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Rester vigilant aux formes que prendra le QE 3

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Published : July 07th, 2011
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Category : Editorials

 

 

 

 

Officiellement, le programme de création monétaire grâce auquel la Fed a acheté pour $600 milliards de dette américaine (le soi-disant quantitavive easing ou QE 2) s’est terminé à la fin du mois de juin. La question n’est pas de savoir s’il y aura un QE 3 – et peu importe d’ailleurs le nom qui sera donné au futur programme inflationniste – mais plutôt de comprendre à quoi il ressemblera.


Car afin de permettre à l’État américain de se financer à des taux d’intérêt bas – et en dépit de l’endettement de ce dernier qui commence enfin à inquiéter les milieux financiers – la Fed restera l’un des principaux acheteurs de sa dette.


Il y a déjà ce que nous pourrions appeler le QE 2,5. En effet, depuis 2008 la Fed a gonflé son bilan en acquérant massivement de la dette notamment publique et parapublique (QE 1 et QE 2). Or, Ben Bernanke a déjà annoncé que le « produit » de cette dette – intérêts et remboursement du principal des obligations arrivant à échéance – sera réinvesti dans l’achat de nouvelles obligations émises par Washington. Le montant n’est pas négligeable et pourrait dépasser les 300 milliards de dollars au cours de l’année à venir !


Étant donné la situation économique américaine, il est fort à parier que la Fed ne s’arrêtera pas là. Face à un taux de chômage élevé, un marché de l’immobilier plombé et des perspectives de croissance en baisse, elle va vouloir aller plus loin.

Quelle forme les nouvelles politiques inflationnistes pourront-elles alors prendre, sachant que le taux directeur est toujours au plus bas, maintenu aux alentours de 0%, inondant ainsi le marché de liquidités ?


Il y a quelques années, Ben Bernanke donnait déjà la marche à suivre. Dans un discours de 2002, il énumérait justement les différentes mesures qu’une banque centrale a à sa disposition dans une telle situation de taux zéro. Il suffit de le relire, de cocher ce qui a été déjà fait et de voir ce qui reste !


Deux mesures ressortent. D’abord, la Fed peut spécifier la période au cours de laquelle elle promet de garder son taux à zéro, confortant ainsi les investisseurs dans l’idée qu’elle ne le remontera pas avant la date annoncée. La relation entre taux courts et taux longs est complexe, mais selon Ben Bernanke, si une telle annonce s’avère crédible, elle ne manquerait pas d’influencer les anticipations sur les marchés et in fine aura un impact sur les taux longs qui, dixit le Fed chairman, « représentent des moyennes de taux courts courants et de taux courts futurs, plus une prime de terme ou de maturité », liée à la durée de l’obligation (term premium).


Cette mesure est déjà partiellement mise en œuvre par la Fed. Si dans son dernier statement du 22 juin 2011, elle parle d’un maintien du taux zéro pour une période « prolongée », et donc en principe « non spécifiée », lors de la conférence de presse qui s’est tenue peu après, Ben Bernanke a précisé que le taux zéro serait maintenu au minimum pour la période allant jusqu’aux deux ou trois prochaines réunions du comité de politique monétaire (FOMC), soit probablement jusqu’en novembre prochain. L’incitation à continuer de spéculer sur les obligations d’État pendant les mois à venir sans crainte d’une remontée des taux est ainsi renforcée, limitant au passage l’augmentation des taux longs auxquels l’État américain emprunte !


Ensuite, dans le cas où cette mesure ne suffirait pas pour maintenir les taux longs bas, Ben Bernanke pourrait abattre une autre carte de sa manche.


Le QE 3 consisterait alors à fixer un taux d’intérêt maximum sur certaines obligations américaines. Il pourrait s’agir d’abord de la dette à court terme jusqu’à 2 ans, puis des obligations à durée plus longue, allant de 3 à 6 ans. En cas de difficulté, même celles à 10 ans – référence sur les marchés obligataires – seraient sans doute concernées. Serait ainsi orchestré un véritable contrôle des prix imposant un plafond au taux d’intérêt auquel Washington emprunte.


Cela signifie que la Fed s’engagerait à acheter la dette américaine tant que ce taux ne descendrait pas en dessous du seuil fixé, avec un impact sur toute la courbe des taux longs. Contrairement à QE 2, la banque centrale américaine aurait donc le feu vert pour créer des quantités illimitées de nouvelle monnaie afin d’acheter cette dette.


Cependant, la solvabilité de l’État américain est de plus en plus remise en question de nos jours. L’inflation transparaît également de plus en plus dans les indices officiels des prix. Il est alors fort à parier que les investisseurs ne voudront pas prêter au taux fixé par la Fed et celle-ci sera par conséquent effectivement obligée de se servir davantage de sa « planche à billets » pour « éponger » une dette américaine dont personne ne veut. Un tel QE 3 pourrait ainsi être beaucoup plus inflationniste que le QE2.


Ceci n’a rien d’une fiction. En réalité, le FOMC a déjà évoqué cette mesure en octobre 2010 lors d’une vidéoconférence, peu avant que la décision du QE2 fut prise.


Telle qu’elle apparaît, la feuille de route d’oncle Ben a pour destination finale une hyperinflation et la destruction pure et simple du dollar qui sert encore de monnaie de réserve dans le système monétaire international. Pour éviter d’en subir les conséquences désastreuses, mieux vaut rester vigilant quant aux formes que prendra le QE 3 et se chercher, par prudence, une valeur refuge à l’image de l’or dont on sait les vertus dans de telles situations de désordre monétaire.




 

Valentin Petkantchin

Institut Economique Molinari

 


 

 

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Valentin Petkantchin détient un doctorat ès sciences économiques et est diplômé du Magistère média et formation économique de l’Université d’Aix-Marseille III. Il a été chercheur au Centre d’analyse économique et enseignant d’économie au sein de cette même université. Entre 2004 et 2006, il a été le directeur de la recherche de l’Institut économique de Montréal. Il est l’auteur d’un livre sur l’histoire de la pensée économique et l’œuvre d’Adam Smith, intitulé Les sentiments moraux font la richesse des nations. Il est actuellement chercheur à l’Institut économique Molinari et analyste à la société de gestion Overlord France Finance.
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Mal nommer les choses, c'est ajouter du malheur au monde", comme aimait à le dire Albert Camus.

Quantitative easing, "Assouplissement Quantitatif" n'est qu'un euphémisme pour désigner la bonne vieille planche à billets, à la différence près que le papier et l'encre sont des matières premières qui ont une valeur, aussi faible soit elle, tandis que cette planche à billets ne fabrique que des dettes gagées sur des promesses de politiciens corrompus, émises par des financiers hors de controle et dues par des peuples las et au bord de la révolte.

Mais rien de tel que des mots pompeux pour masquer une réalité qui ferait fuir le premier venu si on appelait un chat un chat.

Comme le disait Lénine : "d'abord, corrompre le langage".
Bravo!
Vous avez une longueur d'avance sur les analystes de Natixis: "Mais, avec l'arrêt du QE2, des autres politiques d'achats de titres publics, la réduction de l'accumulation de réserves de change, on va rebasculer aujourd'hui dans une situation où les taux d'intérêt à long terme sont des prix de marché, d'où l'incertitude sur leurs niveaux avec la très forte hausse nécessaire de la demande d'obligations souveraines par les investisseurs privés".
Difficile de comprendre comment ils peuvent écrire des choses pareilles: ignorance, naïveté ou malveillance?
http://cib.natixis.com/DocReader/index.aspx?d=56526F76544A356B32667A30446D30365237735478673D3D
Il y a fort à parier que les programmes QE3 à QEn sont déjà entrés en application, sinon qui donc financera le gouvernement américain ?
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Mal nommer les choses, c'est ajouter du malheur au monde", comme aimait à le dire Albert Camus. Quantitative easing, "Assouplissement Quantitatif" n'est qu'un euphémisme pour désigner la bonne vieille planche à billets, à la différence près que le papie  Read more
ELS - 7/6/2011 at 2:36 PM GMT
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