Nous avons cru
et espéré jusqu’à la fin.
Cru que
l’on finirait par évoquer la réduction de la
dépense publique, la réglementation du travail, ou
l’explosion programmée du système de santé, et
espéré qu’au moins un des candidats porterait un projet
capable de relancer durablement la création de richesses dans notre
pays.
Mais non,
rien. Ou plutôt si, un débat surréaliste sur les normes
d’étiquetage relatives aux conditions d’abattage dans la
filière bovine et les ricochets de « qui instrumentalise le
plus » la tuerie sordide de l’islamiste algéro-toulousain.
Entendons-nous, les questions d’immigration et de laïcité
sont centrales et méritent un vrai débat démocratique ou
un référendum, mais les aborder par le post-scriptum de
l’étiquetage de la viande relève d’un assez haut
ridicule. Quant à Toulouse, les arrière-pensées
politiques, quelles qu’elles soient, sont insupportables quand elles
planent sur des cadavres encore chauds.
La
fiscalité, quant à elle, a été l’occasion
d’une superbe course à l’échalote de la taxation de
tout ce qui bouge, de l’exilé fiscal au très riche, en
passant par le numérique, les produits importés, ou les profits
des entreprises implantées à l’étranger. Pendant
ce temps, nos voisins anglais réduisent les impôts pour stimuler
la croissance et encourager l’immigration fiscale.
Mais le
silence le plus assourdissant est sans doute celui qui entoure la question de
la dépense publique.
Le
remboursement des intérêts de la dette publique est pourtant le
premier poste budgétaire de l’État depuis cette
année et il augmentera mécaniquement jusqu’à ce
que l’État arrête tout simplement d’emprunter un
centime.
Les
discussions timides sur la réduction des déficits éludent
malheureusement le problème de la dépense en se focalisant
exclusivement sur les rentrées fiscales. En réalité, la
dépense publique n’a pas cessé d’augmenter. La
stratégie de résorption des déficits repose
intégralement sur l’augmentation et la diversification des
ressources fiscales. La suppression des « niches »
n’étant pas une économie mais bel et bien un
alourdissement de l’impôt.
Cette
trajectoire qui consiste à ramener le niveau de
prélèvement à celui des dépenses va continuer
à alourdir le poids de l’État sur
l’économie, en se reportant sur les entreprises et sur les
contribuables. Il faudra alors s’attendre à voir
accélérer l’exil de l’activité et des
capitaux.
La
réponse protectionniste consistant à faire porter sur les
produits importés la baisse des charges intérieures n’est
qu’une opération de vases communicants. Il ne faut jamais
oublier que contrairement à la formule consacrée, ce
n’est pas le produit importé qui paye la taxe, mais bien le
consommateur. Les entreprises françaises subissant également
cette hausse des prix des produits importés reporteront ce coût
supplémentaire sur le prix final de leurs produits.
Il n’y a
qu’une seule trajectoire vertueuse, celle de la réduction
draconienne de la taille de l’État, qui passe par la reconsidération
de toutes ses missions et la simplification de toutes ses actions. Et ce
régime, pour être efficace, devra être accompagné
d’un assouplissement général de la règlementation
qui étouffe le marché du travail.
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