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Sommes-nous en train de nous tromper de crise ?

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Published : November 24th, 2011
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Les crises se suivent, et trouvent chacune leur nom propre, qui s'impose petit à petit dans le paysage médiatique. Loin d'un hasard sémantique, cette adoption est en réalité très significative, en ce qu'elle oriente l'angle d'analyse des événements. La « crise des subprimes » en 2008, la « crise de l'Euro » aujourd'hui. La secousse de 2010-2011 aurait pourtant pu légitimement être qualifiée de « crise de la dette publique », « crise de l'endettement des États », ou tout simplement de « crise de l’État providence ».


En parlant de crise de l'Euro, on laisse entendre que la monnaie unique serait attaquée et qu’il faudrait mettre en œuvre une stratégie pour la protéger. Le nom agit ainsi un peu comme un diagnostic auquel il faudrait adapter un remède.


Le risque est cependant de ne pas s'attaquer au bon problème et alors  de l'aggraver faute d’avoir su identifier les causes profondes du mal européen. En se focalisant sur l’Euro, on met de coté la responsabilité des États et des banques dans l’accumulation sans limite de dettes qui plombent aujourd’hui nos économies.


En médecine, quand le corps est touché par une infection, il s’enflamme. C’est une réaction visible, qui permet à l’organisme de lutter contre l’infection. Si l’on se trompe de cible et que l’on combat l’inflammation, on accélère la propagation de l’infection. Si une simple petite dent est infectée, que la mâchoire s’enflamme, et que l’on se gave d’anti-inflammatoires, l’infection s’étend progressivement au cerveau, et on meurt.


Une idée « anti-inflammatoire » fait ainsi son chemin chez certains analystes: la principale cause de la crise serait un manque de confiance des individus, un certain pessimisme qui nuirait à la croissance. Il suffirait donc de créer un choc de confiance en recourant au pouvoir de la Banque centrale européenne (BCE) de racheter de façon inconditionnelle et illimitée les émissions de dette souveraine.  En devenant ainsi le préteur en dernier ressort des États insolvables, cela donnerait un signe fort aux marchés qui pourraient alors retrouver confiance. Le rachat inconditionnel d’obligations étant contraire aux traités, le bricolage proposé consiste à ce que la BCE prête de l’argent au FMI, qui alimenterait ainsi le FESF, fond qui assurerait finalement cette fonction de payeur en dernier ressort.


Le problème, c’est que cette fuite en avant devant l’endettement ne résoudra en rien le manque de confiance des individus qui vient justement du trop plein d’endettement et d’une totale incapacité des gouvernements à prendre leurs responsabilités en la matière.


Comment imaginer rétablir la confiance en allant encore plus loin dans la course au crédit ?

Comment expliquer sérieusement que l’organisme supposé garantir le rachat des émissions de dette est constitué par les Etats qui sombrent aujourd’hui dans la spirale du surendettement ?


Laisser la BCE créer l’argent dont on a besoin pour remplacer celui que l’on n’a pas, c’est proposer de la fausse monnaie aux marchés, qui ne seront pas dupes longtemps. Et stimuler l'endettement pour régler le problème de la dette, c'est essayer d'éteindre un incendie avec une pompe à essence.

 

 

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les BC sont Hors-La-Loi
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Depuis la parution de 1984 d'Orwell la novlang n'a cessé de progresser au détriment de la réalité. L'A.T. dit que l'homme doit "nommer" les choses pour qu'elles existent. Le problème non résolu est la survie du corps lorsque l'on décide de vivre dans sa tête ! Pourtant cela ne marche pas mal - du moins pour certains - si l'on suit l'exemple (j'allais dire le modèle) français exacerbé par le sieur François Mitterrand qui se faisait élire sur des promesses et réélire par cette phrase : je vous ai fait des promesses et continuerai à vous faire des promesses. Grand moment de politique qui semble perdurer, avec cependant quelques aménagements dus aux "crises".
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Mal nommer les choses c'est ajouter du malheur au monde

Albert Camus
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Et que penser de la devise de Charles Pasqua ? "Les promesses n'engagent que ceux qui y croient".

Monument de cynisme d'un des plus puissants politiques de France pendant longtemps
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http://www.youtube.com/watch?v=PFX8WrNiSJo

http://www.youtube.com/watch?v=t55CC7U82nc&feature=related
Plus difficile à entendre mais d'un savoureux... !
De grands moments de politique réaliste.
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