Je suis
tombé sur une note intitulée ‘Messrs.
Mocatta and Goldschmid’s
Circular on the Movements
of Gold and Silver during
1913’, une annexe du rapport annuel de 1913 de l’atelier royal
Britannique de frappe monétaire.
Les
investisseurs sur l’argent seront certainement intéressés
par lire cette circulaire vieille de cent ans, dans la mesure où
messieurs Mocatta et Goldschmid
ont consacré trois des quatre pages que comporte le rapport au
marché de l’argent.
Le
mois de janvier 1913 a enregistré un record du prix de l’argent
avec 29 et 3/8 pennies, après quoi le prix chutait
jusqu’à atteindre 26 et 1/16 pennies au mois de mars, ‘le
marché ayant été affaibli par les négociations
concernant une demande de prêt faite par la Chine, la guerre des
Balkans, et pour de multiples autres raisons’. Le marché
récupéra cependant au mois d’avril, après
qu’un prêt fut finalement accordé à la Chine. Un
siècle plus tard, c’est au tour de la Chine et de son
excès de réserves de devises étrangères d’accorder
des prêts.
Les
prix sont demeurés stables au cours du mois de mai, ‘mais les
importants stocks d’argent à Londres, s’élevant
à 4.200.000 livres, ont découragé les acheteurs’.
A l’époque, comme aujourd’hui, l’Inde et ses
moussons prometteuses représentaient des facteurs importants sur les
marchés des métaux précieux. En revanche, ‘bien
que les perspectives de très bonnes récoltes
représentaient alors un facteur favorable, le gouvernement Indien
semblait hésitant quant à se lancer dans l’achat de
métal’.
‘S’il
est une chose qui n’a pas changé au cours de ces cent
dernières années, ce sont les transactions des banques
centrales’, Mocatta et Goldschmid
notant que les achats de métal de l’Inde sont ‘longtemps
restés inconnus des marchés’. Ce n’est
qu’après que les 4.200.000 livres d’argent ayant
été accumulées à Londres aient été
réduites par trois livraisons de 1.000.000 livres en l’espace de
trois semaines que les marchés réalisèrent
l’ampleur des achats de l’Inde.
‘En
novembre, des rumeurs concernant des troubles financiers à Bombay
auraient fait naître un sentiment de malaise quant à la position
financière des spéculateurs haussiers sur le marché de
l’argent’. Le prix de l’argent est ensuite regrimpé
suite à la mise en place d’un syndicat financier visant à
‘soumettre les contrats à termes à une livraison immédiate’.
Je
suis certain que les investisseurs d’aujourd’hui se feraient une
joie de voir les haussiers et syndicats forcer les baissiers à couvrir
leurs positions. Le circulaire indique en effet que les comptes baissiers,
ayant représenté une menace pour les marchés pendant de
nombreuses années, se sont ensuite vus être transférés
entre des mains bien plus solides’…
Mocatta et Goldchmid
continuent leur note en abordant
les problèmes de production au Mexique et l’apparition
d’un phénomène de déport sur le marché de
l’argent au cours du mois de septembre.
Ils
achèvent leur étude par un conseil semblant traverser les
âges : ‘il est toujours difficile, sinon dangereux, de faire
part de son opinion quant à l’avenir du prix de l’argent,
et compte tenu des plus récents évènements, il en
demeurera ainsi ces quelques prochaines années’.
Ce
qu’ils ne savaient pas, c’est que sept mois plus tard, le 28
juillet 1914, le monde plongerait dans une guerre qui assomera
les marchés financiers.
Lisez
cette note ici (pdf 310kb).
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