Les moyennes intra-journalières
sont un outil capable de prouver clairement que les marchés sont manipulés.
Vous avez certainement
déjà fait l’expérience d’une situation telle
que celle-ci : soudainement, le prix de l’or ou de l’argent
tombe comme un caillou. Pour aucune raison apparente, une partie de sa valeur
disparaît en l’espace de quelques minutes. Sur les autres marchés,
des déclins de prix si rapides n’apparaissent
qu’extrêmement rarement.
D’où viennent ces brutales
chutes de prix ? Habituellement, les investisseurs font tout leur
possible pour ne pas exécuter trop d’ordres de vente à la
fois afin de ne pas affecter le marché et diminuer leur profit dans le
processus. Les participants aux marchés des métaux
précieux seraient donc plutôt maladroits. Pourtant, la raison
pour laquelle des chutes des prix apparaissent sur les métaux
précieux n’a cependant rien à voir avec de la maladresse.
En effet, certains joueurs souhaitent que leurs ventes influencent les prix.
A partir du 5 août 1993, des fluctuations de prix brutales apparurent
à un rythme régulier – depuis lors, un certain nombre
d’institutions financières est intervenue sur les marchés
au détriment des métaux précieux.
Cette intervention fut introduite sous
la direction de la Réserve Fédérale. De nombreuses
motivations se cachent derrière la suppression du prix des
métaux précieux, comme par exemple le désir de plafonner
les estimations d’inflation ou de calmer les marchés en faisant
miroiter une stabilité apparente en temps de crise. Au fil du temps,
les intérêts des banques privées qui ont des liens
commerciaux avec les banques centrales sont également devenus une
raison. Leurs manipulations de prix ont pour objectif de faire pression sur
les prix de l’or et de l’argent et d’intimider les
investisseurs jusqu’à ce qu’ils décident de se
retirer du marché. Ces chutes de prix ont été méticuleusement
analysées, du moins pour ce qui est du métal monétaire
le plus important de tous – l’or (voir www.geheime-goldpolitik.de/english).
Mais qu’en est-il donc du petit
frère de l’or, l’argent ? Tentons d’en savoir
plus en observant ce que l’on appelle des « graphiques
saisonniers intra-journaliers ». Ces graphiques sont
fondamentalement différents de ceux auxquels nous sommes
habitués. Alors que les graphiques intra-journaliers classiques
présentent les fluctuations d’un prix sur une journée,
les graphiques saisonniers intra-journaliers calculent des moyennes de prix
pour un certain nombre de jours ouvrables et les présentent sur une
même courbe d’évolution de prix. Cela permet de
déterminer aisément les évolutions horaires type. Le
graphique ci-dessous présente les moyennes intra-journalières
du prix de l’argent pour ces 11 dernières années (soit
depuis qu’ont été rendues disponibles les données
de fluctuations intra-journalières du prix de l’argent).
L’axe horizontal présente l’évolution horaire
(heure de New York), et l’axe horizontal le prix de l’argent
(indexé à 1000). Les moyennes journalières
présentées par ce graphique ont été
calculées grâce à des millions de moyennes de prix sur
une minute.
Graphique 1
De nombreuses fluctuations de prix sont
visibles autour de 7 heures du matin à New York, alors
qu’à lieu le fixing du prix de l’argent à Londres.
Ces chutes de prix sont créées par le fait que de très
nombreuses interventions sont entreprises à cette heure de la
journée. La raison première de cette accumulation est
certainement l’importance du fixing de Londres en tant que
référence sur le marché. Certains espèrent que
les chocs de prix apparaissant à ce moment précis auront un
impact plus important sur les décisions des investisseurs que
n’importe quelle autre fluctuation journalière. Un autre
déclin peut être aperçu autour de 10 heures du matin,
heure de New York. La raison à cela est la corrélation entre
les prix de l’or et de l’argent. Pour illustrer cette
idée, le graphique suivant présente l’évolution
moyenne intra-journalière du prix de l’or sur la même
période, c’est-à-dire sur ces 11 dernières
années.
Graphique 2
Nous pouvons noter une très
importante chute du prix de l'or autour de 10 heures du matin heure de New
York, au moment où a lieu le fixing du prix de l’or de
l’après-midi à Londres. C’est la raison pour
laquelle le prix de l’argent a également tendance à
chuter à cette heure-ci – les traders sur l’argent basent
souvent leurs paris sur les fluctuations du prix de l’or. Il n’en
est pas moins que toutes les chutes de prix de l’argent ne peuvent pas
être expliquées par les seules fluctuations du cours de
l’or. Les chutes principales du prix de l’argent n’ont pas
d’équivalent sur le marché de l’or. Les
fluctuations de prix apparaissant au cours du fixing du prix de
l’argent prouvent qu’il existe des mouvements intra-journaliers
sur le marché de l’argent qui sont indépendants de ceux
du marché de l’or.
Il n’en est pas moins que les
deux marchés présentent des concentrations de fluctuations de
prix qui n’ont pas nécessairement grand-chose à voir avec
l’évolution horaire. Les interventions sur les marchés ne
sont pas uniformes et changent au fil du temps. Il existe certaines années
au cours desquelles les chocs de prix se sont fait rares et d’autres
années au cours desquelles les manipulations de prix ont
été fortement corrélées avec les horaires
d’ouverture et de fermeture du marché à terme du Comex
à New York. Le graphique suivant présente la moyenne intra-journalière
du prix de l’argent pour l’année 2002 :
Graphique 3
Ce graphique indique clairement que des
fluctuations de prix à la baisse apparaissent souvent lors de
l’ouverture et de la fermeture du Comex. Les chutes de prix
apparaissant avant l’ouverture du Comex ont certainement pour objectif
d’énerver les traders dès les premières heures. Le
déclin de prix apparaissant à la fermeture du Comex est
dû à l’étalonnage concurrentiel anticipant le
prochain jour ouvrable. Les différences de ce graphique avec le
graphique 1 montre qu’il n’existe aucune course d’action
rigide, ce qui peut paraître évident pour une activité se
prolongeant d’année en année. Des chocs de prix peuvent
apparaître dès que les protagonistes en ressentent le
désir. Leurs objectifs changent avec le temps. C’est pourquoi
les chocs de prix s’accumulent parfois à l’annonce du
fixing du prix de l’argent, ou encore lors de l’ouverture et de
la fermeture du Comex. Le graphique 3 ne présente aucun déclin
apparent au moment du fixing, ce qui met en avant le fait que les
fluctuations du prix de l’argent apparaissant à l’heure du
fixing sur le graphique 1 ne sont pas liées à des raisons
techniques telles que les tendances des marchés, mais bel et bien
à des interventions.
Des interventions ont eu lieu sur les
marchés de l’or et de l’argent depuis le 5 août
1993, et ont été à l’origine d’importants
chocs de prix. Certains joueurs préfèrent attendre un moment précis
de la journée pour déclencher ces chocs de prix, les rendant
ainsi facile à détecter sur les graphiques présentant la
moyenne intra-journalière du prix de l’argent. Les chutes du
prix de l’argent ne sont pas uniquement liées aux fluctuations
du prix de l’or. La différence entre les graphiques intra-journaliers
des prix de l’or et de l’argent prouvent d’une intervention
indépendante du marché de l’or sur le prix de
l’argent.
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