Un de mes amis m’a
récemment posé cette question : « Les positions
à découvert sur l’or des intervenants financiers agents
des banques centrales sont si importantes qu’elles peuvent faire chuter
le cours du marché physique grâce à de simples
transactions papier. Ils savent
pertinemment que pour eux, la bataille contre les forces du marché est
perdue d’avance, dans la mesure où la Russie, l’Inde et la
Chine n’ont aucune intention de réduire leurs acquisitions
d’or physique et de cesser de se débarrasser de leurs
obligations Américaines et de leurs dollars (bien qu’elles le
fassent à la dérobée afin d’éviter
d’effondrer les marchés).
Quel est leur objectif final,
et avec quelle stratégie ? »
A mon sens, plusieurs
solutions pourraient permettre au gouvernement américain de contourner
le problème de l’effondrement de sa monnaie par rapport à
l’or :
1) L’interdiction du droit de posséder
de l’or et confiscation de toute forme d’or physique
possédée par les citoyens des Etats-Unis. L’analyste
géopolitique Jim Rickards déclarait
récemment qu’en cas de crise, les Etats-Unis pourraient aller
jusqu’à confisquer l’or stocké auprès de la
Fed par ses alliés étrangers (à quoi servent les
amis ?). Les vendeurs à découvert n’auront donc pas
à livrer l’or qu’ils ont vendu, puisque détenir de
l’or sera devenu illégal.
2) Imposition de règlements en
monnaie fiduciaire plutôt qu’en métal physique si les
marchés à terme se trouvaient en situation de pénurie,
et ne pouvaient matériellement pas livrer ceux qui souhaiteraient
prendre livraison de leurs
métaux. Je suppose que l’ensemble des
marchés à terme en viennent à cette solution
lorsqu’un produit devient temporairement indisponible. En de telles
circonstances, les vendeurs à découvert n’ont pas
à livrer de métal physique, mais simplement à solder
leur position par un virement de monnaie fiduciaire, que le gouvernement est
bien sûr en mesure d’imprimer et de distribuer à son
gré – ce qui signifie également que cette monnaie ne
conservera pas sa valeur réelle sur le long terme. En revanche, sa
valeur nominale sera suffisante pour permettre au gouvernement de faire face
à ses obligations.
3) Une importante
réévaluation du prix de l’or par les banques centrales. A
un prix élevé par rapport à celui de toutes les autres
classes d’actifs, tout le monde voudra vendre son or au gouvernement.
Ce serait également une forme de règlement en espèces,
cette fois-ci volontaire.
Comme ces options, bien
qu’assez totalitaires, sont disponibles au
gouvernement, je ne pense pas que les banques centrales des pays Occidentaux
aient à se soucier de leurs positions à découvert sur
l’or. Je pense que leur souci premier est de maintenir la valeur de
leur devise, des obligations de leur gouvernement et de leur marché
immobilier tout en remboursant leur dette par l’inflation et
empêcher leurs citoyens de comprendre ce qu’il se passe
réellement, sans quoi le système bancaire Occidental toucherait
à sa fin.
Cela représente un
défi important, et les investisseurs devraient penser à placer
leurs actifs hors de la portée de leurs gouvernements respectifs. Le conseil que je donne le plus souvent
est d’investir le plus possible sur l’or et de partir à la
recherche d’une planète inconnue où le cacher.
Et lorsque vous l’aurez
trouvée, n’en parlez à personne.
CHRIS POWELL
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