L’approfondissement
des liens commerciaux entre l’Europe et l’Amérique du Nord
est essentiel étant donnée la crise économique que les
deux continents traversent actuellement.
La
création d’un espace transatlantique de libre-échange est
un but ambitieux. Mais sa réalisation permettrait de promouvoir
croissance économique et emploi des deux côtés de
l’océan.
L’Union
Européenne (UE) et les États-Unis d’Amérique (EUA)
pourraient se saisir du dossier et ainsi réamorcer la
libéralisation des échanges commerciaux mondiaux en supprimant
tous les obstacles au mouvement des marchandises, des services et des
investissements.
Abolition des droits
de douane sur le commerce des marchandises
Dans
un premier temps, les droits de douane sur le commerce de
marchandises devraient être éliminés.
L’augmentation des échanges commerciaux provoquée par
cette libéralisation bilatérale donnerait un nouveau souffle
à la croissance et à l’emploi et pourrait inciter
d’autres pays à se joindre à eux.
A
l’heure actuelle, l’UE applique des droits
de douane particulièrement élevés sur certains produits comme le tabac et les cigarettes (98%), les textiles, vêtements et
accessoires (10-13%), les produits laitiers (12%),
les légumes, le sucre, le coton, les chaussures, le
cuir et
de la céramique (7-8%).
Les
EUA, eux, font subir de hauts
droits de douane a l’importation de tabac et de cigarettes (41%), de sucre et de
confiseries (31%), de viande (30%), de produits laitiers, boissons
et légumes (22-23%), de poissons et préparations à base de viande (19%), de textiles,
vêtements et accessoires , de préparations à
base de céréales et farine (15-16%), de cacao et chocolat (13%), de fourrures, chaussures et produits oléagineux (12%).
On
le voit, l’essentiel des droits de douane élevés
s’appliquent aux produits agricoles et alimentaires. Pour le reste des
marchandises, les droits de douanes s’élèvent à 7%
environ. Cela fait dire à certains analystes que les tarifs douaniers
ne représentent plus un obstacle important au commerce. C’est
inexact.
I, Car
En effet, une partie importante du commerce
transatlantique concerne des échanges intra-entreprises et des biens
intermédiaires. Même de faibles droits de
douane peuvent avoir un impact
très négatif sur la production et la consommation.
L'intégration commerciale transatlantique est illustrée par la
provenance des différents composants d’une voiture comme la
Volvo S40. L’enlacement des origines rappelle la nouvelle I, Pencil de
Leonard E. Read et son
adaptation en vidéo par Milton Friedman.
Source :
Supplier Business
La chaine
d’approvisionnement d’une grande partie des entreprises
européennes et américaines dépend de l’importation
de biens intermédiaires (chimiques, plastiques, etc.) et l’effet
cumulé de nombreux droits de douanes, même faibles, finit par constituer un obstacle
significatif au commerce.
En
augmentant les coûts de production, ces droits de douane
réduisent donc la compétitivité des entreprises qui
utilisent des marchandises importées pour les assembler et
réexporter les produits finis. Abolir ces droits de douane serait un
moyen concret de venir en aide aux petites entreprises qui ont de faibles
marges bénéficiaires et aux grandes entreprises qui ont des chaînes
d'approvisionnement étendues.
Selon
une étude récente disponible
gratuitement ici, l'élimination des droits de douane
transatlantiques permettrait d’augmenter le PIB de l’UE de 0,3
à 0,5 point (soit une création de richesse de 58 à 86
milliards de dollars) et celui des EUA de 1 à 1,3 points (soit une
création de richesse de 59 à 82 milliards de dollars).
Le début
d’un cercle vertueux ?
Afin
d’éviter le
phénomène du passager clandestin, un principe raisonnable
de tout accord bilatéral de libre-échange entre les EUA et
l’UE devrait être que tout autre pays est libre d’adhérer
à cet espace sous réserve qu’il en respecte les
conditions. De cette façon, un accord bilatéral entre l'UE et
les EUA est susceptible de créer un regain d'intérêt de
la part d'autres pays pour la libéralisation du commerce mondial.
Bloquer
la libéralisation du commerce est une chose, ne pas faire partie du
plus grand espace de libre-échange de l’histoire entre les deux
plus grandes économies mondiales en est une autre. Le risque de perdre
des parts de marché futurs en Europe et aux EUA est susceptible
d'être suffisant pour convaincre certains pays développés
dont l'économie est tournée vers l'exportation.
|