La
liberté est constamment attaquée aujourd’hui. Le milieu
scolaire et universitaire n’est malheureusement pas étranger
à cette situation. Difficile d’être un étudiant
libéral ou libertarien en France.
Pourquoi créer
une association étudiante défendant la liberté ?
Sur
les campus et dans les écoles, l’attachement aux principes de
liberté et de responsabilité personnelles, à un État limité et moderne ainsi qu’à
une société de coopération volontaire entre tous
n’est partagé que par une
minorité de personnes.
La
majorité soutient plutôt un système politique
répressif portant atteinte aux droits des personnes. C’est la
raison pour laquelle il faut partager ce message aujourd’hui pour que
les droits fondamentaux des personnes soient respectés demain.
Il
y a trois raisons primordiales pour créer une association
étudiante visant à promouvoir ces idées.
Tout
d'abord, l'environnement étudiant est l’endroit idéal
pour atteindre les personnes intéressées par les idées
de liberté. Au fil du cursus étudiant au lycée et
à l’université, les élèves remettent en
question leurs idées préconçues. Beaucoup de
libéraux actuels le sont devenus au cours de leur vie
étudiante. Cet environnement est censé favoriser le
libre-examen.
Qui
plus est, c'est au cours de cet échange d'idées pendant la vie
étudiante que la plupart des gens forgent leurs croyances, qu’ils
garderont souvent pour le reste de leur vie. Bref, l’école et
l’université est un moment clef de notre développement
personnel.
Développer
aujourd’hui une présence affirmée des idées de
liberté dans cet
environnement est essentiel à l’acceptation de celles-ci dans le
futur. Même les étudiants qui ne seront pas convaincus seront au
moins davantage familiarisés avec celles-ci.
Le point
précédent a
souligné l’idéal de
l'université comme
un forum ouvert aux idées
et aux débats. Mais la réalité est parfois différente. Souvent les
étudiants libéraux sont tentés de
sacrifier leurs convictions pour se mouler dans la conformité portée par leurs
pairs et leurs professeurs.
Une association étudiante défendant
la liberté peut toutefois devenir une source d’inspiration, un
soutien logistique et un havre de paix pour les étudiants qui s’y
intéressent. Savoir que l’on n’est pas seul à
aspirer a une société
réellement libre peut faire toute la différence.
Enfin,
l’activisme étudiant peut vraiment faire la différence,
jusqu’à déteindre sur une génération
entière. Découvrir et épauler les étudiants
épris de liberté aujourd’hui, c’est former les
entrepreneurs, les réformateurs, les intellectuels libéraux et libertariens de demain.
Rappelons-nous
qu’avant de suivre le cours de Ludwig von
Mises, Friedrich Hayek favorisait plutôt une politique
économique interventionniste. L’activisme de Mises a permis
à Hayek de devenir celui qu’on ne présente plus. En étant
absent des campus aujourd’hui, les libéraux et libertariens se privent des Hayek de demain.
L’approche
directe
Que faire ? Deux approches sont
possibles en France.
Il est tout d’abord envisageable
de créer une association clairement libérale.
Une réunion informelle mensuelle
d’étudiants libéraux d’une même ville est
assez facilement organisable. Elle ne coute presque rien à organiser
et n’est pas chronophage. On se retrouve dans un café, un bar,
un restaurant ou dans l’appartement d’un membre pour passer un
bon moment. On élargit le nombre de membres par le bouche-à-oreille,
la distribution de flyers, la création d’un groupe sur Facebook.
On commence à voir des étudiants d’un même campus y
participer. Lors de ces réunions, des livres sont
échangés, des prospectus décrivant les séminaires
d’été de IES-Europe,
IHS, FEE, Un Monde Libre, Language of Liberty, ESFL, etc. sont distribués pour inciter à
l’engagement.
Un groupe de lecture est aussi
possible, prend plus de temps à organiser, mais est sans doute le
stade qui suit la réunion informelle. Se réunissant toutes les
deux semaines, les étudiants d’un même campus,
s’étant trouvés
lors de la réunion informelle, discutent d’un thème,
d’un article, d’un chapitre d’un livre.
L’étude théorique et l’exploration des fondements
de la liberté est nécessaire pour bâtir un groupe
intellectuellement solide.
La troisième étape
est la constitution d’une association étudiante sur un campus.
Les règlements universitaires stipulent souvent qu’il faut trois
étudiants pour la constituer. Cela nécessite que les trois
membres fondateurs potentiels se soient rencontres lors des réunions
informelles ou des groupes de lecture évoqués ci-dessus. Cette
association étudiante combine socialisation, étude mais aussi
organisation de conférences où un orateur extérieur est
invité, de débats avec les autres
associations étudiantes, projection de films, création
d’une feuille de choux, distribution de flyers, pétitions,
happenings, manifestations, constitutions de liste lors des élections étudiantes.
Les Jeunes LibDem,
le mouvement de jeunesse lié
au Parti Liberal Démocrate et l’Université
d’Automne en économie autrichienne organisée par l’IEM, 24hgold
et le groupe ESC Troyes sont les deux
institutions existantes s’adressant prioritairement aux étudiants
en France.
De nombreux think
tanks et associations non-étudiantes défendant la liberté
existent en France (IEM, IREF, iFRAP, IFP, ALEPS, Turgot, Coppet, Fondapol, etc.). Or, l'activisme
libéral étudiant a rarement été lié
à ces organisations. La jeunesse (opinions en évolution) et la
formation des étudiants (environnement intellectuel) les rendent
sensibles aux analyses des think tanks
libéraux français. Les think tanks,
eux, ont besoin de distribuer leurs publications et de convaincre les
nouvelles générations. Les étudiants pourraient
être une cible pour eux. Les think tanks pourraient
échanger avec les étudiants, leur donner des livres, des analyses
en format papier, proposer des speakers et des conférences sur les
campus, organiser des concours de rédaction sur des thèmes
libéraux avec récompenses à la clef, etc.
L’approche
indirecte
Mais il est aussi possible de
créer une association étudiante qui ne s’affiche pas comme
libérale ou libertarienne mais qui
défend certains principes-clef de liberté.
Cette approche indirecte permet
à l’étudiant libéral qui la choisit, de se battre
pour ses idées, tout en profitant de l’expérience, des
contacts, du savoir-faire d’un réseau large et expérimenté. Cela évite aussi de se mettre à dos ses professeurs et
de perdre ses amis. Cela permet surtout d’identifier parmi les
étudiants intéressés par cette association indirecte
ceux qui qui peuvent être potentiellement libéraux, de leur
prêter des livres, de leur conseiller la fréquentation de
groupes de discussion et de leur recommander des séminaires
d’été.
Liberty
in North Korea (LiNK
, une association venant en aide aux réfugiés de
Corée du Nord et dénonçant le cauchemar que ceux qui
n’ont pas fui vivent encore) propose aux étudiants de créer un chapitre dans leur
lycée ou sur leur campus. Il n’en existe pour l’instant
aucun en Europe. Des organisations similaires (comme Free Belarus Now!) existent pour la Biélorussie, la dernière
dictature d’Europe. Il y a là une énorme
opportunité pour les libéraux de prendre les devants.
Students in Free Entreprise (SIFE) est une association
mondiale où entreprises et étudiants coopèrent pour
montrer comment l’entreprenariat permet d’éradiquer la pauvreté.
L’animation de chapitre
de SIFE sur le campus d’une université en gestion ou dans une
école de commerce est la raison d’être de
l’association.
L’association
Ashoka est comparable, mettant plus
l’accent sur l’entreprenariat social, ce qui serait plus adapté dans d’autres
types d’université.
Amnesty International (militant
pour le respect de la déclaration universelle des droits de
l’homme, pour la libération des prisonniers d’opinion,
l’abolition de la torture et le respect des droits civils,
économiques et politiques) propose aux étudiants de
créer une Antenne Jeunes dans leur lycée ou sur leur campus.
L’association
Act on a dream de l’université
d’Harvard sensibilise à la déportation
d’étudiants étrangers en situation irrégulière.
L’immigration est un excellent moyen d’aborder de très
nombreux domaines ou les libéraux ont la solution aux problèmes
posés par l’État planificateur et
sécuritaire. Pourquoi ne pas ouvrir une association similaire sur
votre campus ?
Et maintenant ?
J’ai identifié plus
de 10 jeunes étudiants libéraux et libertariens,
disséminés partout en France et tentés par l’activisme. Je propose d’organiser en août 2012 un séminaire de formation intensive destinée à ceux qui seraient motivés pour créer en septembre
prochain un groupe étudiant défendant la liberté de
manière directe ou indirecte dans leur ville ou sur leur campus. La
formation, en petit comité, sur deux jours, sera assurée par
des étudiants expérimentés français et européens
(ESFL, LVSV, etc.) qui ont surmonté
les difficultés et réussi sur leur campus.
Si vous pensez qu’il faut
s’organiser pour bâtir une société plus
libre ; si vous pensez que les actions ponctuelles sont positives mais
qu’elles ne permettent pas de déployer notre message sur le long
terme ; si vous croyez que la diffusion d’une conscience
libérale passe par un patient travail d’organisation ; si
vous êtes étudiant et que vous voulez promouvoir vos
idées, je vous invite à me contacter en m’envoyant un
email à alexkorbel
at gmail point com.
C’est
souvent devant l’obstacle que l’on se révèle.
Donnons le meilleur de nous-mêmes à
défendre la meilleure des idées.
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