Tous les
revenus du capital désormais soumis au barème de l'impôt
sur le revenu :
Oui, on va payer plus d'impôts. Je ne parle pas de ceux de
Bernard A, ou des quelques autres millionnaires en France (quelques milliers tout
au plus). Ce qu'ils paieront en plus pour ceux qui resteront, ne rapportera
que quelques cacahuètes.
Non je parle de vos impôts (et de ceux de ma femme
accessoirement). Chez nous, c'est ma femme qui fait le chèque des
impôts. Bon en fait, on ne fait pas de chèque, on est
prélevé tous les mois. Enfin, "on", elle, pour
être exact.
Alors vous savez, moi, quand les impôts augmentent, je ne le
vois pas. Cela ne me fait donc ni chaud, ni froid. Ce que je vais dire, c'est
surtout pour vous, les soutiers de l'économie française, les
pauvres salariés maltraités de Bernard A.
Nous avons eu un sublime communiqué de presse de sa
"sainteté", le Ministre de l'économie et des
finances.
Non, encore qu'on augmente les impôts, enfin les vôtres et
ceux de ma femme, je trouve ça très bien. De toute façon
il n'y a pas d'autre possibilité. Les riches,.... il y en a
très peu, alors que des pauvres, il y en a plein. Alors justement,
c'est pour ça que ce sont eux qui paient le plus d'impôts.
Non, ce que je n'aime pas, c'est que l'on prenne ma femme pour
quelqu'un de stupide. Allez, je vous cite notre ministre et vous allez vite
comprendre.
On ne dit
pas augmentation d'impôts mais réforme fiscale.
Donc l'état va supprimer le prélèvement
forfaitaire libératoire et le remplacer par l'impôt sur le
revenu, pour tout ce qui concerne les autres gains que ceux du travail. Voici
le détail de la dépêche AFP.
"Tous les revenus du capital, intérêts, dividendes
et plus-values mobilières vont être soumis au barème
progressif de l'impôt sur le revenu",
"Une grande réforme
fiscale sera proposée en projet de loi de Finances pour 2013,
permettant que les revenus du capital soient taxés comme les revenus
du travail".
"Elle repose sur la soumission au barème progressif de
l'impôt sur le revenu des revenus du capital : intérêts,
dividendes et plus-values mobilières".
"Les ménages les
plus modestes " auraient " un gain à cette mesure, qui
alourdira en revanche l'impôt payé par les plus
aisés".
Jusqu'alors, les revenus du capital pouvaient faire au choix l'objet d'un prélèvement forfaitaire
libératoire de 19%, 21% ou 24%, ou bien être soumis au
barème de l'impôt sur le revenu, c'est-à-dire
calculé par tranches (jusqu'à 41% pour la tranche supérieure).
Ces augmentations de prélèvements "seront
ciblées sur les plus aisés, pour préserver la
consommation", a réaffirmé le ministre de l'Economie.
Quelques
gros mensonges.
Désormais, mais vous le saviez déjà, on n’a
pas le droit d'utiliser le mot austérité. Maintenant, on ne dit
plus augmentation d'impôts, mais réforme fiscale. On
réforme, c'est donc bien braves gens, hein, vous ne pouvez pas
être contre une réforme, voyons !!! Alors que si je vous demande
si vous êtes pour que l'on augmente vos impôts (et ceux de ma
femme), en général, vous avez l'idée saugrenue
d'être contre... je ne comprends pas.
Ensuite, le Ministre nous explique que les plus 'pauvres" ont
intérêt à cette mesure. C'est donc juste. C'est pour les
pauvres. Comme vous êtes des gentils (comme ma femme, toujours pleine
de bons sentiments à l'égard de son prochain), vous ne pouvez
pas être contre une mesure destinée à faire du bien aux
pauvres gentils pauvres.
Sauf que, sauf que, nos amis pauvres, aussi gentils soient-ils, ont
rarement des "revenus du capital"... c'est même pour ça
qu'ils sont pauvres. Les revenus du capital, les vrais, les gros, les
massifs, c'est plutôt pour les gens comme Bernard A.
Bon mais comme dit ma femme (qui aime bien son nouveau gouvernement)
imaginons qu'on trouve un pauvre qui reçoive des revenus du capital?
Il serait avantagé lui hein? Donc c'est bien !
Oui, oui chérie, si tu trouves un vrai pauvre qui
bénéficie de revenus importants du capital, tu auras sans doute
trouvé un faux riche, mais sans doute plus un vrai pauvre...
Mais imaginons quand même (c'est ma femme qui commande à
la maison et qui paye les impôts alors je ne peux pas trop me
fâcher avec elle).
Notre pauvre qui aujourd'hui touche des revenus du capital et qui ne
paye pas d'impôt a le choix entre les deux formules d'impôts. Il
peut choisir ce qui est le plus avantageux, soit le prélèvement
forfaitaire libératoire, soit l'impôt sur le revenu.
Donc ce qui est sûr, c'est que le vrai pauvre n'a rien a y gagner.
Le faux riche par contre, celui qui gagne plus de 26 420€ par
an, lui, il va devoir payer 30% sur ses revenus du capital.
26 420€ par an, divisé par douze mois, on obtient 2 201
euros par mois, soit deux Smic par mois. Voilà le vrai seuil pour
être fiscalement considéré comme riche aujourd'hui.
Gagner moins
pour payer moins.
Mais alors qu'est ce que tu vas conseiller
à tous ces riches qui gagnent plus de 2 smics
par mois ?
Eh bien, tu sais, travailler plus pour gagner plus, c'était
pas évident. Maintenant ils n'ont qu'à gagner moins pour payer
moins, et ça devrait être plus facile. Et puis, tu sais, il ne
faut pas s'inquiéter pour les riches, avec plus de 2000 euros par
mois, ils sont à l'abri du besoin pour le restant de leurs jours. Ils
ne risquent pas de perdre leur emploi tu penses. A ces niveaux-là !!
Et puis tu sais, quand tu gagnes deux Smics, tu
bénéficies de parachutes dorés de toutes sortes et de
pleins "de stocks d'options"... non, c'est une excellente mesure.
J'ai peur d'une chose, c'est qu'elle ne rapporte pas assez cette
réforme. Tu sais, les riches, avec la crise, ils ont tellement perdu
qu'il ne doit plus rester beaucoup de gains à taxer...
Mais chéri si tout le monde gagne moins, et que les riches sont
de moins en moins riches et les pauvres toujours aussi pauvres, cela veut
dire que collectivement, on aura moins ?
Voilà, ma chérie, c'est exactement ce que je voulais te
faire comprendre depuis quelques jours ! Au fait, tu as payé la taxe
d'habitation ?
Ne t'inquiètes pas mon amour, on est prélevé !
Ha... si on est prélevé, c'est comme si on participait
à une réforme fiscale, pour bénéficier aux plus
fragiles d'entres nous. Ce n'est pas comme si on
payait des impôts...
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