Du F.M.I. au M.E.S., l'ignorance économique en première ligne.

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Published : September 26th, 2012
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Pire que la "théorie de la valeur travail" de K. Marx ou que sa "théorie de la théorie de la plus value" - "pire" à raison de leurs conséquences sur l'esprit des ignorants ou l'action coercitive des politiques-, il y a la "théorie de la préférence pour la liquidité" de J.M. Keynes (1936), mise en mathématique -pour ne pas dire "musique"- par J. Tobin en 1958, pour la même raison.

Si on est sorti en partie des premières, on n'est pas sorti de la seconde, bien au contraire, on s'y dissout.

Après avoir coupé, sans y insister ou le dire, l'existence de la monnaie des règles de droit et du coût d'opportunité de l'action d'échange de vous et moi, Keynes établit un lien entre la détention d'une quantité de monnaie et ce qu'il dénomme l'"épargne nouvelle" et lui donne la dénomination de "préférence pour la liquidité" (cf. ce billet de août 2012).

Le tour est joué, désormais, on va parler alternativement de "monnaie" ou de "liquidité".

Le tour est d'autant plus savamment joué qu'alors - nous sommes dans la décennie 1930-, simultanément, les gouvernements interdisent ou viennent d'interdire la convertibilité des "substituts de monnaie" bancaires - que sont les billets et les dépôts bancaires - en monnaie, c'est-à-dire en monnaie-or.
Et l'or a disparu de la circulation et ... des références des gens (cf. cebillet

 de mai 2011

).

Vont donc être dénommés "monnaie" ou "liquidité" des "substituts de rien" bancaires : c'est l'entrée dans un pays voisin de celui d'Alice, celui de l'illusion monétaire.

Et le monde s'y est enfoncé progressivement (cf. ce billet de mai 2012) jusqu'à aujourd'hui inclus, en particulier, avec l'euro.

Ces dernières décennies, le mot "liquidité" s'est vu rejoint par des mots de la même veine comme "solvabilité", "crédibilité" qui rivalisent dans la bouche des malfaisants pour ne rien dire, pour faire imaginer.
Et cela pour ne pas parler de "Bâle I", "Bâle II", en attendant l'application de "Bâle III"..., en attendant "Bâle IV" ... qui doivent encadrer -comptablement - l'activité des banques ou celle de l'Union bancaire que certains eurodépendants (cf. ce billet de juin 2012) souhaitent créer dans la zone euro.

Mais tout cela reste "peau de balle et balai de crin", du "néant habillé en monnaie".

Ce mot de liquidité, sur quoi s'interrogeait encore J. Hicks en 1962, il y a un demi siècle, est aussi toxique en définitive que certains prétendus actifs, baptisés ainsi après coup, à quoi le mot a en définitive donné lieu ces derniers temps : sans cette fausse notion de "liquidité", de tels actifs n'auraient pas en effet vu le jour (cf. ce billet de janvier 2010 ou celui-ci de novembre 2009).

En octobre 2011, j'ai écrit un billet intitulé "Du faux problème des balances des paiements, hier, au vrai problème des budgets des Etats, aujourd'hui".

Je ne saurais trop le compléter aujourd'hui par quelques mots sur la fausse solution apportée hier au premier et la solution comparable apportée aujourd'hui au second, des solutions qui fleurissent sur le fumier de la liquidité.

En 1944, les gouvernements des pays de l'Occident ont créé le "Fonds monétaire international" en relation avec les déséquilibres des balances des paiements de ceux-ci et avec leur gestion dans le cadre du système de l'étalon de change or qui était réaffirmé.

Aujourd'hui, en 2012, les gouvernements des pays de la zone euro créent, par traité, le "Mécanisme européen de stabilité" en relation avec les déficits des budgets des Etats de ceux-ci et avec leur gestion dans le cadre du système de l'euro qui est réaffirmé.

Le F.M.I. n'a pas évité la faillite du système de l'étalon de change or en 1971-73 à quoi il devait donc être la solution.
Soit dit en passant, contre toute attente, malgré l'échec, il lui a survécu jusqu'à aujourd'hui inclus au prix de nouvelles missions.

De même, le M.E.S., curieux nom pour une nouvelle institution internationale, n'évitera pas la faillite de l'organisation à quoi il est censé apporter de l'aide.

Dans ce billet de mars 2010 intitulé "Ainsi Fonds, Fonds, Fonds", j'ai eu l'occasion de faire un bref historique des décisions prises depuis 1973.

Dans un billet de février 2012 intitulé "C'est le M.E.S....S.", j'ai eu l'occasion de commenter l'idée du "Mécanisme...".

Le F.M.I. et le M.E.S. ont comme fondations une ignorance des phénomènes économiques.

L'ignorance a transparu dans la faillite de ce que le F.M.I. devait sauver. Ce n'est pas parce que le Fonds a survécu à la faillite alors qu'il aurait dû disparaître que celle-ci ne s'est pas réalisée et n'a pas eu pour cause l'ignorance économique.

Il en sera de même du M.E.S., véritable pont de singe jeté

entre les endettements des Etats de la zone euro et la Banque centrale européenne qui, pourtant, par statuts, doit être indépendante de ces derniers et dont le coût de construction de son siège à Francfort s'avère, aujourd'hui, dépasser de 200 millions d'euro les prévisions pour atteindre un montant supérieur à un milliard d'euro (cf. l'information).

Reste que si le F.M.I. était une fausse solution à un faux problème, à savoir celui des balances des paiements internationaux des pays, le M.E.S. est une fausse solution à un vrai problème, à savoir celui des budgets des Etats d'un certain nombre pays.

Rien ne justifie l'augmentation gigantesque des dépenses publiques de ces derniers (par exemple leur impact sur la croissance, cf. Gwartney, Holcombe et Lawson 1998 par exemple), ni l'augmentation, certes moins fortes, des recettes fiscales, augmentations causes du problème, sinon le cheminement sur la route de la servitude vers le socialisme intégral.

Il faut donc en sortir.

Comment ? De prochains billets le diront.


Georges Lane


Principes de science économique


Le texte ci-dessus a été publié, sous le même titre, dans le périodique de l'A.l.e.p.s

., , 35 avenue Mac Mahon, 75017 Paris, intitulé Liberté économique et progrès social, n° 70, mars 1994, pp. 10-23 .

  


 

 

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On marche sur la dette!
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et que diriez vous d'une théorie manufacturière et agri-agroalimentaire avant, bien avant toute autre considération?
- élever au rang des préoccupations primes ou majeures "la valeur travail" (surtout lorsque ce dernier est effectué en dépit du bon sens) et celle de la "plus-value" y compris financière (sans mérites aucun) ne sont pas de la meilleure eau. L'échange de fruits contre de la viande en des temps reculés se faisait sans plus-value et lorsque les fruits étaient gâtés par exemple malgré le travail harassant de recherche et de cueillette il n'y avait pas de transaction. Marx et ses successeurs sont des pseudo-théoriciens à vue troublée et qui plus est du mauvais coté de la lorgnette.
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Merci de ramener les débats à des problématiques concrètes, il serait bon de garder toujours cette remarque en tete.
Je vous trouve un tantinet dur avec Marx qui a eu le mérite de penser une société comme basée sur des rapports de force, meme si la théorie qui en a emergé les a modellisés de facon grossière et prétendait "résoudre" cet état de fait de manière toute aussi grossière (et quelque peu violente...).
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Marx a été surtout un "faites comme je vous dit, surtout pas comme je fait"
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Il n'y a pas de mérite à penser la société comme basée sur des rapports de force, parce que c'est la nature primitive de la société.

La civilisation, au contraire, permet de passer de ce rapport de force primitif en un rapport fondé sur l'échange et la participation.

Marx n'a pas voulu le voir, et a plongé le monde dans un siècle de barbarie.
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Brillant Georges Lane !
Merci cher Monsieur de remettre les mots et les choses à l'endroit .
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