Il est très probable que le processus de correction du prix de
l’or ait touché à sa fin. Cet article comporte 2 sections
distinctes, qui sont les suivantes :
1. La justification Elliott Wave (EW) quant à
la fin de la correction sur le prix de l’or
2. Pourquoi un évènement de type
‘cygne noir’ pourrait déclencher la hausse du prix de
l’or.
Les vagues d’Elliot et la
fin de la correction sur l’or
Selon le principe Elliott Wave, une correction comporte trois vagues,
une première vague A descendante, une seconde vague B de reprise, et
une dernière vague C de déclin. Il existe habituellement une
relation entre les vagues A et C. Elles sont souvent identiques ou
possèdent une connexion de type Fibonacci. Le graphique ci-dessous
présente le prix de l’or en fonction du Fixing de
l’après-midi :
Dans ce cas, les vagues A et C sont identiques en termes de
pourcentage, avec 14,5 et 14,7%. Le déclin moyen depuis 1895
jusqu’à 1531 dollars est de 364 dollars ou 19,2%. Le discours
que j’ai tenu en novembre dernier au cours du Sydney Gold
Symposium démontre que les corrections les
plus importantes présentées par les vagues
intermédiaires précédentes, soit entre 700 et 1895
dollars étaient de 12% selon le fixing de l’après-midi.
Ma prévision était que la correction depuis 1895 dollars soit
d’un degré de magnitude plus large que 12%. Un déclin de
19,2% peut être qualifié comme étant un degré plus
large que 12%.
Il est intéressant de voir que si 12% est multiplié par
la relation de Fibonacci de 1,618, alors le résultat est de 19,4%,
soit très proche du déclin de correction de 19,2%. Le graphique
ci-dessous présente les prévisions Comex du prix de l’or
à deux mois :
Mon discours tenu au cours du Gold Symposium suggérait que nous
assisterions bientôt à une correction de l’ordre de 21
à 26% du prix de l’or au comptant. En effet, peu après,
non assistions à un déclin depuis 1920 jusqu’à
1523 dollars, soit de 397 dollars ou 20,7%. Ce chiffre se situe juste
en-dessous de mes prévisions, mais est un degré plus large que
les corrections de 14% auxquelles nous avons pu assister au cours du
mouvement à la hausse entre 680 et 1913 dollars.
La vague C de la correction présentée par le graphique
ci-dessus révèle quelques subdivisions symétriques qui
confirment que cette vague C a pris fin à 1523 dollars le 23
décembre 2012. Prenant en considération toutes les vagues
mineures ayant pu être aperçues, ainsi que le fait que la
correction semble d’une proportion correcte, nous devrions être
arrivés à la fin de la phase de correction et de vague
intermédiaire II.
La probabilité que cette analyse soit exacte est assez
élevée, probablement de l’ordre de 75%. Les
probabilités plus faibles tiennent compte de : a) une vague A de
magnitude de correction plus élevée, b) une correction devenant
de plus en plus complexe, atteignant peut-être des objectifs de baisse
de prix de l’ordre de 26%, et c) une possibilité de
déflation, de défauts et de dépression, menant
également le prix à la baisse.
Nous devrions bientôt voir apparaître la vague
intermédiaire III, la plus longue et plus forte vague du marché
haussier. Le gain au cours de la vague intermédiaire I de 680 à
1913 dollars était de 181%. Le gain au cours de la vague
intermédiaire III devrait être plus important encore, soit
d’au moins 200%. Un gain d’une telle magnitude commençant
à 1523 dollars mènerait le prix au-dessus des 4500 dollars. Les
plus importantes corrections avant d’atteindre cet objectif, qui
devraient être du nombre de deux, devraient être de 12 à
14%.
Un évènement de
type ‘cygne noir’ pourrait déclencher une rapide
augmentation du prix de l’or :
Afin de parvenir à l’objectif des vagues d’Elliot,
soit 4500 dollars, nous avons besoin de quelque chose qui puisse déclencher
de nouveaux achats d’or substantiels. Que pourrait bien être cet
évènement ? Par définition, il surprendra tous les
participants au marché, et sera un évènement de type
« black swan », ou ‘cygne noir’. Cela ne
nous empêche cependant pas d’émettre une hypothèse.
L’un des
domaines desquels pourraient provenir de nombreux problèmes est celui
des produits dérivés. La BRI publie une liste de produits
dérivés en cours deux fois par an. Son dernier rapport peut
être trouvé ici : http://www.bis.org/statistics/otcder/dt1920a.pdf. Il révèle que la
valeur notionnelle totale des produits dérivés a
augmenté de 106.000 milliards de dollars en un semestre, pour passer
de 601 trillions de dollars en décembre 2010 à 707 trillions de
dollars en juin 2011. La quasi-totalité de cette augmentation est
liée à des dérivés de taux
d’intérêt qui ont désormais une valeur notionnelle
de 553 trillions de dollars, soit 78% du total.
Comme nous l’avons découvert en 2008, les produits
dérivés sont bénins jusqu’à
l’apparition de pertes. Une fois que des pertes découlent de
défauts d’obligations de crédit, alors tous les jeux sont
ouverts pour la crise financière globale. Les dérivés de
taux d’intérêt protègent les banques contre
l’augmentation des taux d’intérêts. La plupart des
banques empruntent mais possèdent également des bilans de
prêts à taux fixes pour de longues périodes. Ainsi, une
augmentation considérable des taux d’intérêts
pourrait déclencher l’exigibilité de ces produits
dérivés.
Aujourd’hui, les taux semblent être bloqués autour
de 0% aux Etats-Unis, mais ce n’est pas le cas de l’Europe. Les
Européens sont en train d’apprendre que les taux augmentent
lorsque les investisseurs s’inquiètent de la capacité de
remboursement de leurs emprunteurs. En allant plus loin dans notre lecture
des statistiques de la BRI (http://www.bis.org/statistics/otcder/dt21a21.pdf),
nous découvrons que l’équivalent de 219 trillions de
dollars de dérivés de taux d’intérêts est
contracté en euros, et que les 170 trillions restants sont
contractés en dollars.
Si seulement 10% de ces dérivés de taux
d’intérêts indiqués en euros entraînaient des
pertes, alors le système bancaire mondial perdrait 22 trillions de
dollars. C’est assez pour que le système bancaire mondial sombre
dans la banqueroute, ce que nos politiciens ne pourraient tolérer.
Quelles seraient les conséquences d’un plan de sauvetage de 22
trillions de dollars pour les marchés financiers ? Quelles en
seraient les conséquences sur le prix de l’or ?
Si ce ne sont pas les taux d'’intérêts, ce sont 64
trillions de dollars de dérivés de devises
étrangères et ‘quelques’ 32 trillions de dollars de
swaps de défauts de crédit qui seront à l’origine
de cet effet de surprise de type ‘cygne noir’.
Alf Field
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