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Stress Test : un scénario qui fait défaut

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Published : July 26th, 2011
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Category : Editorials





Les bons résultats des banques européennes lors des « stress tests » de juillet 2011 n’ont pas ramené le calme sur les marchés. Le choix de ne pas tester le scénario d’un défaut de paiement de l’État grec a renforcé l’inquiétude des investisseurs et un vent de panique souffle sur la zone euro, même si le dernier sommet européen semble les avoir calmés pour un temps.


« Le système bancaire français est solide. Il faut y voir le signe d'une gestion des risques solide (...) et de la solidité du système de banque universelle », a déclaréle ministre français des Finances François Baroin, qui ne cachait pas sa satisfaction au lendemain de la publication du résultat des stress tests le 15 juillet. Menée par l’Autorité des banques européenne (EBA), cette batterie d’épreuves devait prouver aux investisseurs la bonne santé des banques européennes et mettre fin au capharnaüm qui secoue la zone euro.


Bilan honorable, a estimé l’EBA au terme de différents scénarios catastrophes : seuls huit établissements sur 90 ont échoué à conserver un ratio de fonds propres supérieur à 5% par rapport à leurs actifs. Treize autres se sont trouvé à la limite, entre 5 et 6%, mais ont tout de même réussi l’« examen ».


De quoi calmer, enfin, la fébrilité des investisseurs, pensait-on. En vain, hélas. Ces tests n’ont en rien rassuré les marchés. Pire, immédiatement après leur parution, les banques européennes connaissaient leurs pires résultats depuis les huit derniers mois et leur cours en bourse dégringolait de près de 3%.


Dans le même temps, l’Italie et l’Espagne ont vu leurs taux d’emprunt à 10 ans grimper à 6 et 6,4%. La sévérité des critères de contrôle avait pourtant été renforcée. Mais les stress tests ont tout simplement « oublié » d’inclure l’hypothèse d’un défaut de paiement de la dette souveraine grecque dans les scénarios de test. Et étant donné l’imminence d’une telle situation, c’est la crédibilité de l’EBA qui a été mise en cause.


Un éléphant au milieu du salon.


Tant de bruit pour rien ? Sans doute pas. Ces tests ont poussé les banques qui participaient à divulguer des informations sur leurs avoirs sous forme de dettes souveraines. Cela devrait permettre aux analystes d'identifier les établissements qui sont les plus exposés à la crise en domino de la zone euro. Sur les 200 milliards de dette espagnole, portugaise et grecque, près de 30 milliards sont détenus par les banques des autres pays européens, au premier rang desquels l’Allemagne (9%), la France (8%), Chypre (6%) et la Belgique (4%). Par ailleurs, en dehors de la dette publique, l’exposition des banques étrangères aux établissements financiers grecs atteint 17,2 milliards d’euros de plus.


D’autre part, les résultats de ces tests devraient également encourager certaines banques à augmenter leur capitalisation : certaines ont d’ores et déjà levé près de 50 milliards d’euros entre janvier et avril cette année, ce qui a permis à celles qui avaient mal réussi les stress tests en novembre 2010 de mieux s’en sortir en juillet 2011


Mais tant que le scénario du défaut de paiement de la Grèce ne sera pas testé, il sera difficile d’estimer le risque pour la zone euro et de calmer l’inquiétude des investisseurs. La faillite grecque est pourtant l’éléphant dans le salon que les dirigeants des États européens ne veulent pas voir. Malmenée par les crises grecque, irlandaise, portugaise, espagnole, italienne, puis grecque à nouveau, la zone euro doit finalement s’y résoudre : l’hypothèse d’un défaut de paiement de l’un de ses membres ne peut plus être exclue.


Sommet après sommet, l’Union monétaire européenne glisse inexorablement vers une telle issue. Et les soubresauts boursiers qui ont fait écho aux différentes annonces de plan de sauvetage tiennent plus, pour le moment, à des mouvements spéculatifs qu’à une sérénité retrouvée sur les marchés. Preuve que la réponse politique n’est pas la hauteur de la situation. Ce n’est d’ailleurs que sous la pression allemande que la France s’est ralliée à un nouveau plan de sauvetage qui envisage un défaut de paiement grec. Certes, on ne parle pour le moment que d’un défaut de paiement « sélectif », mais le plus dur est fait.


La formule « sauvetage de l’euro » a vécu. À la lumière de la crise actuelle, il est de plus en plus manifeste que ce n’est pas tant la monnaie que les vieux États-providence ruinés que les dirigeants européens tentent de sauver. En la matière, hélas, ils auront toujours un plan de retard sur les marchés.



Benoit Toussaint




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Journaliste en formation au Centre de formation des journalistes (CFJ, promotion 2012). Diplômé d’une Grande Ecole en commerce international, Benoît Toussaint est bloggeur et auteur pour de nombreux sites et webzines sur la toile.
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Ne jamais oublier les deux règles à savoir en cas de panique :

1. Ne jamais paniquer
2. S'il faut paniquer, être le premier
Les banques françaises sont bien gérées, c'est bien connu, puisqu'elles sont dirigées par des énarques. Il est fort probable que les memes qui nous ont garanti voici quelques années que la radioactivité de Tchernobyl s'était arrêtée au Rhin nous garantissent aujourd'hui que l'infestation de l'Acropole s'arrêtera au Pirée, à Notre Dame de Compostelle, à Porto ou au Capitole.

En politique, rien n'est jamais officiel tant que cela n'a pas été trois fois officiellement démenti.

Nous en sommes à trois démentis par jour depuis trois mois, et pouvons donc déclarer avec le plus grande certitude que nos élites n'ont pas le moindre contrôle de la situation, qu'elles tentent de gagner du temps (pour quoi faire, grands dieux, attendre que la prochaine élection soit passée pour à nouveau attendre la prochaine ? ) et qu'elles vont continuer à courir dans tous les sens pour tenter de sauvegarder à n'importe quel prix la source de leur propre financement, le système bancaire à réserves fractionnaires.
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