|
Il peut paraitre contra-intuitif
de penser que les gouvernements auront bientôt besoin que les prix de
l’or et de l’argent soient très élevés, dans la mesure où ils ont mis
en œuvre tout ce qui était en leur pouvoir ces dernières
années pour maintenir leurs prix à des niveaux très bas.
Toutefois, bien que nous ayons
jusqu’ici assisté à onze années
consécutives d’augmentation du prix de l’or, la hausse a
été progressive, mesurée et maintenue à des
niveaux qui rendent les marchés actions volatils en comparaison. Les gouvernements ont utilisé
tous les moyens en leur pouvoir, les Banques d’or (bullion
banks), - qui sont en fait leurs agents-, leurs banques centrales et leur
bureaucratie afin de limiter autant que possible la hausse du prix des
métaux précieux et empêcher l’or – la seule
monnaie réelle qui soit – d’attirer l’attention sur
la dépréciation de leurs propres monnaies et sur leurs dettes
souveraines hors de contrôle.
Après avoir
passé des années à vendre leur or, les banques centrales
sont récemment devenues des acheteuses nettes. En 2011, les banques
centrales ont acheté 430 tonnes d’or, soit cinq fois plus
qu’en 2010. Cela représente le plus important tonnage d’or
acheté par les banques centrales depuis 1964. Cette demande provient
en grande partie des banques centrales des marchés émergeants
du Mexique, de Russie, de Turquie, de Corée du Sud, et, bien entendu,
de la Chine et de l’Inde.
Pourquoi les gouvernements
sont-ils soudainement devenus acheteurs d’or ? Les raisons
suivantes peuvent venir à l’esprit :
- L’or représente
l’unique monnaie réelle dans un monde où la monnaie
papier n’a d’autre valeur que la confiance de ses
utilisateurs,
- Les gouvernements auraient perdu
la foi dans leur propre système,
- Les gouvernements se
prépareraient à ce que leur monnaie perde de sa valeur
plus rapidement qu’ils n’arrivent à en créer
digitalement.
Les nations
ont décidé de s’engager dans une course à la
dépréciation monétaire.
Les devises de tous les pays
du monde, et particulièrement les plus importantes, sont constamment
et délibérément dépréciées les unes
par rapport aux autres. Les gouvernements n’admettront jamais que
c’est leur choix délibéré afin de promouvoir leurs
industries à l’exportation, dans la mesure où la
réaction qu’auraient les électeurs à
l’annonce d’un tel aveu aurait des conséquences politiques
des désagréables.
Mais plus le temps passe, plus
les besoins financiers des gouvernements augmentent, ne serait
ce que du fait de leurs engagements en matière de retraites, de
sécurité sociale ou plus simplement de refinancement de leur
dette sans cesse croissante. Et il n’y a pas de meilleur moyen de
rembourser ses dettes que de déprécier sa monnaie et de
rembourser en monnaie de singe.
La répression
financière est un mécanisme de politique publique ayant
été créé afin de permettre la prise en charge les
dettes nationales après la seconde guerre mondiale. Elle vise tout
simplement à maintenir les taux d’intérêts
inférieurs au taux d’inflation réel. Gérée
correctement, elle permet la dévaluation inexorable et imperceptible
d’une devise. Une fois mise en place par les gouvernements et leurs
banques centrales, elle permet aux gouvernements de payer leurs promesses et
obligations par le biais de la dévaluation monétaire.
Grâce à
l’inflation du prix des actifs, les gens peuvent même aller
jusqu’à penser qu’ils deviennent de plus en plus riches
à mesure que la valeur nominale de leurs actifs augmente. En
réalité, c’est une forme de taxation et de confiscation
invisible aux yeux de la plupart.
Si vous y ajoutez des méthodes ésotériques pour calculer
les statistiques comme les
ajustements saisonniers, l’inflation ‘sous-jacente’,
les ajustements hédoniques et la substitution de produits dans les
indices d’inflation ou de PIB, personne ne sera en mesure d’avoir
des chiffres un tant soit peu réels.
Une
nouvelle monnaie de réserve internationale est dans les tuyaux
Le dollar est en train de perdre son statut de devise de
référence pour les échanges internationaux de biens et
services. C’est un phénomène qui se développe de
jour en jour, avec la mise en place d’accords bilatéraux
toujours plus nombreux entre partenaires désireux d’utiliser
autre chose que le dollar pour réaliser leurs transactions, que ce
soit pour des raisons aussi bien politiques ou financières. Les évènements suivants
arriveront dans très peu de temps :
- Le dollar sera remplacé par
un nouvel ensemble de devises, incluant probablement des droits de
tirages spéciaux du FMI.
- L’or sera un
élément de cet ensemble de devises, dans la mesure
où l’or représente l’unique monnaie rééle dans un univers de papier. Les
nations membres de cette nouvelle association monétaire ne
désireront pas mettre en place un réel étalon or,
mais simplement le faire apparaître pour des raisons de
crédibilité,
- La nouvelle monnaie de
réserve globale ne sera pas Américaine, ce qui sera une
importante victoire aux yeux des pays émergents qui n’auront
plus à se soumettre aux dictats des Etats-Unis,
- Avantage supplémentaire,
une devise globale utilisée pour les échanges
internationaux et dirigée par un comité de nations diluera
toute responsabilité, ce qui enchantera bureaucrates et
politiques,
- Toutes les nations conserveront
leur propre devise pour ce qui touche à leurs prix et
transactions internes. Les politiques fiscales et monétaires
nationales seront maintenues en place, ce qui permettra aux nations
individuelles d’échapper à des contraintes du type
de celles auxquelles font actuellement face la Grèce et
l’Italie,
- Les taux
d’intérêt augmenteront par rapport à leurs
niveaux actuels - maintenus très faibles par le biais d’un
recours à la manipulation de marché – le
marché commençant à s’inquiéter du
risque souverain,
- La nomination de boucs
émissaires par les hommes politiques deviendra un moyen de
justifier l’augmentation des taxes, la dépréciation
des monnaies, l’inflation des prix et la faible croissance
économique responsables de la diminution du niveau de vie de la
population. Les citoyens confus se verront inondés de multiples
raisons de voir leur situation de détériorer toujours
plus.
Un prix de
l’or élevé permettra de dévaluer significativement
les devises nationales
Une grande majorité des
gouvernements désirent dévaluer leur devise par rapport
à celles des autres nations dans le but de protéger leur
compétitivité sur les marchés internationaux. Ils
désirent également maintenir une devise peu chère afin
de pouvoir tenir leurs promesses d’amélioration des services de
santé faite à leurs citoyens et de pouvoir payer leurs
obligations. Affaiblir une devise rend le remboursement d’une dette
bien plus aisé, dans la mesure où la dépréciation
d’une devise confère à une dette une valeur moindre que lorsque
cette dernière a été contractée.
Un prix de l’or toujours
plus élevé permettra, en termes relatifs, à la
dévaluation des devises papier nationales. Cela permettra encore une
fois aux gouvernements de pointer des doigts accusateurs plutôt que d’assumer
leurs responsabilités et de faire face aux conséquences de
leurs décisions en matière financière.
Un prix de
l’or élevé deviendra la politique publique
privilégiée
Les nations ayant
accumulé de l’or occuperont une position
privilégiée. C’est la raison pour laquelle des nations
telles que la Chine, l’Inde et la Russie, ainsi que de nombreux autres
pays émergents, s’empressent d’acquérir autant
d’or qu’elles le peuvent aux prix actuels encore très bas.
Vers
l’apparition d’une taxe sur l’or
Les investisseurs
institutionnels et les particuliers s’enrichiront
considérablement avec la hausse de l’or. Des plus values
considérables seront réalisées lorsque l’or
dépassera les 5.000, 10.000 et 15.000 dollars par once.
Il parait peu probable que les
nations surendettées dont les citoyens voient leur pouvoir
d’achat décliner au jour le jour, se contenteront
d’observer ces investisseurs profiter de leurs profits. Il suffit
d’écouter pour déjà entendre les appels
démagogiques en faveur d’une taxe sur l’or qui puisse leur
permettre de confisquer ces gains au nom de la « justice et de
l’équité ». Ceux qui possèdent de
l’or doivent se préparer à prendre des mesures qui
puissent leur permettre d’échapper à ce type
d’éventualité.
Arnold Bock
|
|