Vous
savez certainement que la possession d’or a été rendue
illégale aux Etats-Unis le premier mai 1933. Ce que l’on ne vous
dit pas, c’est que les citoyens Américains, selon la loi 6102,
étaient autorisés à détenir jusqu’à
100 dollars sous forme de pièces d’or (soit un peu plus de cinq
onces d’or). Aujourd’hui, la valeur de ces pièces serait d’un
peu moins de 8400 dollars. Cette loi permettait aux citoyens de conserver une
partie de leur or, dans le même temps que la possession d’or
réelle était abolie. Afin de pouvoir comprendre pleinement
l’attitude des gouvernements envers l’or en temps de crise,
jetons un œil sur le paragraphe ci-dessous :
Le
Congrès pourrait aisément révoquer à nouveau ce
privilège. A dire vrai, tout au long de ce dernier siècle, le
gouvernement des Etats-Unis n’a jamais officiellement reconnu le droit
des particulier à posséder de l’or. Le Trading with the Enemy Act, invoqué par
le président Roosevelt en 1933 afin de restreindre les transactions en
or entre particuliers, est aujourd’hui toujours de rigueur. Bien que la
propriété privée d’or ait été rendue
légale aux Etats-Unis le 15 août 1974, le président
possède encore le droit de confisquer l’or de ses citoyens. Le
président des Etats-Unis a la possibilité, grâce à
l’Emergency Banking Act,
‘d’examiner, de réguler et de prohiber…
l’importation, l’exportation, la propriété et la
fonte d’or’ en cas d’urgence. Il est très peu
probable que les tribunaux ou le Congrès parviennent à défendre
le fait que la confiscation de l’or ne soit pas implicite à
l’Emergency Banking Act
si une crise fiduciaire ou fiscale forçait à nouveau le
président à nationaliser l’or de ses citoyens.
Le privilège, et non le droit, pour les citoyens Américains de
posséder de l’or, a été restauré le 15
août 1974 (et non en 1971, lorsque Nixon décidait de faire
flotter le dollar par rapport à l’or et d’empêcher
les banques centrales de convertir leurs dollars en or). Il est important de
bien comprendre l’importance de l’or aux yeux du gouvernement, et
que le droit de confiscation puisse ne pas se restreindre aux individus et
institutions, mais à un ou plusieurs nations.
Les Etats-Unis ou la
Grande-Bretagne sont-ils en mesure de confisquer l’or d’autres
nations ?
Ces
quelques derniers mois, nous avons vu le Venezuela rapatrier ses
réserves d’or depuis les Etats-Unis, le Canada et la
Grande-Bretagne. Pourquoi ? Avant de répondre à cette
question, sachez qu’une grande majorité des réserves
d’or des banques centrales du monde se situe dans les coffres des
banques centrales Américaine et Anglaise. Ces réserves sont
détenues dans des coffres non-alloués, et aucune barre
d’or n’est attribuée à un propriétaire
particulier. Cet or permet aux banques de mener de nombreuses
opérations de prêts, ce qui est la raison pour laquelle de
nombreux journalistes tentent aujourd’hui d’attirer
l’attention sur la sécurité des réserves
d’or nationales. La question que l’on entend le plus
fréquemment est la suivante : ‘Cet or est-il toujours
où il est supposé être ?’.
Si
cet or ne se trouvait plus dans les coffres des banques centrales des Etats-Unis
et d’Angleterre, alors les quantités d’or qui
représentent les réserves de chaque nation ne seraient plus
qu’une fumisterie. Si une telle chose venait à être
découverte, nous assisterions à une fureur pire encore que
celle qu’a essuyé le monde financier
lorsque la Grande-Bretagne avait décidé d’émettre
bien plus de billets de banque que les quantités d’or
qu’elle possédait réellement.
Aujourd’hui,
lorsqu’une nation réalise qu’elle devient impopulaire en
Occident, elle s’inquiète de la sécurité de ses
actifs placés à l’étranger, et les pense
vulnérables à une éventuelle saisie. Les avions d’une
compagnie aérienne ne pouvant plus payer ses factures de
pétrole finissent par faire l’objet d’une saisie. De la
même manière, l’Iran a découvert qu’il était
préférable qu’il concentre son or à l’intérieur
de ses frontières. Le Venezuela a lui aussi réalisé
qu’il ne pourrait mettre fin à une saisie de ses actifs
placés à l’étranger si une telle situation venait
à se présenter. La Grèce, dans le cadre de son plan de
sauvetage, a été forcée de mettre ses 111 tonnes
d’or à gage afin de garantir le remboursement de sa dette.
Les
gouvernements sont tout aussi vulnérables que les individus. Les intérêts du gouvernement
prennent toujours le dessus sur les intérêts particuliers.
Plus important encore, les intérêts du gouvernement
auprès duquel sont placées les réserves d’or
étrangères ont toujours le dessus sur les intérêts
des nations auxquelles elles appartiennent, comme nous avons pu le voir avec
le cas de l’Iran puis de la Grèce.
Le cas de l’Allemagne
Avec
la crise de la zone Euro et les opérations ayant été
entreprises en vue de la résoudre – dont des politiques
d’impression monétaire phénoménales -, les risques
auxquels sont désormais exposés les bilans de l’Allemagne
(ainsi que ceux d’autres pays membres de la zone Euro et de la BCE
elle-même) sont tels que l’inquiétude du gouvernement se
développe parallèlement aux risques pesant sur les bilans de la
Bundesbank. Ces inquiétudes déteignent peu à peu sur le
public Allemand et la Bundesbank elle-même. L’Allemagne
possède la deuxième réserve d’or la plus
importante du monde, avec 3396,3 tonnes. En une telle conjoncture, il est
nécessaire de se poser la question de savoir où se situe
l’or de l’Allemagne, et s’il est bel et bien présent
dans les coffres des banques centrales des Etats-Unis et de Grande-Bretagne.
Cet or a-t-il été prêté par la banque
d’Angleterre et la Réserve Fédérale ? Fait-il
partie d’une réserve plus large d’or non
alloué ?
Il
n’est pas surprenant qu’aujourd’hui, des questions
commencent à être posées.
Des risques toujours plus
importants pour les membres de la zone Euro
Le
système banquier central de la zone Euro s’est trouvé
fortement déséquilibré après que les bilans de la
BCE aient atteint 3,02 trillions d’euros le mois dernier - une somme
31% plus élevée que l’ensemble de l’économie
Allemande -, et ce après une troisième vague de prêts sur
trois ans. Les deux premières vagues de prêts,
s’élevant à 1.201 milliards d’euros (489+712)
prouvent que les bilans de la BCE ont augmenté de 50% au cours de ces
quelques derniers mois !
Si la zone Euro venait à s’effondrer, les
pertes de la Bundesbank pourraient s’élever à plus
d’un demi trillion d’euros, soit plus d’une fois et demi le
budget annuel du pays. Si une telle chose venait à se produire, les
réserves d’or de l’Allemagne seraient nécessaires
au support de sa devise, soit en tant que collatéral, soit en tant
qu’outil de désendettement. L’Allemagne aurait-elle
commencé à se rappeler les années 1919-1923 ? Son
or sera nécessaire au soutien d’un nouvel euro, ou à un
retour vers son ancienne devise, le Deustch Mark.
Les
législateurs Allemands veulent savoir où se trouve l’or
de leur pays.
Il
est dit que 60% des réserves d’or de l’Allemagnes soient
stockées en dehors de frontières du pays, dont une grande
partie auprès de la Réserve Fédérale de New York.
Si c’est effectivement le cas, il est nécessaire de se demander,
dans le cadre des swaps effectués entre la Fed et la BCE, si cet or a
également fait l’objet de swaps, ou s’il a
été utilisé comme collatéral.
Le
public fait aujourd’hui pression sur le gouvernement afin qu’il
rapatrie ses réserves d’or. Si l’Allemagne
réclamait le retour de son or, pourrait-elle l’obtenir, ou
découvrirait-elle qu’il a depuis longtemps fait l’objet de
swaps ? Si l’Allemagne rapatriait son or, de nombreux pays et
banques centrales suivraient son exemple, ce qui rendrait possible une
maximisation de l’utilisation des réserves d’or afin de résoudre
toute forme de crise monétaire ou systémique.
Nous
venons d’étudier le cas de l’Allemagne, mais les
mêmes questions pourraient être soulevées en France, en
Italie, ou dans de nombreux autres pays de la zone Euro. Et qu’en
est-il de la BCE ?
Réserves
d'or mondiales - chiffres officiels. Cliquez ici pour
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