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Lutte contre la fraude sociale : une bonne idée mal défendue

IMG Auteur
 
Published : January 12th, 2012
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Category : Editorials

 

 

 

 

Faut-il lutter contre la fraude sociale ? Oui. Le fera-t-on pour les bonnes raisons ? Peut-être pas.


Si la chasse aux profiteurs du haut est motivée par l'envie, il n'est pas sûr que la traque des profiteurs du bas, bien que nécessaire et justifiée, soit inspirée par des sentiments plus nobles. Il se pourrait bien, au contraire, que ces deux thèmes exploitent une seule et même conviction : celle que le bonheur des uns, même relatif, fait toujours le malheur des autres. En montrant du doigt ceux qui « fraudent à la Sécu », Nicolas Sarkozy, pensant restaurer le sens moral, ne jouerait-il pas en fait avec des allumettes ?


La lutte contre la fraude sociale est un élément incontournable du discours de l'UMP. Sur l'échiquier politique français, elle fait partie de ces thèmes permettant de distinguer la droite de la gauche. J'ai moi-même expliqué à plusieurs reprises que le désaccord entre partis de droite et partis de gauche portait moins sur la légitimité du « modèle social français » – lequel fait l'objet d'un consensus – que sur la manière de le préserver. Et la chasse aux fraudeurs sociaux est, de fait, une manière de préserver ledit modèle en maintenant un minimum d'équilibre budgétaire.


Depuis, il y a eu la crise, et cette crise, donne à la fraude sociale une dimension particulière, inscrivant la chasse aux fraudeurs dans le cadre plus large d'une chasse aux profiteurs et aux spéculateurs qui s'enrichissent au détriment des honnêtes gens. Du point de vue de l'État en effet, il revient au même qu'une personne perçoive trop d'aides sociales ou ne paie pas assez d'impôts. Le montant de la fraude sociale représente ainsi un « manque à gagner », au même titre que la fraude fiscale par exemple.


Ordinairement, les personnes favorables à la révision du modèle social français s'inquiètent des fraudes sociales davantage que des fraudes fiscales, considérant que le fraudeur fiscal conserve ce qui lui appartient et contourne une fiscalité à la légitimité contestable, tandis que le fraudeur social s'empare de ce qui ne lui appartient pas.


Mais l'opinion publique a ses raisons que le politique ignore... ou feint d'ignorer. Aux yeux de nombreux Français en effet, la chasse aux fraudeurs sociaux est moins une question de principe qu'un moyen de punir certaines couches de la population, soupçonnées de s'enrichir sans rien faire.


Un sociologue comme Helmut Schoeck a certes mis en lumière la fonction parfois positive de l'envie dans la société : ce vice moral qui inspire la haine des nantis se traduit également par la crainte que certains ne s'enrichissent sur le dos du contribuable. Mais entre la bonne et la mauvaise envie, la frontière est ténue, a fortiori dans un contexte de crise économique et financière.


En d'autres termes, on presse sur un seul et même bouton pour lancer la chasse aux exploiteurs du haut et celle aux exploiteurs du bas. Force est de constater que la critique de l'assisté renferme souvent la même mauvaise foi et la même bêtise que la diatribe contre le patronat et les spéculateurs boursiers. Chacun cherche son exploiteur, son profiteur, son ennemi de classe, son « juif », prenant prétexte qui de la justice sociale, qui du droit de propriété – deux arguments inégaux au regard de l'éthique, mais très habilement invoqués pour maquiller en conscience sociale un travers antisocial : l'envie.


Alors que faire ? On tolère la fraude sociale, on signe des chèques en blanc ? Parce qu'une bonne idée est mal défendue, on l'exclurait d'entrée de jeu ? Certainement pas. Mais de toute évidence, la chasse aux fraudeurs divisera encore davantage les Français si le gouvernement, pour la justifier, se contente de flatter les bas instincts.


Le malheur, c'est que pour surmonter cette difficulté, il faudrait invoquer la liberté individuelle, la propriété et la responsabilité qui va avec –  notions que la classe dirigeante française, obsédée par les « manques à gagner », n'est pas la mieux placée pour défendre. Dans ces conditions, il est permis d'être pessimiste.

 

 

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Et puis toutes ces "chasses" sont surtout faites pour masquer le vrai problème qui est celui des dépenses de l'état, même si la redistribution en masque le clientélisme créé ainsi.
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Il suffirait de baisser les dépenses de l'Etat de 50% (supprimer l'état clientéliste - providence) pour retrouver des niveaux de fiscalité acceptable, et donc supprimer la cause de l'évastion fiscale.
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Il suffirait de baisser les dépenses de l'Etat de 50% (supprimer l'état clientéliste - providence) pour retrouver des niveaux de fiscalité acceptable, et donc supprimer la cause de l'évastion fiscale. Read more
V Pour - 1/12/2012 at 8:02 AM GMT
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