|
Le journalisme
français a parfois quelques problèmes avec la
déontologie. En effet, parmi les règles qu’un journaliste
doit respecter, il est rappelé fréquemment par la Cour
européenne des droits de l’homme que « les
intéressés agissent de bonne foi de manière à
fournir des informations exactes et dignes de crédit dans le respect
de la déontologie journalistique. ». La
liberté d’expression journalistique a ainsi de plus en plus
tendance à céder le pas devant le respect de la déontologie
propre à la profession.
Rien d’illogique en soi : on ne doit pas abuser de la
liberté d’expression jusqu’au point de verser dans la
diffamation.
La Cour de
cassation française, de son côté, applique une
jurisprudence similaire, estimant que les enquêtes d’un
journaliste supposent un recoupement et une vérification des sources
de l’information.
En effet,
« le devoir d’objectivité du journaliste lui impose
de vérifier préalablement l’exactitude des faits
qu’il publie ».
Une enquête doit donc être menée sérieusement.
Un devoir de
prudence renforcé pèse ainsi sur les journalistes.
Malgré
cette jurisprudence, certains journalistes continuent de faire fi de ces
règles. Et pas des moindres. Le cas d’Olivier Mazerolle est
malheureusement significatif. Ce dernier avait déjà
été débarqué de France 2 après
l’annonce erronée, par David Pujadas,
du retrait de la vie politique d’Alain Juppé alors qu’au
même moment, sur TF1, l’homme politique français disait
exactement le contraire !
Visiblement,
le bien peu rigoureux Mazerolle n’a pas voulu en rester à ce
coup d’essai et s’est, plus tard, permis un nouvel extra sur BFM
TV. Depuis quelques années, un internaute trafique des vidéos
chinoises, adaptant les traductions à sa guise. Une des vidéos
avait trait à l’exposition universelle de Shanghai.
L’internaute proposa une traduction hors-de-propos inhérente au
déclin économique de l’Europe et plus
particulièrement de la France. Mazerolle s’y laissa prendre et
ce, alors que n’importe quel observateur non avisé du Web aurait
pu constater le trucage. Pas Mazerolle, visiblement, qui prit appui sur la
vidéo précitée lors d’un débat avec la
dirigeante écologiste, Cécile Duflot,
laquelle fut également piégée, dénonçant
la vision chinoise du monde… bien que la traduction émanait en
fait d’un Français bien de chez nous !
Hélas,
Mazerolle n’est pas un cas isolé et certains firent même
bien pire. Que dire, en effet, de Florence Schaal, reporter expérimenté, qui
annonça en direct la mort d’un enfant disparu dans la
Drôme ? Même l’« intouchable »
Patrick Poivre d’Arvor a pu s’illustrer avec cette fameuse
interview en direct de Fidel Castro, le 16 décembre 1991, qui
n’en était en fait pas une, des extraits d’une
conférence de presse du dictateur cubain ayant été greffés
pour constituer une interview fictive !
|
|