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Secteur automobile, Plan Montebourg : un mal français 2ème partie

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Published : August 29th, 2012
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Nous évoquions dans un premier article les 5 premiers points du plan en sept point développé par le ministre du « redressement productif » pour sauver le secteur automobile. Nous aviosn conclu en affirmant que les investissements spécultaifs devaient être le fait d’intérêts privés désireux de courir des riosques importants en raison des profits qu’ils espèrent en retirer.

Or, de ce point de vue, le maintien du crédit d’impôt pour les dépenses de R&D est un bon sixième point du Plan Montebourg, mais précisément parce qu’il relève d’une logique différente des autres : il implique une moindre intervention du gouvernement dans l’économie (bien qu’il crée tout de même des distorsions, en raison du maintien d’autres interventions.)

On a l’habitude de dire, en France, que le marché, laissé à lui seul, est incapable de financer des projets à très long terme. Mais les capacités d’investissement des constructeurs seraient certainement bien meilleures si le gouvernement laissait les restructurations nécessaires se faire, si le coût du travail ne diminuait pas leurs taux de marge, et si le niveau de la fiscalité sur les bénéfices ne limitait pas leurs taux de rentabilité. Dans un marché libre, des projets devraient toujours être relégués à plus tard. Mais ce serait alors le signe que ceux-ci ne doivent pas, pour l’heure, être entrepris.

Le secteur automobile ne se limite pas aux constructeurs, cependant. Le Plan Montebourg prévoit ainsi une dernière aide de 450 millions d’euros aux sous-traitants.

L’argument, à nouveau, est celui de la préservation de l’emploi. Un peu partout, on entend même dire que le sauvetage du secteur automobile est une nécessité parce qu’il concerne, indirectement, 10% de la population active.

En réalité, la production automobile concerne, indirectement, 3% seulement de la population active. La confusion provient de ce que les 7% restants sont liés à l’utilisation automobile (assurances, garagistes, etc.), des emplois qui ne seraient pas affectés même si la production automobile nationale tombait à 0 et que 100% du parc français était importé.

Si l’on s’intéresse aux seuls sous-traitants, cela concerne environ 265 000 emplois. Contrairement à ce que l’on laisse souvent entendre, cependant, l’alternative n’est pas : intervenir et sauver 265 000 emplois, ou bien laissez-faire et perdre 265 000 emplois ; Mais : intervenir, avec les conséquences impossible à prévoir que cela peut avoir, ou bien laisser la restructuration se faire, avec les bénéfices qu’elle apportera forcément du fait d’une meilleure utilisation des capitaux et des ressources humaines.

D’après un rapport de 2009 de la Direction générale de la compétitivité de l’industrie et des services, le sureffectif parmi les sous-traitants et les équipementiers se monterait aujourd’hui à 45 000 emplois. En supposant que la totalité disparaisse en cas de restructuration, mais soit préservée grâce au Plan Montebourg, cela signifie qu’à elle seule, cette mesure coûtera 10 000 euros par emploi « sauvé. »

Bien entendu, les choses sont loin d’être si simples. Ainsi, rien n’assure que ces emplois, sauvés au prix d’une véritable adaptation, perdurent sur le long terme. Que l’on pense à la prime à la casse, dont les 200 millions d’euros n’ont finalement permis que de repousser l’échéance de 2 ans. De même, ces 10 000 euros par emploi devront, d’une manière ou d’une autre, être pris en charge ailleurs dans l’économie, où ils risquent bien de causer des pertes d’emplois, pourtant viables et donc véritablement productifs.

À l’inverse, la disparition d’un tel nombre d’emplois en cas de laissez-faire et de restructuration doit être comparée aux effets de déversement qui y seraient liés. Ainsi, 450 millions d’euros d’impôts pouvant être économisés, une baisse comparable de la fiscalité pourrait, par exemple, augmenter l’activité d’un autre secteur, dans lequel des producteurs français disposent d’un avantage comparatif. Les français achèteraient des véhicules dont les pièces sont fabriquées en Europe de l’Est plutôt que dans l’hexagone, mais cela leur permettrait de partir un peu plus souvent en week-end, de passer à un parfum de marque, ou quoi que ce soit d’autre. Idem, les revenus générés dans les anciens pays soviétiques pourraient augmenter encore les flux touristiques vers nos côtes, ou bien encore stimuler nos exportations de vin…

Friedrich Hayek fustigeait la « prétention de savoir » des politiciens (et de leurs conseillers économiques, d’ailleurs.) En réalité, personne ne peut savoir d’avance s’il y a bel et bien la place pour deux grand constructeurs automobiles en France, (comme l’affirme gratuitement M. Montebourg) ou non ; idem en ce qui concerne le niveau de capitalisation et les effectifs optimaux, etc. La seule manière de le savoir est de laisser faire afin de voir si ces deux producteurs parviennent à s’adapter et à survivre. Pour Hayek, c’était même la principale fonction et utilité de la liberté économique que de produire ce genre de connaissances, inaccessibles autrement.

Le Plan Montebourg, lui, part du principe qu’il faut absolument faire de la place pour deux constructeurs, et par conséquent adapter la demande à l’offre en créant un marché artificiel pour les véhicules alternatifs. Ce genre de volontarisme forcené, on en connaît pourtant les résultats.

Au total, donc, le Plan Montebourg apparaît comme une tentative coûteuse (alors même que la question des finances publiques est plus brûlante que jamais), vaine (puisqu’elle interdit le genre de réformes spontanées et efficientes liées à une restructuration), et asociale (puisqu’elle bénéficie aux plus favorisés aux dépens de la population dans son ensemble).

 

 

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Jérémie Rostan enseigne la philosophie et l'économie à San Francisco. Il est l'auteur, en plus de nombreux articles pour mises.org et le quebecois libre, de guides de lecture aux travaux de Condillac et de Carl Menger, ainsi que d'un ouvrage , Le Capitalisme et sa Philosophie, et de la preface a la reedition de l'ethique de la liberte de Rothbard (Belles Lettres)
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Pour que les constructeurs français (ou autres d'ailleurs) soient profitables, il faut les laisser monter en gamme. Il n'y a pas de profits avec les petites voitures.
Le constructeur le plus rentable (Porsche) a été à deux doigts de prendre le contrôle d'un des plus solides groupes du secteur (VW) parcequ'il a su vendre cher des autos en nombre toujours un tout petit peu insuffisant.
On nous dit que les constructeurs français sont faibles sur les marchés émergents. Il se trouve que les primo-accédants à l'automobile de ces pays là ne rêvent pas d'une citadine. Ils rêvent d'un gros moteur, dans une grosse bagnole, qui soit à l'aise sur les autoroutes qu'ils n'ont pas encore et ne craignent pas les routes défonçées qu'ils ont présentement.
Pour que les constructeurs montent en gamme, il faut que leurs clients montent avec eux, c'est évident. Et c'est là principalement que l'Etat et lui seul peut intervenir:

L'ambiance aujourd'hui sur les routes de France est telle que ceux qui peuvent se payer une routière, se contentent d'une moyenne en disant "on ne peut plus rouler". Ceux qui peuvent se payer une moyenne se contentent d'une compacte pour la même raison et ce qui pourraient acheter une citadine, se demandent s'ils ont vraiment besoin d'une voiture...
Ce sont évidemment les acheteurs français qui sont aux avant-postes. Parceque ce sont historiquement les plus gros clients et parcequ'on ne peut exporter que ce qui a du succès à domicile.

Pendant 45ans Peugeot a habilement accompagné la montée en gamme de ses clients de classe moyenne. Jusqu'à tourner le dos à sa clientèle vers 1990 et se retrouver aujourd'hui sans haut de gamme et avec son plus gros modèle qui plafonne à 1600cc!
BMW a suivi exactement la même démarche à partir des années 60 mais n'a pas faibli, soutenu par des clients domestiques fidèles, un contexte routier/légal favorable etc Aujourd'hui, pas un modèle ne fait moins de 2000cc, les profits sont là, la demande croissante à peine satisfaite.

En vivant en partie en Allemagne je me rends compte que les routes libres autorisent les rêves (réalisés ou pas) ce qui est toujours bon pour l'économie. Que le circulation rapide brûle énormément d'essence, ce qui est bon pour les taxes. Elle est un défi permanent pour la R&D. Elle rince rapidement les moteurs mal conçus, et exige un entretien parfait, ce qui est bon pour les garagistes. Les Allemands vendent leurs voitures à des pays très lents (USA) rien qu'en mettant en avant qu'elles "tiennent" sur les Autobahnen rapides et souvent encore déglinguées. Ils les conçoivent pour leur marché intérieur, les achètent majoritairent eux même, et en tirent une image tellement forte qu'ils les exportent vers des pays pour lesquels elle ne sont pas tellement adaptées. Pour l'acheteur, l'émotionnel prime encore une fois largement le rationnel. Pour les constructeurs, les milliards de bénéfices et les milliers de brevets sont eux bien rationnels.

Les gouvernements de la IVe ont délibérément tué les constructeurs de grand luxe.
Les gaullistes ont délibérément tué Facel-Vega.
L'union de la gauche a délibérément tué Simca.
De façon plus perfide et moins directe les gouvernements actuels tuent par les conditions de marché et de fiscalité qu'ils imposent, les pauvres survivants. Que la route redevienne un plaisir et une joie, que la possession d'une belle voiture soit d'avantage une fierté qu'une honte et l'avenir économique du secteur est assuré.
Entraver celui qui circule, pointer du doigt celui qui possède et simultanément les encourager à l'achat, est voué à l'échec.

Détail complémentaire: Le libre-échange est plein de qualités, quand il est réciproque! Quand je vois les gendarmes rouler en Ford, je me demande si les policiers de Detroit roulent en Citroën... Les employés municipaux de mon village utilisent une camionette construite hors UE (en Turquie). Ca n'existe dans aucun autre pays ! C'est un discrédit qui ternit l'image en interne et condamne des efforts d'exportation.
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Merci pour ce commentaire très instructif.

Les français faisaient les plus belles voitures du monde avant la guerre, et regardez ce qu'il nous reste !

J'ai rencontré un jour un des responsables de ce désastre. Un énarque à la retraite qui s'est présenté lors d'un cocktail comme l'inventeur de la TVA à 33% sur les vehicules de luxe, qui existait il y a quelques années. Sur de lui et imbu de sa personne, comme ces personnages savent l'etre. Je lui ai exprimé ma stupéfaction qu'il en soit fier dans des termes parfaitement courtois mais dont il se rappelle probablement encore, et j'espère bien lui avoir donné une autre vision de lui même.

Si je peux me permettre, peut etre pourriez vous rajouter Renault, qui faisait des voitures magnifiques (Louis Renault n'aimait pas le bas de gamme) et à qui on a imposé de faire la 4 CV au sortir de la guerre. Ce fut une réussite commerciale, mais qui détruisit la position de la marque dans le haut de gamme pour toujours.
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"Les français faisaient les plus belles voitures du monde avant la guerre"
Avec une énergie considérable malgré l'adversité, les restrictions de matières et autres, ces marques ont tenté de reprendre après guerre.
Pendant qu'il existait encore des Bugatti, Delahaye, Salmson, Talbot, Hotchkiss etc faites à la main, les ministres roulaient en Citroën en tôle emboutie. Ils instauraient la vignette (impôt très progressif) et même une taxe sur les exportations ! Ainsi le californien qui voulait une Delahaye devait payer plusieurs fois le prix d'une anglaise ou a fortiori d'une Cadilllac. Quand il ya eu des tickets d'essence en 1956, on a alloué le même volume aux 2cv et aux limousines.

Louis Renault était un créateur d'entreprise et un capitaine d'industrie. Il avait "aussi" les pieds sur terre en matière économique. Sa défiance envers les petites autos n'était pas un goût personnel mais simplement une connaissance approfondie de son secteur. Il n'y a pas de profits avec les petites voitures.

La TVA n'est plus à 33% mais elle n'est toujours pas récupérable! Sur le carburant non plus. L'amortissement est plafonné, et donc limité aux petites autos. La TVTS est lourde.
Or dans TOUS les pays, les flottes d'entreprise se composent de moins de d'importées que le reste du marché. Ne pas dissuader les voitures de service/de fonction ça favorise la production locale. Parallèlement bien sûr, plus on monte en gamme et plus on trouve des voitures d'entreprise et moins de voitures privées. Ne pas plus taxer l'auto professionnelle que les autres produites de droit commun est donc doublement profitable à l'industrie nationale.
Le gouvernement/l'assemblée est sur ce terrain le seul et unique responsable. Il ferait mieux d'agir sur ces leviers régaliens plutôt que d'inventer une nouvelle subvention, un nouveau malus ou une autre usine à gaz !
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Attention à cette idée toute faite selon laquelle les entreprises en difficulté le seront moins si on les laisse licencier à tour de bras. Attention aussi à cette déshumanisation du système par les chiffres : Ca ne détruirait que 265000 emplois. C'est honteux, un seul emploi détruit et derrière ce peut-être un drame humain : Il faut de l'argent pour vivre, faire vivre sa famille, quand on pas la chance d'être actionnaire du secteur automobile et seulement salarié. Enfin, et je suis bien placé pour le savoir, attention aux déficits arrangés pour justifier des plans sociaux, plans sociaux qui ne visent qu'à échapper à la fiscalité et organiser le turn over du personnel. Dans l'entreprise où je travaille, il y a un plan social tous les 3 ans en moyenne (je les ai tous vécus), sous prétexte de mauvais résultats, qui ne le sont que sur le bilan comptable. Car une boite en déficit chaque année depuis 12 ans, depuis son rachat par des américains en fait, aurait du fermer depuis longtemps et ne mettrait pas à chaque plan social une dizaine de millions d'euros de mesures. Toutes ces théories donc ne servent qu'a essayer de faire croire au peuple qu'il doit être sacrifié pour sauver le pauvre patron, ou l'entreprise (ça passe mieux) sinon ce sera pire. C'est bien sûr totalement faux, les grands patrons du medef et les actionnaires se portent très bien, car c'est là qu'il va, si on les laisse faire, l'argent économisé sur le dos des salariés : dans les voitures et maisons de luxe des actionnaires, des patrons de droit divin (je ne parle pas des PME et artisans)et des banquiers endetteurs d'états.
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Si on veut faire en sorte que des voitures continuent d'être produites en France, et non pas seulement du vin, des parfums et des circuits touristiques, il n'y a qu'à baisser drastiquement les charges sociales dans un premier temps, ça serait deja pas mal...

Le plan Montebourg, pas besoin de le lire pour savoir que c'est du vent, quelque chose de totalement inutile à la manière du ministre de la relance du précédent gouvernement.

Après s'emballer à dire qu'on connait les résultat du volontarisme politiques et patati et patata. Sans volontarisme politique, la plupart de nos infrastructures n'existeraient même pas. Le pays dans lequel vous vivez M. Rostan seraient toujours indien d'ailleurs, si les rois n'y avaient pas envoyés des explorateurs, des armées, des bagnards et des prostitués.

Etre libertariens, c'est bien quand les autres le sont aussi. A partir du moment où aucun pays au monde n'est libertariens, il faut savoir mettre de l'eau dans son vin. Je pense que les indiens américains avaient une philosophie de vie qui devait être proche des libertariens non ? Respect des libertés individuelless, pas de taxes, pas d'intervention étatique etc...et ils se sont faits bouffer tout cru. Aujourd'hui, Général Motor, une société qui aurait du faire faillite et être démantelée, rachete un groupe français à l'aide de fond provenant indirectement de l'imprimerie à dollars qu'est la FED.

La guerre économique M Rostan, c'est une réalité. Les US y sont d'ailleurs particulièrement agressifs. Ce n'est pas du tout libertarien, je suppose, comme attitude de leur part. Et je doute que nous puissions utiliser la philosophie libertarienne pour répondre à cette menace, même si dans le cas présent, vous ne pouvez pas être contre une baisse des charges sociales je suppose.


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"Si on veut faire en sorte que des voitures continuent d'être produites en France, et non pas seulement du vin, des parfums et des circuits touristiques, il n'y a qu'à baisser drastiquement les charges sociales "
Ce n'est pas seulement le prix bas qui va faire vendre. A celui qui veut payer moins cher, il lui suffit de descendre en gamme. Le marché est un marché de renouvellement. Mis à part en cas d'accident, on renouvelle une voiture qui marche encore, qui pourrait servir encore des années. Il s'agit bien d'avoir envie de changer et non pas d'en avoir besoin.
Et pour avoir envie il ne suffit pas d'avoir des sous ou une ligne de crédit. Il ne suffit pas d'avoir les moyens d'acheter pour passer à l'acte.

Et celui qui a vraiment envie trouve des moyens.

Le consommateur allemand par exemple met souvent plus d'argent dans sa voiture que dans son logement. C'est la course à chaque nouveau modèle pour être le premier de sa rue ou de son quartier à le conduire.
Je lisais cette semaine un article de presse comparant une voiture à 53.000€ à une autre à 21.000€ et en faisant naturellement gagner aux points la plus chère des deux.

16% des ventes de Golf se font sur son seul nom. Les acheteurs ne cherchent rien à savoir d'autre. Les efforts des autres constructeurs sur le produit le service ou le prix n'a absolument aucune importance. L'acheteur ne se renseigne même pas, son choix est définitivement arrêté plusieurs années à l'avance. Par dessus le marché, pour beaucoup "plus c'est cher plus c'est sérieux et mieux c'est". Faire une remise est un signe de faiblesse. Si le produit est bon il a son prix.

Dans ce contexte, baisser les charges sociales comme un booster de ventes... 100% hors sujet
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Mais je ne crois pas avoir parlé de ventes, mais de pays de production. Il me semble que Rostan ne parlait pas non plus des ventes dans son article mais du plan Montebourg, et de restructurations internes liées aux coûts qui devraient se faire sans intervention publique.

Quelque soit la gamme d'un constructeur, si la France n'est pas compétitive en terme de coûts salariaux et de qualité de la main d'oeuvre, les entreprises délocaliseront.

Vous parlez de la différentiation de gammes pour accroître les ventes. C'est important, mais je crois que c'est un autre sujet, non ?


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Accroître les ventes, pas forcément. Accroître les profits, oui. Avec les gros volumes il y a surtout des grosses pertes. Les américains en savent quelque chose. Renault en 1980 aussi ! Les constructeurs les plus rentables sont actuellement des petits qui grossissent. Et ils sont suffisamment profitables pour investir plus en R&D que les grosses marques, et creuser l'écart sur l'innovation technique et les nouveaux brevets.

Sauf à vouloir constituer des parkings entiers de stocks (certains ont déjà donné!) la production ou les ventes c'est, ou ça devrait être, kif-kif.

Pour ce qui est du pays de production, le client ne sait pas toujours tout mais il n'aime pas du tout se faire duper.

Les Mercedes CS exclusivement produites au Brésil et importées en Europe ont fait un flop. Les 4x4 ML ne se sont réellement vendus que quand ils ont cessé de venir des USA pour être donnés en production à Magna en Autriche. Les BMW Z3 de Caroline du Sud se sont bien moins bien vendues que les Z4 de Bavière. Les Samsung coréennes rebadgées en Renault ont une diffusion symbolique, rien à voir avec une R25 ou une Safrane de Sandouville. Quand l'acheteur d'une Opel Zafira découvre que sa voiture est polonaise et non allemande ça ne lui plait pas beaucoup. On peut multiplier les exemples! On peut prédire que les Chrysler récemment proposées aux européens sous une calandre Lancia vont échouer. Quand on choisit d'acheter un cabriolet 4 places italien portant un grand nom, on n'a pas envie d'un coup de crayon de cow-boy ni d'un moteur de camionette.

Qu'un constructeur délocalise entièrement ou majoritairement sa production ?
Ca n'est jamais arrivé. Ce serait sûrement mal perçu par ses compatriotes (les premiers acheteurs).

Et aussi par ses clients à l'exportation aussi car en automobile plus encore que dans d'autres secteurs, on ne demande pas aux produits d'être mollement mondialistes. On leur demande d'être crédibles, d'assumer leur image, de bien être ce que l'on attend d'eux.

Celui qui achète une américaine veut qu'elle le soit (presque) jusqu'à la caricature. Idem pour une allemande, une suèdoise, une anglaise etc.

Ce que le client étranger attend d'une voiture "française" c'est qu'elle soit justement très française. Si elle est produite ailleurs, ça commence déjà mal.

En 1999, Peugeot a produit plus de 504 (sortie 31 ans plus tôt) que de 605 (sortie 10 ans plus tôt), c'est dire s'ils marchaient à côté de leurs pompes, s'ils visaient à côté de leur clientèle ! Aujourd'hui c'est encore plus simple, ils n'ont plus de grande voiture dans leur gamme! Et quand on abandonne le terrain, il ne faut pas pleurer si la reconquète (ultérieure éventuelle ) est sanglante.
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Monsieur, tout ce que vous dites est très pertinent, mais cela concerne la stratégie de ces entreprises. L'état n'a pas a intervenir dans la stratégie des constructeurs automobiles français ou de leurs sous-traitants.

Par contre, il se doit de faire tout ce qui est en son pouvoir pour diminuer la pression fiscale beaucoup trop importante sur les entreprises françaises.

Si Peugeot a un problème de stratégie, c'est au management (et indirectement aux actionnaires) de régler ce problème.

Le plan Montebourg étant en soi une escroquerie, vous ne voulez pas lui demander de nommer un nouvel énarque à la tête de Renault quand même ? Il me semble qu'on lui avait reproché de ne pas savoir choisir ses costumes...
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Il me semble que nous somme d'accord. J'ai sans doute digressé.
Je réagissais à l'affirmation "Si vous voulez de la production nationale, il faut baisser les charges".
Quand bien même nous baisserions les charges à zéro, nous serions toujours plus chers qu'un autre pays des antipodes avec lui aussi des charges à zéro.
Il y a des coûts environnementaux, des coûts de sécurité au travail, des coûts de formation des coûts de "société" qui ne sont pas mauvais en eux-mêmes mais qui ne font pas directement parties des charges de personnel. De plus il n'y a plus beaucoup de main d'oeuvre dans une usine automobile.

Le coût du travail est plus élévé en France, soit! Utilisons ce travail à faire des produits à haute valeur ajoutée, capable de payer les moyens qu'ils ont mis en jeu.
Il serait bien curieux de faire du matériel très haut de gamme avec du personnel sous-formé, sous-protégé, malade-pas-soigné, sous-payé etc...
De même il est très difficilement rentable de faire faire des produits "de base" à du personnel "de luxe" ou du moins aux coûts plus élevés que les autres.

Si l'on part de ce à quoi nous n'avons pas envie de renoncer, on en tire qu'il faut que les produits français soient plus haut en gamme que les produits roumains ou pakistanais.

Et c'est là qu'intervient l'Etat et le gouvernement!
En empêchant les français d'acheter des voitures hautes en gamme (image, climat sociétal, fiscalisation, entraves routières, mépris...) il empêche les constructeurs français d'être forts sur ce segment de marché, et donc les empêche d'être rentables.

Tant que les français auront des petites bagnoles, celles-ci seront construites par du personnel "bas de gamme". Et comme on ne veut pas vivre ça chez nous, elles seront fabriquées ailleurs. Par les constructeurs "français"... ou par d'autres.

Pousser à renouveler des voitures les plus petites possibles (prime à la casse fixe quel que soit le prix de la remplaçante)ne résoud rien. Au contraire, les volumes s'aggravent et le problème s'aggrave.

Le problème est le même chez les autres. Opel s'apprête à sortir une mini-voiture à prix soutenu (Adam) fabriquée à Eisenach. Argument mis en avant: la seule petite voiture à être fabriquée en Allemagne. L'idée est juste (faire petit mais chic) mais on sait déjà qu'ils n'arriveront pas à la vendre suffisament cher. Ca fait sourire ses concurrents, VW en tête. Beaucoup moins les actionnaires américains: plusieurs directeurs l'ont payé de leur place! On ne peut pas gagner des sous avec des petites autos contruites dans un pays "riche". On peut par contre relocaliser/rapatrier la production de modèles à forte image/valeur ajoutée comme le fait BMW avec réussite.

Messieurs les politiciens, commencez par montrer l'exemple! Quand un président "normal" fraîchement élu défile dans une pauvre voiture compacte d'à peine 4m de long, il commence d'emblée par un coup de poignard à ceux qui essaient de vendre des Vel Satis, 607 ou C6 (sachant qu'il n'y a plus rien de plus grand/plus luxe que ce trio).

Par comparaison, quand le couple G.Pompidou affichait ouvertement que pour rentrer chez eux le WE, ils se disputaient le plaisir de conduire leur Porsche, et donc s'arrêtaient à mi-chemin pour changer de volant. Quand il disait à la presse avoir fait une meilleure moyenne que la semaine précédente. Eh bien simultanément, (et bien que leur voiture personnelle ne soit pas française, ce qui agaçait de Gaulle qui lui avait interdit de stationner à Matignon) les français voulaient remplacer leur Simca 1000 ou Renault 8 par une Simca 1100 ou Renault 12 bien plus modernes et bien plus rapides. Ils changeaient leur 404 9cv pour une 504 11cv, et leur Jaguar pour une SM. Simultanément on vendait des R16 et des DS aux américains, il y avait des Peugeot d'un bout à l'autre de l'Afrique, ou des Simca assemblées en Australie.
On ne parlait évidemment pas de délocalisation, ni de réduction de la protection sociale de l'ouvrier français.

Beaucoup de phénomènes commencent par la tête. Les années de crise les plus dures pour RSA/PSA ont plus ou moins trouvé leur élan sous J.Chirac. Un président qui ne conduit pas personnellement et qui a été (avec son ministre de l'Intérieur, futur président successeur) à l'instigation de la plus formidable campagne de dénigrement. Je n'ai pas senti d'inflexion depuis mai 2012.

Pas besoin de jeter des milliards que vous n'avez d'ailleurs pas! Contentez-vous de montrer et de démontrer que vous aimez l'automobile, la route, la mobilité individuelle, la liberté de mouvement, la terre, l'air, le vent. Devant les caméras, prenez une fois le volant en envoyant votre chauffeur sur la banquette arrière. Juste une fois. Dites que la France est belle (un peu moins Jacobins svp!). Que c'est un plaisir partagé que d'y circuler. Que ce plaisir est honorable et sera protégé contre les adversités. Dites que la vitesse est un progrès en elle même, comme dans tous les autres domaines. Que le sentier vers ce progrès est loin d'être simple mais qu'il vaut la peine d'être défriché et aplani, collectivement etc... Ayez envie et donnez envie !

Bref, c'est pas en subventionnant, ni en faisant baisser le prix non-subventionné, qu'on fera acheter massivement et au prix rentable ce dont le consommateur n'a simplement pas envie.
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100 % d'accord.

Ajoutez à cela que le principal defaut du francais est l'envie. Laissez une jolie voiture garée une journée à Paris et vous verrez comment vous la retrouverez.

Il ne suffit pas de baisser les charges, il faut aussi avoir un marché intérieur qui aime votre produit.
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Il me semble que nous somme d'accord. J'ai sans doute digressé. Je réagissais à l'affirmation "Si vous voulez de la production nationale, il faut baisser les charges". Quand bien même nous baisserions les charges à zéro, nous serions toujours plus chers  Read more
Rüss65 - 9/1/2012 at 3:56 PM GMT
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