Aujourd’hui,
les banquiers centraux, mandarins du capitalisme, sont plongés dans le
plus profond désarroi. Leurs tentatives de contenir la crise
capitaliste actuelle ressemblent de plus en plus aux tactiques d’une
armée en retraite. Tout comme les aventures Moscovites respectives de
Napoléon et d’Hitler, la crise économique du XIXe
siècle apporte avec elle la fin du règne spectaculaire des
banquiers centraux aux commandes du pouvoir et de la richesse.
L’endettement
des autres comme moyen d’accumuler de la richesse prend fin lorsque les
pays endettés n’ont plus les moyens de rembourser ce
qu’ils doivent. Les écritures ésotériques de la
seconde génération d’économistes de
l’Université de Chicago ne pourront jamais parvenir à
couvrir ce fait de base : lorsque les pays endettés
n’auront plus de sous, leurs créditeurs n’en auront plus
non plus.
La
création par les banquiers de dettes et de crédits grâce
à une monnaie papier en partie soutenue par l’or a permis
à l’Ouest d’accroître son pouvoir
géopolitique et sa richesse à très grande échelle.
Cette ère est désormais terminée.
Elle a pris
fin lorsque la convertibilité du dollar en or fut abandonnée en
1971, alors que le coût relatif à la présence militaire
des Etats-Unis aux quatre coins du monde outrepassait grandement la
capacité des Etats-Unis à rembourser sous forme d’or le
papier qu’ils avaient émis.
Que se
serait-il passé si quelqu’un avait retiré la punaise
tenant la toile du commerce international après que la
convertibilité du dollar en or ait été
abandonnée ? Le dollar était auparavant lié
à l’or, et toutes les autres devises étaient liées
au dollar. Tout se passait alors parfaitement bien. Ce n’est plus le
cas aujourd’hui. Une fois que la punaise liant l’or au papier
monnaie fut retirée, la situation fut bouleversée.
L’équilibre commercial international commença à
subir des secousses de plus en plus fortes. Aujourd’hui, notre plus
grande peur est que nous finissions par chavirer complètement.
Section 1,
sujet 3, How to Survive the Crisis and Prosper in the Process,
Schoon, 2007
La
fragilité actuelle de l’euro, devise fiduciaire
créée dans une tentative manquée de l’Europe
d’entrer en compétition avec/de remplacer un dollar de plus en
plus instable, n’est qu’un indicateur supplémentaire du
naufrage imminent.
Après
que les Etats-Unis aient mis fin à la convertibilité du dollar
en or en 1971, le prix de l’or passa de 35 à 850 dollars
l’once en l’espace de 9 ans, augmentant donc de 2500% sur la
période, rendant quasi-insignifiante la dernière plus
importante hausse de valeur du Dow (depuis 777 en 1983 à 11722 en
janvier 2000, soit 1400% sur 17 ans).
Au vu de cette
ascension spectaculaire du prix de l’or, les banquiers centraux
décidèrent que le prix de l’or se devait
d’être ‘contrôlé’. En effet, un prix de
l’or en hausse indiquait que quelque chose ne tournait pas rond avec la
monnaie fiduciaire des banquiers, un signal que les banquiers étaient
bien loin de vouloir envoyer, et qu’ils ont incessamment tenté
de couvrir tout au long de ces 40 dernières années.
Les banquiers centraux contrôlent
le prix de l’or
Sachez que les
banquiers centraux n’ont jamais travaillé très dur pour
camoufler la demande d’or réelle et le prix de l’or. En
lieu et place de travail, ils ont déguisé la demande d’or
par des jeux de fumée et de miroirs, astuces communes aux escrocs en
général, et aux banquiers centraux en particulier.
Afin de
supprimer le prix de l’or, les banquiers centraux ont fournis aux
marchés les lingots d’or appartenant aux nations qu’ils
représentaient, supprimant ainsi le prix de l’or grâce
à un excès de disponibilité. Cet artifice fut
découvert par Frank AJ Veneroso, un
extraordinaire analyste financier (voir http://www.venerosoassociates.com/).
Selon Veneroso, depuis les années 1980, les ventes
d’or des banques centrales ont représenté une part
importante des quantités totales d’or vendu. Veneroso
estime qu’en 1990, 21,5% des quantités d’or vendues sur
l’année provenaient des coffres des banques centrales. En 2000,
les ventes d’or des banques centrales auraient représenté
plus d’un tiers (34,6%) des quantités totales d’or vendu.
Vous pourrez
trouver la position de Veneroso quant à la
manipulation du marché de l’or sous ce
lien.
Les centaines
de tonnes d’or provenant des banques centrales et ayant ainsi
inondé les marchés sont à l’origine du
déclin du prix de l’or enregistré entre 1980 et 2001.
Cependant, ce que nous pouvons remarquer, c’est que malgré les
importantes quantités d’or disponibles sur les marchés,
le prix de l’or a recommencé à grimper en 2001.
Le point de retournement
Le point de
retournement est apparu en 1999, et a été marqué par un
évènement relativement peu connu et équivalent à
trahison financière. Voici ce que j’écrivais à ce
sujet en mars 2009 :
En 1999, il fut dit que la banque
d’investissements Goldman Sachs avait une position à
découvert de 1000 tonnes sur l’or. Selon Goldman, le prix de
l’or allait continuer de chuter, lui permettant ainsi de tirer profit
de sa position à découvert.
Du fait des manipulations des banques
centrales, le prix de l’or a fluctué inversement aux actions
durant plus de 20 ans, permettant aux banquiers d’amasser des profits
sur le principe que l’or continuerait sur une pente descendante.
En revanche, et à la plus grande
surprise de Goldman Sachs et des banquiers centraux, en 1999, le prix de
l’or cessa de chuter. Parce que la position à découvert
de Goldman Sachs était si importante, la banque aurait pu subir des
pertes catastrophiques.
C’est alors que le chancelier
Britannique de l’époque, Gordon Brown, annonça le 8 mai
1999 la vente par l’Angleterre de 50% de ses réserves
d’or, soit 415 tonnes du métal le plus précieux qui soit,
à un prix extrêmement bas.
Cette décision permit de sauver
Goldman Sachs du désastre et d’assurer le futur politique de
Gordon Brown. Goldman Sachs existe encore aujourd’hui, et Gordon Brown devint
plus tard Premier Ministre – ce qui prouve que la fortune vient à
ceux qui prennent le parti des plus puissants (que le résultat ait
valu ou non 415 tonnes d’or reste cependant questionnable).
Vendre
l’or d’une nation pour sauver un système bancaire parasite
est désormais chose commune. Aujourd’hui, le système
bancaire ne cesse de s’effondrer, et le prix de l’or semble ne
jamais cesser de grimper. Depuis la vente de l'or Anglais par Gordon Brown,
le prix de l’or a été multiplié par plus de cinq
fois l’once, et ce malgré les centaines de tonnes de métal
ayant été vendues par les banques centrales dans leur tentative
de prévenir cette inexorable tendance à la hausse. [Au 28 aout 2012, le prix de l’or est de 1.662
dollars].
A
suivre…
Darryl Robert Schoon