Dans notre commentaire
précédent, nous exposions que la clef de tous les
marchés c’est de savoir si le dollar US va confirmer sa reprise
puis l’amplifier ou pas? A notre avis, le dollar US est dans les
premiers temps d’une forte hausse contre les principales monnaies qui
devrait propulser actions et matières premières mais aussi
métaux précieux exprimés en dollars US à la
baisse, pendant que les obligations d’Etat US (le principal refuge en
plein krach obligataire des pays dits PIIGS de la zone euro) et l’or
exprimé en euros, livres sterling, etc. (y compris en francs suisses),
monteraient. Dans un interview publié dans le
quotidien de Genève Le Temps du 4 juillet 2011, John Hathaway, le
grand spécialiste de l’or, déclarait :
“C’est une illusion de croire que l’or monte, c’est
en réalité le papier qui sert à l’acheter qui se
déprécie”, raison pour laquelle l’or ne peut
s’apprécier que dans une monnaie qui chute par rapport aux
autres (ou bien dont le pouvoir d’achat intrinsèque
s’écroule). Ce que peu de gens comprennent parce qu’ils ne
réalisent pas que l’or n’est pas une matière
première, comme telle soumise à la loi de l’offre et de
la demande ainsi que le sont l’argent-métal, le platine ou le
palladium, mais la seule valeur tangible fixe alternative à la
chute d’une monnaie fiduciaire de papier qui se dévalue.
C’est d’ailleurs, précisément pour cette
qualité de “fixité” de l’or que le
système des taux de changes “fixes” dans le cadre de
l’étalon-or a été historiquement la source
d’une grande stabilité monétaire internationale. Donc, plus
l’euro/dollar US baissera plus l’or devrait monter en euros mais
pas en dollars US, monnaie dans laquelle il devrait baisser. Idem pour
les autres métaux précieux et matières premières
qui n’ont d’ailleurs pas franchit à la hausse leurs
résistances techniques et restent vulnérables à la
correction estivale.
Lire:
http://www.dailyfx.com/forex/technical/elliot...ves_gold_2.html
Pourquoi l’or
exprimé en dollars US est-il récemment remonté alors que
ce dernier s’est lui-même redressé? L’explication
réside probablement dans le fait que beaucoup d’investisseurs
ont massivement vendu les actions des sociétés minières
dans un contexte de risque croissant de nationalisation de nombre
d’entre elles -cotées en dollars US- (au Pérou, en
Bolivie, en Afrique du Sud, au Zimbabwe, etc.) mais que, désirant
quand même rester placés dans le secteur des métaux, ils
ont alors acheté le métal lui-même -en dollars US aussi-.
On notera à ce propos que les actions des sociétés
minières (dont nous avons toujours déconseillé
l’achat) depuis plusieurs années sous-performent constamment les
métaux physiques ou ETF pour la raison évidente que ces
sociétés ne peuvent pas générer de profits
supérieurs à la hausse des prix des métaux
eux-mêmes, tout simplement parce qu’elles doivent déduire
des prix auxquels elles les vendent leurs charges d’exploitation et
leurs marges bénéficiaires, sans compter les impôts de
plus en plus élevés qu’elles doivent payer. Coûts
qui évidemment ne pèsent pas sur l’achat direct de
métal par un investisseur. Le même raisonnement valant pour
tous les placements en matières premières qu’il est
préférable de réaliser directement en achetant ces
matières physiquement ou via les ETF les plus sûrs plutôt
que via les actions des sociétés qui les produisent…
D’ailleurs, tous les Fonds de placement qui investissent dans les
actions des sociétés minières perdent lourdement, alors
que ceux qui investissent directement dans les seuls métaux physiques
ou ETF gagnent.
Cette semaine deux
évènements important se sont produits.
D’une part, la
décision de la BCE, pour tenter d’éviter les
défauts en chaine des PIIGS comme de s’affranchir des baisses de
notation des obligations grecques et portugaises décidées par
les agences spécialisées, de faire un pas de plus vers le
grand Quantitative Easing européen. Dans
la mesure où, non contente d’acheter depuis plus d’un an
et demi -directement ou indirectement- elle-même ces papiers pourris
par dizaines de milliards d’euros (ce qui lui est interdit par ses
propres statuts comme par les traités européens mais
qu’elle pratique en passant outre dans l’indifférence
générale), elle va aussi dorénavant les accepter comme
collatéral pour de nouveaux prêts. Exactement comme la Federal Reserve US l’a fait pendant plusieurs
années avec les actifs pourris bancaires, ce qui a rendu son bilan
proche de l’insolvabilité et aura le même effet sur celui
de la BCE. Au moment où la Fed, ayant admis qu’elle ne pouvait
pas aller plus loin dans la folie monétaire sous la pression des
Républicains et Tea Party du Congrès
US, a cessé son propre Quantitative Easing;
la zone euro va se trouver confrontée à une forte perte de
valeur de la monnaie unique européenne alors que les USA vont imprimer
moins de fausse monnaie et faire des économies budgétaires
massives, ce qui bénéficiera (par défaut) au dollar US.
Bien entendu les obligations européennes des pays PIIGS ont fortement
chuté parce que la crédibilité de la BCE devient
nulle puisque, en même temps qu’elle décide de
monétiser toutes les dettes publiques, elle augmente son taux
d’intérêt à court terme, ce qui revient à
appuyer en même temps sur l’accélérateur et le
frein! Le quotidien français Le Monde du 9 juillet 2011 estimait même que la BCE “risque
d’être traduite devant la Cour européenne de
Justice” pour rendre compte de ses nombreuses
irrégularités… Sans compter que les plans
d’austérité irréalistes qui sont scandaleusement
imposés aux PIIGS casseront complétement ce qui leur reste de
croissance économique puis aboutira, récession
déflationniste oblige, chez eux à une explosion politique et
sociale. C’est alors toute la construction politique de
l’Union européenne qui volerait en éclats, d’autant
que la plupart des politiciens incompétents qui dirigent ses
Etats-membres seront remerciés par leurs peuples en 2012 et 2013 et
remplacés par d’autres qui devront s’affranchir du carcan
de l’euro et du “Grand État européen” pour
pouvoir tenir leurs promesses de campagne de tenter de résorber le
chômage de masse. La seule façon de sauver l’Europe,
c’est de laisser l’euro baisser fortement par rapport au dollar
US (au lieu de solliciter des interventions de banques centrales, en
particulier chinoise, pour le soutenir artificiellement) ou bien
d’en faire sortir les quelques Etats qui ne peuvent plus vivre avec, de
les laisser revenir à leurs anciennes monnaies nationales comme de
procéder à un défaut organisé de leurs dettes
(pour progressivement rétablir leur compétitivité
économique et leur solvabilité). Tout le reste ne servira
qu’à prolonger l’agonie de la zone euro
jusqu’à son explosion.
–
http://www.reuters.com/article/2011/07/08/...E7671GW20110708
–
http://www.businessinsider.com/rescue-f...or-italy-2011-7
D’autre part, plusieurs
organismes de prévision US (dont ADP) ont émis des avis
très optimistes quant à la supposée création
d’emplois aux USA, ce qui a permis comme par hasard à la bourse
des actions US et aux autres de monter fortement (encore une manipulation qui
a dû piéger beaucoup d’investisseurs
exagérément crédules), alors que les chiffres officiels
publiés vendredi ont été catastrophiques confirmant
qu’il n’y a ni baisse du chômage ni croissance
économique auto-entretenue en Amérique, ce qui a fait
replonger les marchés d’actions et remonter les obligations
d’Etat US comme le dollar US (qu’il faut se procurer
d’abord pour pouvoir ensuite acheter lesdites obligations). L’indice
S+P500 des actions US (dont la configuration pré-krach est
évidente) a fait une fausse cassure d’un jour à la hausse
puis devrait prochainement en finir avec son comportement
schizophrénique par rapport à la réalité de
l’économie US qui ne décolle pas, ce qui n’est pas
étonnant compte tenu du cataplasme keynésien que l’administration
Obama lui a collé. Contrairement à ce que beaucoup de gens
pensent, la partie de bras de fer actuelle au sujet du relèvement du
plafond de la dette publique US, que les Républicains et Tea Party n’accepteront qu’en échange
d’une amorce de retour vers la maitrise des dépenses publiques
par Obama et les Démocrates, est une chance pour les USA de cesser la
socialisation systématique de leur économie et la course folle
vers les déficits, même si cette incertitude exerce encore une
certaine pression sur le dollar US l’empêchant pour le moment de
monter plus vite.
http://www.businessinsider.com/and-t...s-to-162-2011-7
—
http://www.zerohedge.com/article/...er-nfp-just-18k
—
IMPORTANT
http://www.zerohedge.com/artic...ing-pattern-now
Tant que les Etats ne cesseront
pas de dépenser l’argent qu’ils n’ont pas et que les
banques centrales ne cesseront pas d’absorber les obligations
d’États en faillite et autres actifs bancaires pourris qui détruisent
successivement (après les USA c’est maintenant le tour de la
zone euro) leurs bilans et la valeur des monnaies qu’elles
émettent, ce qui finalement les placent dans des situations de
paralysie, il n’y aura pas d’amélioration ni
financière ni économique. Comme ces pratiques, revenant
à nier la réalité d’une crise structurelle
majeure de solvabilité que l’on traite à tort comme une
crise passagère de liquidités, ne peuvent pas se poursuivre
à l’infini, il faudra bien un jour les cesser. Il se pourrait,
selon certains commentateurs avisés, que nous n’en soyons plus
très loin!
Lire:
http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-vont-ils-tenir-longtemps-.aspx?article=3563526948G10020&redirect=false&contributor=Paul+Jorion
–
http://blog.turgot.org/index.php?post/Dryancour-Gr%C3%A8ce2
Le dollar US monte contre
presque toutes les monnaies et l’euro/dollar US baisse.
L’indice S+P500 a fait une fausse cassure à la hausse et
devrait progressivement se dégonfler. Il ressemble de plus en plus
à sa configuration pré-krach 2007-2008.
Les obligations d’Etat US
restent orientées à la hausse (début de croisement
haussier des moyennes mobiles à 50 et à 200 jours).
L’or en dollars US reste
en dessous de sa résistance vers 1.555, c’est en euros
qu’il devrait continuer de monter en cassant à la hausse sa
résistance historique vers 10,88 euros l’once. Les ratios
or/argent-métal et or/platine continuent de se stabiliser en faveur de
l’or, ce qui est un signe de faiblesse pour l’ensemble du complexe métaux précieux qui a
culminé en avril 2011 quand l’argent-métal a atteint
près de 49 USD l’once.
L’argent-métal en
dollars US reste en dessous de sa résistance vers 37 sans franchir sa
moyenne mobile à 5o jours.
Le platine reste en dessous sa
résistance vers 1.751 et aussi sous sa moyenne mobile à 200
jours qui passe sur le même niveau.
Pierre
Leconte
Article originellement
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