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Débat autour du quantitative easing

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Published : September 10th, 2012
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Category : Editorials

 

 

 

 

Un débat a actuellement lieu entre ceux qui pensent que la Fed devrait employer davantage de politiques de rétablissement économique, ceux qui pensent que le rétablissement économique est assez grand pour se débrouiller tout seul, et ceux qui pensent que l’économie a été tant endommagée par la récession qu’aucune politique de stimulus ne pourra plus permettre de mener le taux de chômage aux niveaux d’avant la crise. Comme d’habitude, ces gens ont tout faux (bien que certains d’entre eux se trompent un peu plus que d’autres).


De fausses conclusions sont tirées par des analystes tels que le roi des obligations qu’est Bill Gross, qui a suggéré que les lois fondamentales de l’économie ont changé. Ils s’imaginent qu’une ‘nouvelle norme’ s’est installée, et que le taux de chômage ne pourra plus jamais tomber en-dessous de la barre des 8%. C’est complètement absurde. Les Etats-Unis pourraient à nouveau devenir prospères si nous faisions confiance en les principes fondamentaux de l’économie et que laissions les marchés libres faire leur travail. Malheureusement, il semblerait que nous ne soyons pas encore prêts pour cela. Le gouvernement joue un rôle de plus en plus important dans notre économie, et ses efforts continueront d’étouffer la croissance. Il y a également ceux qui s’imaginent que l’économie est en phase de rétablissement. Je ne sais pas quelle économie ils observent, mais peu importe depuis quel angle, l’économie des Etats-Unis semble plutôt comateuse.


Moins erronée est la vision de ceux qui pensent que, sans une intervention plus sévère de la Fed, soit par une vague supplémentaire de quantitative easing (QE III), le semblant actuel de reprise économique finira par prendre fin et laissera derrière lui une nouvelle vague de récession. Ils ont raison. En revanche, bien que cette fois-ci, la vague de récession se montrera bien plus violente qu’il y a quatre ans, cela ne signifie pas que la Fed puisse venir en aide à l’économie en sortant une fois de plus son artillerie lourde.


Lors de son discours tant attendu à Jackson Hole la semaine dernière, le président de la Fed Ben Bernanke est paru pour le moins optimiste : ‘notre expérience a pu nous prouver que nos politiques de quantitative easing peuvent être efficaces, et qu’en leur absence, la récession de 2007-2009 aurait été bien plus profonde, et la reprise dont nous faisons aujourd’hui l’expérience se serait avérée bien plus lente’.


La vérité, c’est que notre économie souffre d’une maladie que toutes les vagues de quantitative easing du monde ne pourront soigner. Et bien que ce mauvais médicament puisse nous aider à nous sentir plus en forme sur le court terme, sous la surface, l’économie continue de se détériorer. Non seulement la Fed ne devrait pas lancer de nouvelle politique de quantitative easing, elle devrait également mettre fin à toutes ses politiques actuellement en place. Bien qu’une telle décision de sa part nous plongerait dans la récession, elle apporterait simultanément une phase de correction qui nous mènerait finalement vers une reprise économique durable.


La récession que la Fed tente désespérément de prévenir devrait être autorisée à suivre son cours afin que l’économie que nous avons développé au cours de ces dix dernières années, celle qui se repose sur des taux d’intérêts très faibles, sur l’emprunt et sur les dépenses de consommation, puisse finalement se restructurer et devenir plus saine. En autorisant notre économie malade à rester en place, les vagues de quantitative easing nous font bien plus de mal que de bien. Afin de pouvoir se rétablir sur le long cours, le marché doit pouvoir corriger les mauvaises allocations de ressource ayant découlé de précédents stimulus. Les vagues de stimulus empêchent un tel processus de se produire, et exacerbent l’ampleur des mauvaises allocations que le marché devra un jour corriger.


Entretemps, toute croissance du PIB et de l’emploi qui naîtra de stimulus ne fera que compromettre la restructuration de notre économie. Les emplois créés par le biais de politiques de stimulus monétaire ne pourront plus exister aussitôt qu’ils ne disposeront plus du support représenté par ces politiques. Pour ne pas disparaître, ils nécessiteront une mauvaise allocation de ressources continuelle. Malheureusement, ces emplois devront disparaître avant qu’une reprise réelle puisse s’installer.


Le maintien des taux d’intérêts bien en-dessous des niveaux marché (ce qui est l’objectif même des vagues de stimulus) modifie les modèles de consommation, d’épargne et d’investissement. Les interventions de la Fed court-circuitent la capacité des marchés à résoudre les mauvaises allocations de capital. Plus le stimulus est important, plus les marchés devront travailler pour rétablir une situation d’équilibre. A mesure que les mauvaises allocations se développent, l’efficacité des politiques monétaires diminue. Viendra un jour où le marché submergera la Fed. Il ne suffit plus que de savoir quand.


La Fed tente de construire des gratte-ciel sur de mauvaises fondations. Non seulement toutes les structures qu’elle construit finissent par s’effondrer, elles endommagent toujours plus les fondations sur lesquelles elles ont été érigées. En conséquence, elles finissent par s’effondrer de plus en plus tôt et demandent beaucoup plus d’efforts en matière de construction. Plutôt que de continuer de construire, la Fed devrait se concentrer sur la réparation des fondations. La construction de nouvelles structures prendrait certes plus de temps, mais au final, elles n’en seraient que bien plus solides.


Parce que la Fed a maintenu les taux d’intérêts trop bas pendant trop longtemps, les Américains ont trop peu épargné, trop emprunté, beaucoup trop consommé, trop peu produit, trop importé, et pas assez exporté. Le secteur des services est bien trop vaste, et trop peu de main d’œuvre est allouée à la production de biens. Beaucoup trop de capital est redirigé vers les spéculateurs de Wall Street, et pas assez vers les entrepreneurs de Main Street. Nous avons construit trop de maisons mais pas assez d’usines. Nous avons développé trop de centres commerciaux mais pas assez de ressources naturelles. La liste des mauvaises allocations induites par les politiques employées par la Fed pourrait s’étendre infiniment.


En tentant de préserver les emplois associés à cette forme d’économie, la Fed empêche le marché de créer les emplois dont nous aurions réellement besoin. Malheureusement, personne ne semble comprendre cela, et nous continuons de courir tels des aveugles derrière des modèles économiques qui ne peuvent fonctionner. Attendez-vous cette semaine à ce que les Démocrates de Charlotte appellent à toujours plus de politiques d’intervention afin de perpétrer un modèle économique ayant depuis longtemps prouvé qu’il ne pouvait plus fonctionner.



 

 

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Vous décrivez avec talent, une analyse fondamentale des politiques économiques qui ont conduit les
Etats Unis dans la situation où ils se trouvent. Mais le plus désolant, alarmant, est, que ce shéma est celui qui a été mis en place dans la zone Euro.
Nous constatons aujourd'hui, que notre BCE joue sur le même registre que la FED. Les conséquences que vous avez listé seront donc identiques dans la ZE, elles produiront les mêmes effets.
Alors, que rien dans vos conclusions ne puisse souffrir de désapprobation de ma part je pense que le maintien de ces décisions catastrophiques à terme ne repose que sur une aporie.
Cette fuite en avant, cessera-t-elle que lorsque le fond sera touché?
Les intêrets de certains prévalent-t-ils sur toutes les évidences et toutes les expériences?
Les ambitions politiques dépassent-elles le sens de la responsabilité face à des millions de personnes???

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Vous décrivez avec talent, une analyse fondamentale des politiques économiques qui ont conduit les Etats Unis dans la situation où ils se trouvent. Mais le plus désolant, alarmant, est, que ce shéma est celui qui a été mis en place dans la zone Euro. Nou  Read more
Nemrod - 9/11/2012 at 6:18 PM GMT
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