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Les hommes politiques des Etats-Unis et de l’Union
Européenne ont prouvé de leur incapacité à
régler les problèmes économiques actuels. Refusant de
prendre des décisions drastiques qui pourraient permettre
d’éviter un désastre économique imminent, ils
n’ont cessé de repousser la résolution de ces
problèmes à des dates ultérieures, pensant certainement
que cela les en débarrasserait pour toujours. L’Europe est
endettée de 6 trillions de dollars et plus et en plein déficit
de solvabilité, et les Etats-Unis ont une dette publique
s’élevant à 16 trillions de dollars. Il est clair que des
mesures de grande ampleur seront nécessaires à la
résolution d’une telle situation. Seulement voilà, des
dirigeants disposés à mettre en œuvre de telles mesures ne
sont trouvables nulle part.
Malgré les injections massives de fonds publics,
les banques refusent de prêter quoi que ce soit aux petites
entreprises, qui représentent la seule source d’espoir
d’un redémarrage économique. En effet, les emprunts
gouvernementaux empêchent les entreprises privées
d’obtenir quelque prêt que ce soit. Ce cycle
d’investissement, depuis le gouvernement jusqu’aux banques, puis
à nouveau vers le gouvernement, a engendré des profits pour les
plus riches dans le même temps qu’il bloquait tout
bénéfice économique à grande échelle. Dans
le même temps, l’euro, deuxième devise mondiale, est en
grand danger. La devise unique est dans une position telle que de nombreux
investisseurs de débarrassent de leurs euros en investissant sur le
dollar et obligations Américaines, qu’ils aperçoivent
comme une valeur refuge. Une telle demande a entraîné un
ralliement illogique sur le dollar, malgré le déclassement
récent de la dette des Etats-Unis.
A moins que des changements structurels importants en
termes de politiques fiscales soient combinés à une
amélioration économique soutenue, il y a de grandes chances que
l’euro se désintègre au cours de ces prochaines
années. En tant que deuxième devise mondiale, cet effondrement
entraînera des paniques bancaires sans précédent et un
chaos financier des plus complets. Après avoir quelque peu été
apprécié, le dollar pourrait faire face à de lourdes
pressions dans le même temps que les investisseurs viendront à
réaliser qu’il ne tient debout que sur un château de
sable. Je dois avouer que je suis impressionné par la capacité
des banquiers et hommes politiques à retarder le jour du jugement. Mais
leur pouvoir n’est pas sans limites.
Si, et quand, notre système de réserve de
dollars issu de Bretton Woods
s’effondrera, la force et la rapidité de la réaction en
chaîne qui en découlera en surprendra plus d’un. Une fois
que la monnaie papier et les obligations des gouvernements deviendront
suspectes, elles perdront non seulement de leur valeur, mais
entraîneront des changements spectaculaires en termes de prix. En un
tel environnement, l’idée d’un retour de l’or et de
l’argent comme monnaie deviendra plus largement accepté. Cela se
matérialisera au cours du prochain chapitre de notre histoire
économique. Heureusement, la prochaine fois, nous aurons les moyens
d’en reconstruire une sur de meilleures fondations.
En 2012, les hommes politiques Américains et
Européens, ainsi que leurs économies, ont rendez-vous avec le
désastre et la crise financière. Si vous pensez comme moi
qu’aucun dirigeant, de quelque côté qu’il soit de l’océan
Atlantique, n’aura le courage de braver l’orage, alors il y a peu
de raisons d’être optimiste pour 2012.
John
Browne
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