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S’il
est une chose commune à toutes les tyrannies que nous
ayons jamais pu observer, c’est qu’elles finissent
toujours par dresser des murs pour empêcher leur peuple de fuir.
C’est pourquoi il est de notre devoir de nous inquiéter de
l’Ex-PATRIOT Act, projet de loi à
l’éthique plus que douteuse ayant récemment
été introduit au Sénat. Faisant suite à de
nouvelles législations visant à extorquer toujours plus de
capital d’entre les mains des travailleurs Américains, ce projet
de loi crache au visage des contribuables dont le fardeau est pour beaucoup
déjà très lourd à porter, et foule aux pieds la
Constitution.
La
loi actuelle veut que les expatriés Américains possédant
une valeur nette de plus de deux millions de dollars soient automatiquement
accusés d’avoir vendu l’ensemble de leurs actifs et se
voient imposer une taxe punitive sur ces supposées ventes.
L’Ex-PATRIOT Act va encore plus loin que
cela, puisqu’il prévoit la mise en place d’une taxe sur
gain de capital de 30% sur l’ensemble des revenus futurs des
expatriés. En plus de prévoir la mise en place de cette taxe
additionnelle, le projet de loi garantit également à l’IRS
le droit de déterminer quels citoyens Américains se sont
expatriés pour des raisons fiscales et de les empêcher le
ré-entrer aux Etats-Unis. En plus de cela, le projet de loi viole la
Constitution, s’attaquant également à toute personne
ayant abandonné sa citoyenneté Américaine au cours de
ces dix dernières années.
Ce
projet de loi, parmi tant d’autres, aura bien entendu des effets
négatifs sur l’épargne, l’investissement et
l’entreprenariat. Il a été introduit en réponse
à des communiqués de presse au sujet de l’abandon de sa
nationalité Américaine par l’un des fondateurs de
Facebook afin d’échapper au paiement d’une taxe de
plusieurs millions de dollars. Jalousant aveuglément les entrepreneurs
à succès, les partisans du projet de loi ne semblent pas
réaliser qu’ils sont sur le point de prendre au piège de
très nombreux Américains de classe moyenne qui travaillent dur,
épargnent, investissent et bénéficient de la hausse des
prix de l’immobilier. Ces Américains pourraient parfaitement
avoir épargné deux millions de dollars avant leur passage
à la retraite, tout particulièrement si l’inflation
continuait d’accélérer. S’ils désiraient
à leur tour échapper à l’inflation
créée par la Réserve Fédérale en partant
s’installer dans des pays où la vie est moins chère,
comme de très nombreux baby-boomers le font actuellement, ils se
verraient pénalisés par le gouvernement fédéral,
et continueraient de l’être jusqu’à la fin de leur
vie, ou jusqu’à ce qu’ils ne possèdent plus un sou
aux Etats-Unis.
Malheureusement,
la simple prise en considération d’une telle loi, même
avant qu’elle ne soit ratifiée, n’a fait que rendre la
clientèle bancaire Américaine un potentiel casse-tête pour
les banques du monde entier. Elles ne désirent pas plus que les
Américains d’avoir à faire à l’IRS, et si
les comptes de leurs clients Américains devenaient le cheval de Troie
qui permette à l’IRS de mettre son nez dans leurs affaires, elles
pourraient parfaitement décider de ne plus offrir leurs services
à des Américains.
Nous
vivons sous l’emprise d’un gouvernement fédéral
ayant éviscéré les droits garantis par le Quatrième
Amendement, un gouvernement capable de détenir des citoyens
Américains pour une durée indéterminée à
la simple demande du président, ne se gênant plus pour agresser
bébés et grand-mères dans les aéroports sous
prétexte d’assurer la sécurité nationale, et
régulant jusqu’aux aspects les plus subtils de notre vie
économique. Il n’est pas surprenant que de plus en plus
d’Américains soient persuadés que leur gouvernement se
soit engagé dans une guerre ouverte contre ses propres citoyens. De
jour en jour, le nœud se resserre. Ceux qui expriment le désir de
partir doivent payer des taxes exorbitantes pour s’offrir ce
privilège, et il se pourrait qu’il devienne bientôt
impossible pour un Américain d’échapper complètement
aux tentacules de son gouvernement, et ce peu importe où il
décide de se rendre. L’Ex-PATRIOT Act
vise à contrôler les citoyens par le biais du contrôle de
leur capital. Une telle chose n’a pas sa place dans une
société libre.
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