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Faut il conserver le Bac ?

IMG Auteur
 
Published : July 07th, 2011
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Category : Editorials





Le cru 2011 du Baccalauréat aura fait couler beaucoup d’encre. De l’origine de la fuite du sujet de Maths au bricolage de dernière minute du ministère pour éviter les frais et les pleurs.  L’occasion était trop belle, et les ennemis du bac n’ont pas tardé à agiter la fuite, Internet, les téléphones portables et les lunettes de James Bond pour justifier l’urgente nécessité d’enterrer le diplôme fétiche de la République.


Derrière le plaidoyer pour le contrôle continu se cachent souvent les mêmes avocats qui, dès les années Lang, rêvaient d’amener quatre-vingts pour cent d’une classe d’âge au bac. Ces hystériques de l’égalité ont ainsi détricoté l’examen depuis trente ans, pour finalement dépasser leur objectif et arriver à ce que quatre-vingt-sept pour cent des élèves candidats l’obtiennent l’année dernière.


Mais quatre-vingt-sept ce n’est pas cent. Et pour supprimer ce résidu de discrimination, il faut aller plus loin : miser sur les ajustements possibles en contrôle continu et sur la mansuétude d’enseignants compréhensifs. Mansuétude d’ailleurs sollicitée dès l’école primaire, qui après avoir vu les notes disparaitre progressivement au profit des lettres (sans doute plus douces), voit disparaitre à leur tour les lettres qui persistent à différencier des élèves pourtant tous égaux !


Plus d’examen, plus d’échec, et quand tout le monde sera enfin égal puisque pareil, avec un bac offert au contrôle continu, la société sans classe pourra enfin se poser sur la France et faire chanter nos lendemains.


La position bourdieuso-marxiste digérée, il faut tout de même revenir sur la pertinence de ce Baccalauréat public et républicain dans un marché ouvert valorisant des compétences multiples.


Outre le fait qu’un diplôme que tout le monde peut obtenir ne vaut plus rien, un examen aussi formaté que le bac est totalement anachronique devant la diversité des possibilités et des chances qui s’offrent sur le marché du travail. Diversité qui ne peut évidement pas être appréhendée par un pouvoir central, soucieux de l’indivisibilité de son vieux moule.


La solution est en réalité assez simple et consiste à laisser les établissements libres de choisir leur méthode d’évaluation. L’expérience prouve que cela fonctionne très bien dans l’enseignement supérieur. En effet, qui conteste aujourd’hui la valeur des diplômes délivrés par les grandes écoles de commerce privées comme l’EDHEC ?


Le monopole de l’État sur le diplôme de sortie du secondaire n’a qu’un effet de dévaluation progressive, là où la liberté de validation embrasserait toute la richesse des parcours, des compétences et des territoires. Évidement, cette approche souple et efficace de la formation implique de déverrouiller le monopole de l’État sur l’éducation et sur les diplômes.


Une vidéo mise en ligne sur le site lewebpedagogique.com vient apporter un contrepoint savoureux à cette histoire. Il s’agit des conseils d’une spécialiste pour réussir son épreuve de philosophie. La question porte sur le risque des sujets à caractère politique.


Première remarque de la spécialiste : Ne vous inquiétez pas, toutes les positions sont recevables, le professeur vous jugera selon des critères formels. Elle précise finalement : Sauf des positions insoutenables, comme la remise en cause de l’État, « position absurde sur laquelle il n’est pas la peine d’insister » !


Un exemple : Devant le sujet « Doit-on tout attendre de l’État ? », l’élève qui va répondre « Non, absolument pas, l’individu doit se prendre en charge, ce n’est pas à l’État de nous garantir un travail, la sécurité, la sécurité sociale » ne passera pas le test. Bref, si vous défendez une thèse « ultralibérale », c’est une provocation.


Non content de formater la structure de la dissertation en trois partie, l’enseignement public veut sans doute également former des esprits libres en gravant ce Onzième Commandement de l’Éducation nationale : Tu ne critiqueras pas l’État (et on te donnera un diplôme).



Renaud Dozoul




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Bonsoir,article intéressant (j'ai voulu le noter plus que l'unique étoile affichée mais erreur de manipulation...)
Le baccalauréat diplôme" républicain"! créé( dans sa forme plus moderne) sous napoléon et qui perdure sous des régimes politiques tels que la monarchie de juillet... Symbole , dirons-nous , indétrônable ou Chronique d'une mort annoncée?
Ah la question de la démocratisation du bac!Beaucoup ,au nom de l'égalité "chérie" veulent conserver le bac national mais ce sont les premiers à dire que le bac est donné à tous! quant au frein "parents", il n'est pas négligeable: le bac reste un point de passage obligé pour l'accès aux études supérieures, le "passes ton bac d'abord "est un leitmotiv encore vivace.
Il ne faut certes peut-être pas supprimer ce diplôme mais restructurer ce bac inégalitaire et inapproprié semble nécessaire:évaluer des compétences avec des contenus "allégés"et non uniquement un savoir-faire tel que la composition qui formate effectivement, entraîne un nécessaire" bachotage" pour boucler les programmes et rassurer élèves et parents et n'encourage pas toujours à former de vrais esprits éclairés ayant des arguments (ce qui éviterait que mde Philo se ridiculise? sur le web)
Baccalaureat : Du latin bacca (« baie, olive, arbre à baies ») et laureatus « couvert de laurier », « orné de laurier », « couronné de laurier » d’où « triomphant ».

A vaincre sans péril on triomphe sans gloire
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Bonsoir,article intéressant (j'ai voulu le noter plus que l'unique étoile affichée mais erreur de manipulation...) Le baccalauréat diplôme" républicain"! créé( dans sa forme plus moderne) sous napoléon et qui perdure sous des régimes politiques tels que  Read more
azur - 7/15/2011 at 8:50 PM GMT
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