Chroniques de la FredomFest à Las Vegas
Lutter contre le réchauffement
climatique est-il une priorité pour le bien-être futur de
l’humanité ?
Cool
It, un film-documentaire de Bjorn Lomborg
Bjorn
Lomborg a présenté Cool It à la FreedomFest, son film sorti en novembre 2010 dans les
salles américaines. Adapté du
livre du même nom (Cool
It: The Skeptical Environmentalist's
Guide to Global Warming), le film se veut une
réponse au documentaire de
l'ex-vice-président américain Al Gore intitulé Une
vérité qui dérange. Alors que l’opinion publique
mondiale est fortement polarisée par un débat alarmiste sur le
réchauffement climatique, Cool it apporte un peu de fraicheur. «Tout le débat sur le climat a été
pollué par le fait que seules deux positions sont acceptables : ou
bien vous êtes un négationniste du réchauffement
climatique, ou bien vous êtes Al Gore et la fin du monde approche. Le
problème est qu'aucune de ces deux positions n'est juste »,
explique Lomborg. Le documentaire propose une alternative au traitement
médiatique de cette crise planétaire.
Y a-t-il une catastrophe climatique ? Est-ce la fin
de la civilisation telle que nous la connaissons ? Le thème principal
de Cool It est que le
réchauffement climatique est un problème grave, mais que la
lutte contre les formes d'énergie polluantes est une solution à
la fois très coûteuse et inefficace.
Bjorn
Lomborg, l'auteur devenu célèbre de The Skeptical Environmentalist (traduit en français : L’écologiste sceptique en 2004 au Cherche Midi), explore
plusieurs thèmes dans ce film :
1°
une évaluation de la situation des pays pauvres dans le monde
2°
les solutions alternatives à la lutte contre les émissions de
Co2
1° Le spectre du
réchauffement climatique éclipse toute discussion sur
l'environnement.
Les
médias dans les pays riches envoient régulièrement des
journalistes afin d’identifier de nouvelles « victimes du
réchauffement climatique ». Nous devons alors constater
impuissants le sort terrible de ceux qui vivent à l'ombre du mont
Kilimandjaro, ou sur les bords du fleuve Zambèze, et l’on nous
dit que le changement climatique aggrave significativement le sort de ces
communautés fragiles. Les pays riches, nous dit-on, doivent signer des
engagements pour réduire de façon drastique et urgent les
émissions de carbone.
Dans le film,
Bjorn Lomborg a entrepris de demander aux gens
concernés par le réchauffement de la planète quelles
étaient leurs craintes et leurs espoirs. Il les interroge sur leurs
priorités et leurs préoccupations afin d'examiner ensuite les
solutions qui pourraient les aider le plus.
Bjorn
Lomborg est aussi le fondateur et directeur du Centre de
Consensus de Copenhague, un think tank qui
réunit des économistes mondialement connus afin de
hiérarchiser les problèmes à régler dans les pays
en développement : la malaria, le manque d'eau potable ou le VIH.
Leurs travaux sont basés sur une analyse
coût/bénéfice des solutions disponibles. Selon les
différents rapports publiés par ce centre, la malnutrition
serait le principal problème de ces pays.
2° La
réduction des émissions de carbone n’est pas une
priorité. C’est même une fausse bonne idée, qui
pourrait conduire l’humanité à s’appauvrir.
Les
principaux modèles climatiques et économiques montrent que pour
atteindre l'objectif visant à empêcher la température
d’augmenter de deux degrés Celsius, nous aurions besoin d'une
taxe mondiale sur les émissions de carbone qui de 100 $ la tonne devrait
augmenter à plus de 3700 $ la tonne d'ici la fin du siècle.
Cela
aurait un coût évalué à 40 milliards de dollars
par an d'ici 2100, selon l'économiste Richard Tol, professeur à
Dublin (Economic and Social Research Institute) et membre du Centre de Consensus
de Copenhague. Et dans l'ensemble, ces dépenses seraient 50 fois plus
coûteuses que les dégâts climatiques qu’on cherche
à prévenir.
La
principale proposition de Lomborg, provenant en
partie de ses travaux avec d'éminents économistes comme Richard
Tol, est d'investir massivement dans la recherche
sur les énergies non polluantes et sur la
géo-ingénierie. La géo-ingénierie consiste
à tenter de stabiliser le système climatique en agissant
directement sur l’équilibre énergétique de la
terre.
Le film détaille
quelques unes de ces pistes : peindre les villes en blanc pour réfléchir la
lumière du soleil et donc réduire la température au sol,
capter l'énergie des vagues de l'océan, obtenir des carburants
à base d'algues et même refroidir artificiellement la
planète en produisant des nuages dans l'atmosphère.
En
effet, c’est grâce à des innovations majeures qu’il
a déjà été possible de faire des progrès
contre la maladie, la malnutrition et la dégradation de
l’environnement. Cela passe par la recherche et la découverte de
nouvelles technologies. On oublie trop facilement, dit Lomborg,
que l'innovation et l'ingéniosité ont résolu les
problèmes les plus importants de notre histoire. Et le meilleur
héritage que nous pouvons laisser à nos descendants est de s'assurer
qu'ils seront suffisamment prospères pour répondre aux
défis à venir.
Une
étude publiée par l'économiste climatique Chris Green
pour le Centre de consensus de
Copenhague a montré que pour chaque euro investi dans la
recherche, nous pouvons nous attendre à une amélioration de 11
euros dans ces différents domaines.
Or,
selon Lomborg, le coût de ce travail de
recherche représenterait seulement une fraction infime des centaines
de milliards qui sont consacrés au plafonnement des émissions
de gaz à effet de serre. De quoi faire réfléchir…
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