Un
homme mange une pomme et boit un litre de Vodka.
Le
lendemain, sa tête tourne, et son ventre remonte.
Une
semaine après, il mange une pomme, et boit un litre de Whisky.
Le
lendemain, sa tête tourne, et son ventre se retourne.
Observateur,
l'homme constate : Les pommes, ça rend malade.
C'est
malheureusement la même logique d'alcoolique qui inspire bon nombre
d'économistes et de dirigeants politiques de droite comme de gauche.
D'un coté, ceux qui pensent que si la
relance échoue, c'est parce que les plans ont été trop
timides, et qu'il en faudrait plus pour profiter de son efficacité.
D'autres, plus doctement, accusent 1973. Malheureusement, le nez sur 73, ils
oublient 71, et retiennent de cette date tout sauf ce qui nous a
effectivement plongé dans la crise.
L'explication
est séduisante. La somme des taux d'intérêts
cumulés depuis 1973 équivaut au montant de la dette
française. La France
aurait ainsi été "livrée au marché
privé du crédit".
En
réalité, le drame qui secoue nos économies est
l'existence même de cette dette, et non de savoir à quel taux
d'intérêt ou par qui elle a été achetée.
Pourtant,
une boite de Pandore a bien été ouverte au début des
années 70. C'est
celle de la fin de la convertibilité en or, qui a balayé tous
les freins à la création monétaire qui avait pourtant
à cette époque déjà atteint des niveaux
très élevés.
Taux zéro à
la Banque de
France ?
L'argument
qui consiste à dire que la situation aurait été
différente si la
Banque de France avait financé les déficits
de l’État français à taux zéro revient
à penser que l’État se serait moins endetté dans
des conditions d'argent gratuit. Une logique assez baroque, qui n'a
d'ailleurs sans surprise pas été celle des États
européens voyant leurs taux d’intérêts baisser en
entrant dans la zone Euro.
En
réalité, l'argent cher dissuade, et l'argent gratuit (ou
presque) est une tentation irrésistible, qui a fait glisser les
États européens dans le surendettement. Comme le prix d'un
produit est sur le marché le révélateur de l'offre et de
la demande, le prix de l'argent est dans le marché du crédit le
meilleur indicateur et la meilleure garantie de l'allocation des capitaux.
Vouloir
refuser le prix de l'argent, c'est priver l'économie de cette garantie,
et laisser la porte ouverte à la création de toutes les bulles
qui un jour ou l'autre, finiront par exploser. Les faits confirment
d'ailleurs régulièrement cette réalité, finissant
finalement par faire penser aux mêmes économistes du déni
qu'il s'agirait d'une mystérieuse fatalité de "cycles
économiques".
L’autre
effet inéluctable de la création monétaire étant évidement l’inflation, qui reflète la
monétisation de la dette, et qui conduit invariablement à une
augmentation galopante des prix (qui n’est que la conséquence
mécanique de la dépréciation de la monnaie).
Persister
dans le diagnostic inverse qui voudrait que la crise soit le résultat
d’un prix trop élevé de l’argent, et qu’il
faudrait aujourd’hui faciliter les conditions d’endettement des
États donne raison à Bossuet, quand il dit que "Dieu se
rit des créatures qui déplorent les effets dont elles
chérissent les causes".
L'urgence
n'est pas de faciliter l'hémorragie financière mais bien de
redonner à l'argent sa valeur et son prix, sans quoi, à force
de rire, Dieu finira par pleurer.
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