Cet
été, la toute nouvelle curiosité londonienne est
…. le premier distributeur
automatique au Royaume-Uni non pas de billets ou de produits alimentaires, mais
de pièces et de lingots en or à 999 millièmes de
pureté.
Situé à
Westfield près de Shepherd’s Bush, il
appartient à une compagnie
allemande « Gold
To Go » (« or à emporter ») qui profite
de l’intérêt croissant des petits investisseurs pour le
métal précieux. Une succursale anglaise s’occupe de
gérer l’appareil, capable de vendre pour quelques livres
sterling payables en cash ou par
carte bancaire, des unités de 1/10ème de Krugerrand ou des lingots d’un gramme
jusqu’à dix grammes. Aucune pièce d’identité
n’est exigée pour réaliser une transaction, tant que le
montant ne dépasse pas les £2 500 livres (€2 700
environ). Pour des achats plus importants, le client est obligé de
présenter un passeport.
Les prix sont
automatiquement révisés selon le cour
du marché de Londres (lequel est fixé deux fois par jour). Le
jour où je suis allé jeter un coup d’œil à
Westfield, le prix d’1/10ème de Krugerrand
était de £132 (il avait augmenté de trois livres par
rapport au début de la semaine).
Les pièces et les mini-lingots
sont offerts dans un coffret et leur prix est d’environ 30%
supérieur à celui de l’or massif vendu au kilo. Les prix
pratiqués par Gold to go sont en fait proches de ceux proposés
par les bijoutiers. Comme l’expliquait Thomas Geissler, PDG de Ex
Oriente Lux, maison mère de « Gold to Go » dans
une interview pour le quotidien britannique le Daily Telegraph, pour faire
un placement sérieux, il faudrait acheter près de 400 onces troy (12,4 kg) au minimum. Il insiste aussi sur le fait
que « la marge est largement encaissée par les
émetteurs de pièces ou de lingots ». Cette marge
provient notamment du fait que ces nouveaux émetteurs supportent des
coûts de location, de stockage et de main d’œuvre bien
moindre. Le PDG prévoit une forte hausse de la demande dans les deux
années à venir, provoquée par l’inflation
monétaire.
L’acheteur d’or ne
doit donc pas s’attendre pour le moment à faire l’affaire
du siècle en achetant son or via un distributeur automatique. Reste
que grâce à ce nouveau moyen de commercialisation, cet achat va
lui être plus facile et surtout il n’aura plus besoin de
débourser d’un coup plus de 1000 euros pour obtenir une once
d’or. La diversification de l’offre en poids
« plume » va largement démocratiser la
détention d’or.
Sans compter qu’avec la hausse
des prix, Gold to go ne restera pas longtemps seul sur le marché et
les effets bénéfiques de la concurrence pourraient très
vite se faire sentir pour réduire des marges plus que confortables.
Ces distributeurs seront évidemment localisés sur des sites
très sécurisés et fort fréquentés, en
particulier les centres commerciaux de luxe, les hôtels, les casinos,
les paquebots et même certaines banques ou bijoutiers.
L’année
dernière aux Emirats Arabes Unis, le premier
distributeur de lingots avait été lancé aux Galeries
Lafayette de Dubaï. Le distributeur s’insérait parfaitement
dans ce pays arabe connu pour ses excentricités. L’apparition de
distributeurs automatiques dans des centres commerciaux proches de chez nous laisse
penser que l’achat d’or se démocratise et qu’il va
continuer à jouer son rôle de valeur refuge dans les prochaines
années. A quand un distributeur au Galeries Lafayette de Paris ?
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