael Sovern, président de Sotheby.

En avril dernier, Kelly Crow, dans son article "The Art Market Snaps Back" paru dans le Wall Street Journal, annonçait que le marché des œuvres d’art viendrait bientôt à être mis à l’épreuve, alors que des œuvres impressionnistes, modernes et contemporaines étaient sur le point d’être mises aux enchères pour un prix total de plus d’un milliard de dollars.

Selon Crow, les acheteurs étaient à cette époque assez timides, ayant déjà fait face à une explosion de la bulle sur l’art quelques années auparavant.

Aujourd’hui, quelques acheteurs ne portant qu’une moindre importance aux prix se présentent sur le marché. En conséquence, le marché des œuvres d’art, bien qu’il demeure bien loin des hausses qu’il ait connu par le passé, ne s’essouffle pas. Des prix records restent payés pour des favoris tels que Pablo Picasso, dont le tableau ‘Nu au plateau de sculpteur’ fut vendu en mai dernier pour la somme de 106,5 millions de dollars.

Les ventes  d’œuvres d’art connurent une poussée en 2007, lorsque Sotheby et son principal concurrent qu’est Christie vendirent pour une somme totale de 11,3 milliards de dollars d’œuvres. Deux ans plus tard, alors que l’effondrement financier faisait son apparition, ces ventes plongèrent pour atteindre 4,8 milliards. L’an dernier, dans un élan qui surprit tant les collectionneurs que les vendeurs, le marché reprit, passant les ventes combinées des deux maisons à 9,8 milliards.

Carol Vogel, s’intéressant à la saison printanière des enchères, écrivait dans le New York Times que des langues telles que le Russe et le Chinois pouvaient être entendues dans de nombreuses salles des ventes, bien que ces derniers investisseurs étrangers aient été en majorité des collectionneurs d’objets Prada.

Alors que les enchères étaient loin d’être opérées dans l’euphorie, il demeurait cependant dans les salles une activité soutenue.

Une semaine plus tard, Vogel annonçait que les salles de ventes tendaient de plus en plus à se peupler de vendeurs optimistes et d’acheteurs plus conscients des prix.

L’œuvre Sixteen Jackies de Warhol fut vendue la même année pour la somme de 20,2 millions de dollars, contre les 30 millions espérés par le vendeur.

Alors que les taux d’intérêts nuls ont poussé son marché à se stabiliser aux Etats-Unis à des niveaux inférieurs à ceux qu’il avait su atteindre par le passé, les investisseurs de Hong Kong semblent avoir un appétit insatiable pour l’art.

La monnaie Chinoise préfère cependant aux Warhols les peintures et céramiques de son pays, qui sont récemment devenues l’une des plus importantes catégories d’art de par le monde, et seraient sur le point de devenir les œuvres les plus prisées. Ce type d’œuvre d’art a vu ses ventes doubler chaque année depuis 2008.

Les Chinois fortunés ont fait tout leur possible afin d’échanger leurs renminbis pour quelque autre bien de valeur que ce soit, tels que des appartements à Vancouvert ou des villas de bord de mer au Vietnam, et ce pour une bonne raison. La quantité de monnaie en circulation en Chine augmente à des taux supérieurs à 15% par an. En mai, le prix du porc augmentait de 40% par rapport à l’année précédente. Alors que les autorités Chinoises refusent de reconnaitre des augmentations de prix supérieures à 5,5%, le prix de la nourriture s’est vu augmenter de plus de 11,7% depuis 2010.

Alors qu’il existe des personnes qui pensent le système économique Chinois comme étant meilleur que celui de l’Occident, ce n’est pas le cas de Carl Walter et Fraser Howie, qui disent ne pas croire en l’exception Chinoise. Dans leur livre Red Capitalism: The Fragile Financial Foundation of China's Extraordinary Rise, ils écrivent que ‘s’il existe des choses telles que les lois économiques, alors ces dernières sont en mesure de fonctionner de la même manière pour les entreprises Chinoises que pour celles d’autres marchés’.

Les auteurs portent un regard sceptique sur le système bancaire contrôlé et étayé qu’est celui de la Chine. Les banquiers Chinois s’inquiètent plus des sorties que des entrées de monnaie. Comme l’écrit Jim Grant, ‘En Chine, les plus grosses banques ne connaissent généralement pas de banqueroute. Tous les 10 ans, elles sont recapitalisées par l’Etat’. Les mauvais prêts sont transférés des bilans de mauvaises banques aux bilans de banques encore plus mauvaises. Le ministère des Finances promet ainsi la survie du miracle économique, avec l’aide de la Banque Populaire de Chine.

Les miracles économiques basés sur une monnaie peu chère et abondante sont aussi vieux que le système de John Law et la bulle du Mississipi. L’argent facile réduit la longévité de la mémoire des gens, et brouille leur bon sens. Cette bulle finira comme toutes les autres par prendre fin, laissant les acheteurs de biens de luxe se demander à quoi ils avaient bien pu penser.



Douglas French

Mises.org

 

 







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