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La Révolution Française (c’est reparti !)

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Published : September 05th, 2011
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Versailles. 


Il fut un temps, le Tiers-Etat s’emparait du château de Versailles et pénétrait dans la chambre de la reine. Essayez simplement de vous imaginer ce qu’ont pensé les petites gens de Paris en découvrant les excès de la cour du roi au château de Versailles. Comment pouvons-nous expliquer la manière dont l’une des plus grandes puissances de l’époque a pu en arriver à une telle situation ? Comment l’aristocratie a pu vivre des années durant dans un tel luxe alors que le reste de la population mourait de faim ?


J’y ai réfléchi quelques temps, et comme vous pourrez vous en douter, tout est devenu bien plus limpide lorsque je me suis penché sur la question de la monnaie, ou pour être plus juste, de la bêtise de la monnaie.


Beaucoup d’entre vous ont sans doute déjà entendu parler de l’Ecossais John Law (1671-1729). Il était un mathématicien de génie, et un parieur de renom. En 1715, après la mort du Roi Soleil, ou Louis XIV, son arrière-petit-fils Louis XV fut nommé roi à l’âge de cinq ans. Son cousin germain, le duc d’Orléans, occupa la place de régent. Au cours de l’année qui suivit, en 1716, John Law établit la Banque Générale, la première banque centrale de France. Je suis quasi-certain que John Law avait annoncé au duc que grâce à cette nouvelle banque, le papier monnaie abonderait sans que personne n’ait à payer de taxes supplémentaires (cela vous semble familier ?). Dans le même temps, la compagnie Mississipi, fondée en 1684, se trouvait en difficultés financières. La Banque tenta de l’aider à se redresser. En 1717, la compagnie fut rebaptisée compagnie de l’Ouest, puis compagnie des Indes en 1719. En 1718, la banque centrale fut renommé Banque Royale, ce qui lui permit de fonctionner grâce aux décrets du roi. Comme vous pouvez vous l’imaginer, tout avait commencé par fonctionner plutôt bien pour tout le monde. L’économie fut stimulée, et le duc avait de la monnaie qu’il pouvait dépenser. Cependant, après quelques temps, l’inflation montra son horrible visage. Law mit en place, avec la permission du duc, de nombreuses lois permettant de combattre cette inflation :

 

1.       Il commença par interdire la possession d’or et d’argent au-delà de 5,5 onces pour l’or et de 78 onces pour l’argent.

2.      Il ordonna que tous les paiements de plus de 100 livres (soit environs une once d’or ou 15 onces d’argent) ne soient effectués qu’à l’aide de billets de banques imprimés par la Banque Royale.

3.      Comme les choses ne cessaient de s’empirer, et que la richesse commençait à être exportée hors des frontières du royaume, il bannit l’exportation de tout lingot d’or et d’argent.

4.      Cela ne suffisant pas, il poussa à la délation en offrant des récompenses à toute personne dénonçant ses voisins ayant violé les points 1 à 3 présentés ci-dessus.

5.      Ses billets de banque finirent par se voir tellement dépréciés que si un marchand infortuné demandait à son client de le régler en or plutôt qu’en billets de banque, il était condamné à mort. (La logique ici était qu’étant donné que le marchand doutait de la valeur des billets de banque de son royaume, il devait être considéré comme traître). Bien entendu, la peine qu’encourait tout marchand qui ne faisait pas cette requête était la banqueroute.


Finalement, ce qui devait arriver arriva. En 1720, malgré les décrets de lois imposés par Law, la Banque Royale ne pouvait plus être sauvée. Le duc renvoya John Law, qui fuit le pays. En 1723, le roi Louis XV, ayant atteint sa majorité à l’âge de 13 ans, monta sur le trône. Une importante partie des citoyens avaient perdu toutes leurs économie, et une haine pour le papier monnaie demeura présente pendant plus d’une génération.


En 1774, le roi Louis XV mourut, et ce fut son petit-fils âgé de 20 ans, Louis XVI, qui devint roi. 54 ans s’étaient écoulés depuis l’inflation qui avait achevé la Banque Royale. Toutes les personnes ayant quelque mémoire directe de cette période étaient mortes depuis longtemps. Cependant, la France s’était lancée dans de nombreuses guerres et sa trésorerie ne cessait de se désemplir. Rien de tel qu’une bonne guerre pour connaître des pertes humaines et financières des plus importantes. Le château de Versailles, dont la construction avait été lancée sous Louis XIV, n’était toujours pas terminé. La France était sans doute la plus grande puissance mondiale, et s’enfonçait dans la banqueroute avec allure. Le roi était haï de sa population qui mourait de faim alors qu’il se faisait construire les châteaux les plus luxueux jamais construits quelques kilomètres hors de Paris (ou devrais-je dire quelques kilomètres hors de la saleté de la populace).


En 1789, une manifestation partie de Paris se dirigea vers les portes du château. La révolution française se déroula de 1789 à 1799, et plongea le pays dans le chaos. En 1793, le roi Louis XVI, ainsi que son épouse Marie-Antoinette, furent décapités à Paris, dans le même temps que de nombreux autres membres de l’aristocratie. Les citoyens étaient devenus fous, et soulageaient leurs frustrations sur toute personne qu’ils considéraient trop riche. En 1790, l’Assemblée Nationale confisqua les propriétés du clergé. Peu de temps après, des bons du trésor furent distribués, représentant ces propriétés cléricales. Ces bons eurent vite fait de devenir des devises. Comme vous pouvez l’imaginer, ces bons furent distribués en de trop importantes quantités, et une hyperinflation en découla. En 1792, ils ne valaient plus rien. D’autres monnaies papier furent imprimées, sans aucun succès. Les révoltes contre la famine éclatèrent à la même période, et l’économie toute entière s’effondra. L’acte du Prix Maximum fut instauré en 1793. Cet acte faisait peser un contrôle sur les prix qui ne parvint qu’à augmenter la rareté des biens. Après tout, un marchand ne pouvait pas vendre un bien pour moins cher que ce même bien ne lui coûtait. Les fermiers et agriculteurs refusèrent de planter et de vendre à perte. Les biens se raréfièrent, et les épiceries furent fermées ou vendues sur le marché noir (la même situation se produisait au Zimbabwe 200 ans plus tard). En réponse à cette situation devenue de plus en plus catastrophique, d’autres révoltes éclatèrent.


Napoléon devint premier consul après son coup d’état en 1799. Alors que ceci se produisit, personne ne semblait y prêter attention. Les citoyens étaient fatigués de 10 années de révolution, et avaient simplement besoin d’un gouvernement stable. Napoléon nomma un Sénat qui fut chargé de rendre ses décrets légaux. En 1803, Napoléon vendit la Louisiane aux Etats-Unis pour la modique somme de 15 millions de dollars (soit 3 centimes de l’acre) dans le but de remettre sur pieds l’économie du pays. En 1804, après cinq années de manœuvres politiques et militaires, il s’autoproclama empereur de France et reçut les pleins pouvoirs.


En 1803, Napoléon abolit le papier monnaie et introduisit le franc germinal en tant que nouvelle devise. Cette nouvelle devise contenait 0,29032 grammes d’or. La pièce d’or de vingt francs contenait 0,1867 once d’or et fut monétisée durant plus de 100 ans, jusqu’en 1915. La pièce de vingt francs apportait à la France la stabilité économique dont elle avait été privée depuis l’arrivée de John Law sur la scène économique du pays. L’Union Monétaire Latine fut réunie en 1865 et fixa une même quantité d’or pour le franc français, le franc belge, le franc suisse, la lire italienne et la drachme grec, ce qui apporta une stabilité économique à l’ensemble de l’Europe jusqu’à l’éclatement de la première guerre mondiale.


Il fallut attendre l’arrivée au pouvoir d’un dictateur pour restaurer l’ordre économique grâce à une monnaie saine basée sur un étalon or. Je me demande ce qu’il faudrait pour que ceci se reproduise aujourd’hui ? Combien de temps devront-nous encore subir l’inflation avant que quelqu’un ne se décide à régler le problème en émasculant les banquiers et en rétablissant une monnaie or ? A qui décideront-nous de confier notre république en échange de la promesse de l’abolition du chaos financier dans lequel nous ont plongé les banques ? Soyez sûrs que les banquiers ne se rendront pas facilement. Le pouvoir ne se voit jamais rendu sans un combat. Lorsque j’en viens à parler de pouvoir, je me souviens du prince Salomon qui disait que jamais rien n’est nouveau sous le soleil, que la nature humaine ne change jamais. Un combat aux proportions épiques est sur le point d’être déclaré. Comme le disait Marc Faber, ‘Optez pour le système fiduciaire, achetez votre or et devenez votre propre banquier central’.


 

Larry Laborde

 

 

 

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Larry Laborde vit dans le sud des Etats Unis et est négociant en métaux précieux
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merci d' avoir apporté les corrections de français nécessaires à ce texte initialement très approximativement traduit !
Voilà l'exacte vue des événements, lesquels ont toutes les raisons de se multiplier. J'ai été le premier à utiliser l'expression "tsunami financier" (email en interne avec mes administrateurs en 2007) et "ai lancé" la comparaison de l'économie avec le naufrage du "titanic" en juin 2008, en informant parallèlement AGORA par mail du texte de l'allocution adressée au déjeuner et au dîner de nos assemblées générales - cela fût repris dans un article de Kevin Kerr d'Agora New-York le 4 juillet, faisant implicitement référence à mon texte.
J'avais toutes les raisons depuis le milieu des années soixante de penser que les prédictions du Club de Rome se réaliseraient. Ce qui est étonnant c'est finalement la durée d'un tel phénomène (celui de la décomposition des monnaies) un peu plus rapide qu'à l'époque de John Law. J'ai plusieurs fois estimé, également, qu'il ne ferait pas bon dans les temps à venir d'arguer de la qualité de banquier et que le même phénomène est susceptible de se passer avec leurs acolytes et complices les décideurs politiques ...peut-être aussi certains hommes d'affaires trop proches des pouvoirs.

On a oublié les leçons de l'histoire, on a oublié Abraham Lincoln et sa fameuse adresse au Congrès Américain en 1860 et on a méconnu les mathématiques financières de la dette.

Tous excès finissant par se payer, je suis dans mon canot de sauvetage depuis 2007.
LUXURE ????..... Marie-Antoinette surprise en pleine orgie sexuelle ?
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merci d' avoir apporté les corrections de français nécessaires à ce texte initialement très approximativement traduit ! Read more
fredbob - 9/5/2011 at 8:49 PM GMT
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